The Berg Sans Nipple
Along The Quai |
Label :
Team Love |
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Attention, chef d'oeuvre! Voici enfin l'album que j'espérais secrètement des Berg Sans Nipple, après les nombreuses écoutes de "Form of..." qui était loin d'être mauvais, mais auquel il manquait un petit quelque chose pour adhérer sur toute la longueur : une vraie cohérence d'ensemble. Le duo franco-américain a dû le comprendre avant de composer ce Along The Quai tellement précis et intense, que même après pas mal d'écoutes, il me fait toujours l'effet d'une grosse claque dans la gueule. La maîtrise du duo, dès le gargantuesque "Ghost", est vraiment impressionnante.
The Berg Sans Nipple, c'est deux multi-instrumentistes, seuls maîtres à bord d'une supernova sonique composée de bric et de broc. Jugeons plutôt : vieille batterie des années 20, mélodica, steel drum, glockenspiel, synthés analogiques à même pas un euro dans un vide grenier, pédales en tous genres et "blah blah blah..." (onomatopées tirées du livret du disque, manière de dire qu'il serait fastidieux et inutile de tout énumérer).
Autour d'un jeu de batterie pénétrant, tout en retenue et en explosions brusques (parfois accompagné de percussions en tous genres renforçant l'aspect tribal) se déroule un entrelac vertigineux de sonorités aériennes sentant le cable électrique poussiéreux, parfois soutenu par une section de cuivres dramatique ("Aquarium Life") ou franchement entraînante ("Along The Quai"). Et en plus, le batteur Shane Aspegren a eu la bonne idée de s'assumer réellement au chant cette fois, en se servant de sa petite voix aiguë sans la moindre emphase, intervenant seulement quand c'est nécessaire, pour ajouter un peu de poésie surréaliste à l'ensemble.
Des détails qui tuent, il y en a ici chaque seconde. Le duo a enfin trouvé la cohérence dans son excentricité, et nous délivre huit morceaux tous aussi impossibles les uns que les autres, drôles et touchants, souvent en plein paradoxe entre puissance rythmique et légèreté instrumentale.
D'une sorte de down-tempo contemplatif qui mue en machine rampante et déglinguée, on peut rester planté dans un cosmos d'Atari en pleine chanson pop, danser avec des pygmées pas trop inquiets d'avoir été subitement catapultés dans une décharge publique, se déguiser en danseuse hawaïenne et se taper la tête contre les murs au son du furieux "Carnival Days". Ou rester là allongés entre ciel et terre, les étoiles en ligne de mire, avec le cosmique "Nonante-Trois"...
Et en plus de ça la conception graphique de l'album est magnifique!
Ces huit titres sont de véritables mille-feuilles musicaux évoquant beaucoup de choses (toytronica, post-rock, musiques africaines) sans que ces collisions sonnent foireuses. Car plus que le résultat d'une somme d'influences, c'est tout un univers inédit, jubilatoire et émouvant qui se dessine...
Peut-être plus accessible qu'Animal Collective, plus joyeux qui les groupes de post-rock comme Godspeed, et plus intrépide et indomptable que les derniers délires en demi-teintes de Mùm, cet album de The Berg Sans Nipple mettra beaucoup de monde d'accord : ces deux petits gars sont tout simplement géniaux.
The Berg Sans Nipple, c'est deux multi-instrumentistes, seuls maîtres à bord d'une supernova sonique composée de bric et de broc. Jugeons plutôt : vieille batterie des années 20, mélodica, steel drum, glockenspiel, synthés analogiques à même pas un euro dans un vide grenier, pédales en tous genres et "blah blah blah..." (onomatopées tirées du livret du disque, manière de dire qu'il serait fastidieux et inutile de tout énumérer).
Autour d'un jeu de batterie pénétrant, tout en retenue et en explosions brusques (parfois accompagné de percussions en tous genres renforçant l'aspect tribal) se déroule un entrelac vertigineux de sonorités aériennes sentant le cable électrique poussiéreux, parfois soutenu par une section de cuivres dramatique ("Aquarium Life") ou franchement entraînante ("Along The Quai"). Et en plus, le batteur Shane Aspegren a eu la bonne idée de s'assumer réellement au chant cette fois, en se servant de sa petite voix aiguë sans la moindre emphase, intervenant seulement quand c'est nécessaire, pour ajouter un peu de poésie surréaliste à l'ensemble.
Des détails qui tuent, il y en a ici chaque seconde. Le duo a enfin trouvé la cohérence dans son excentricité, et nous délivre huit morceaux tous aussi impossibles les uns que les autres, drôles et touchants, souvent en plein paradoxe entre puissance rythmique et légèreté instrumentale.
D'une sorte de down-tempo contemplatif qui mue en machine rampante et déglinguée, on peut rester planté dans un cosmos d'Atari en pleine chanson pop, danser avec des pygmées pas trop inquiets d'avoir été subitement catapultés dans une décharge publique, se déguiser en danseuse hawaïenne et se taper la tête contre les murs au son du furieux "Carnival Days". Ou rester là allongés entre ciel et terre, les étoiles en ligne de mire, avec le cosmique "Nonante-Trois"...
Et en plus de ça la conception graphique de l'album est magnifique!
Ces huit titres sont de véritables mille-feuilles musicaux évoquant beaucoup de choses (toytronica, post-rock, musiques africaines) sans que ces collisions sonnent foireuses. Car plus que le résultat d'une somme d'influences, c'est tout un univers inédit, jubilatoire et émouvant qui se dessine...
Peut-être plus accessible qu'Animal Collective, plus joyeux qui les groupes de post-rock comme Godspeed, et plus intrépide et indomptable que les derniers délires en demi-teintes de Mùm, cet album de The Berg Sans Nipple mettra beaucoup de monde d'accord : ces deux petits gars sont tout simplement géniaux.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Sam lowry |
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