Stray Light

Careers, expression du post rock vu par de délicats anglais, loin du chaud et froid initié par Mogwai. Ici, il s'agit plutôt de souplesse et de moiteur en mode cocooning : il faut mieux être dans ces meubles pour apprécier toutes les subtilités du jeu de Stray Light.

En ouverture, une longue plage mélodieuse et simple où un violon répond à une guitare sur une rythmique stricte, le voyage immobile peut commencer. Après le contemplatif "Wall Of Mirrors #1", le quatuor nous entraîne dans le maelström de "Digression" ou la tension se resserre à mesure qu'avance le morceau. Puis c'est au tour des voix de Katherine Moor et Ellen Poliakoff de venir s'installer sur "Hearing Shapes", ces voix qui s'interrogent, se répondent, jouent à cache-cache, ont quelque chose de solennel dans leur manière de se poser. Toujours en duo, le chant des deux filles prend le contretemps sur l'étrange "Sarcasm On The Move", avant de se taire jusqu'au final, se faisant en fin de compte trop rares.

La suite est faite de circonvolutions et de lentes montées en pression soutenues par ce violon en contrepoint et cette batterie discrète mais infaillible. Volupté tendancieuse ou solennité légère, peut importe puisque le charme opère à chaque instant.