Little Nemo
The World Is Flat |
Label :
Single KO |
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Avec ce troisième et dernier album, The World Is Flat, les Parisiens de Little Nemo ont sans doute voulu se départir de cet image de corbacs qui leur collait à la peau. On les voit d'ailleurs jouer en bermuda aux Eurockéennes, abandonnant leurs perfectos, leurs lunettes noires et leurs Doc Marten's. Sur les photos du livret, ils figurent, avec sobriété et classe, en vestes et pantalons noirs et chemises blanches.
Ils se dirigent cette fois non plus vers la cold-wave du début des années 80, mais vers la pop et le rock des années 60 voire 70. Le trio de départ, Olivier Champeau (chant), Vincent Le Gallo, (chant, guitares électriques et acoustiques 6 et 12 cordes), Nicolas Dufaure (basse, guitares), est rejoint par de nouveaux membres : Georges Remiet (guitares), Roman Lesergent (piano, orgue, Mellotron), et Yves Charreire (batterie, percussions). Voilà qui apporte du sang neuf au groupe et lui permet d'autant plus de se renouveler. Les mélodies et le son sont donc plus rock et, surtout pop, avec une prédominance des guitares et le remplacement des synthés par des claviers organiques, mais le groupe se risque tout de même parfois à quelques clins d'œil à leur passé new-wave pas si lointain. Ils prennent le contre-pied de leur single de 1991, l'électronique Bio-Logic. Les influences ne sont plus Joy Division ou The Cure mais plutôt The Beatles ou The Doors. Mais elles sont très bien digérées, le groupe continue à faire preuve d'inventivité. La production se veut vintage mais n'est pas vraiment à la hauteur et c'est bien dommage.
"Railways & Roads" commence par des guitares folk et une autre slide. Très bon morceau malgré un chant en anglais approximatif. "Au Milieu Du Ciel", qui pêche encore par son chant, n'en est pas moins pour moi l'un des meilleurs morceaux de Little Nemo, même s'il est très pop 60's. La mélodie, le refrain, les cascades de guitares, sont irrésistibles. "Rubber Hearts", menée tambour battant avec guitare incisive et orgue Farfisa, est presque aussi bonne. "In The Heat" débute par des arpèges cristallins, mais le reste, assez conventionnel, peine à convaincre tout à fait. "Rumours" est une ballade mélancolique au piano et à la guitare acoustique, rehaussées par des cordes. "Pray For The Great Day" est plus guillerette, on y note l'apparition d'une mandoline, et plus tard d'une flûte. "Hearts Burn" rappelle un peu leur premier style, rageur, avec une guitare incisive ; mais aussi un martèlement de piano évoquant le Velvet du "Waiting For My Man" ou les Stooges du "I Wanna Be Your Dog". Très bon titre. "Journey To Ixtlan" est efficace dans son genre, plus musclé et direct. "Thoughts & Words" sonne comme un classique sixties... et c'en est un. Reprise des Byrds, groupe éminemment influent. Un morceau que nos Frenchies auraient sans doute rêvé de composer. Little Nemo réussit à s'approprier ce chef-d'œuvre, les harmonies vocales notamment sont superbes. "When's Summer's Gone" sonne plus seventies, assez psychédélique. "Late World Shift" : retour à la guitare slide, qui accentue le côté bluesy du morceau. "Bain De Minuit" est une ballade douce-amère pas fondamentalement passionnante.
Avec cet album, désormais introuvable, le groupe ne s'est pas tout à fait montré à la hauteur de ses ambitions. On est à la fois heureux de leur changement d'orientation, de leurs prises de risques, et un peu déçu par le résultat. Mais ne boudons pas notre plaisir, il contient son lot de pépites, comme les trois premiers morceaux et la reprise des Oyseaux.
Ils se dirigent cette fois non plus vers la cold-wave du début des années 80, mais vers la pop et le rock des années 60 voire 70. Le trio de départ, Olivier Champeau (chant), Vincent Le Gallo, (chant, guitares électriques et acoustiques 6 et 12 cordes), Nicolas Dufaure (basse, guitares), est rejoint par de nouveaux membres : Georges Remiet (guitares), Roman Lesergent (piano, orgue, Mellotron), et Yves Charreire (batterie, percussions). Voilà qui apporte du sang neuf au groupe et lui permet d'autant plus de se renouveler. Les mélodies et le son sont donc plus rock et, surtout pop, avec une prédominance des guitares et le remplacement des synthés par des claviers organiques, mais le groupe se risque tout de même parfois à quelques clins d'œil à leur passé new-wave pas si lointain. Ils prennent le contre-pied de leur single de 1991, l'électronique Bio-Logic. Les influences ne sont plus Joy Division ou The Cure mais plutôt The Beatles ou The Doors. Mais elles sont très bien digérées, le groupe continue à faire preuve d'inventivité. La production se veut vintage mais n'est pas vraiment à la hauteur et c'est bien dommage.
"Railways & Roads" commence par des guitares folk et une autre slide. Très bon morceau malgré un chant en anglais approximatif. "Au Milieu Du Ciel", qui pêche encore par son chant, n'en est pas moins pour moi l'un des meilleurs morceaux de Little Nemo, même s'il est très pop 60's. La mélodie, le refrain, les cascades de guitares, sont irrésistibles. "Rubber Hearts", menée tambour battant avec guitare incisive et orgue Farfisa, est presque aussi bonne. "In The Heat" débute par des arpèges cristallins, mais le reste, assez conventionnel, peine à convaincre tout à fait. "Rumours" est une ballade mélancolique au piano et à la guitare acoustique, rehaussées par des cordes. "Pray For The Great Day" est plus guillerette, on y note l'apparition d'une mandoline, et plus tard d'une flûte. "Hearts Burn" rappelle un peu leur premier style, rageur, avec une guitare incisive ; mais aussi un martèlement de piano évoquant le Velvet du "Waiting For My Man" ou les Stooges du "I Wanna Be Your Dog". Très bon titre. "Journey To Ixtlan" est efficace dans son genre, plus musclé et direct. "Thoughts & Words" sonne comme un classique sixties... et c'en est un. Reprise des Byrds, groupe éminemment influent. Un morceau que nos Frenchies auraient sans doute rêvé de composer. Little Nemo réussit à s'approprier ce chef-d'œuvre, les harmonies vocales notamment sont superbes. "When's Summer's Gone" sonne plus seventies, assez psychédélique. "Late World Shift" : retour à la guitare slide, qui accentue le côté bluesy du morceau. "Bain De Minuit" est une ballade douce-amère pas fondamentalement passionnante.
Avec cet album, désormais introuvable, le groupe ne s'est pas tout à fait montré à la hauteur de ses ambitions. On est à la fois heureux de leur changement d'orientation, de leurs prises de risques, et un peu déçu par le résultat. Mais ne boudons pas notre plaisir, il contient son lot de pépites, comme les trois premiers morceaux et la reprise des Oyseaux.
Bon 15/20 | par Gaylord |
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