Little Nemo
Sounds In The Attic |
Label :
Lively Art |
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Little Nemo, dont le nom est inspiré de la fameuse bande dessinée au charme désuet et onirique, est une formation parisienne essentielle de la fin des années 80. Elle s'ancre dans une certaine tradition de la cold-wave, héritée de Joy Division, The Cure ou New Order (les lignes de basse sont à tomber par terre), tout en renouvelant le genre, en y ajoutant une dose de pop (au bon sens du terme) et en l'adaptant aux spécificités françaises. Le groupe était le fer de lance de la touching pop, devant Asylum Party ou Mary Goes Round, combos qui se révélèrent beaucoup moins riches, intéressants, originaux et variés.
Ce premier album, Sounds In The Attic, est pour moi le meilleur, même si la production a vieilli et que le son est trop synthétique, voire évoque du plastique, et que l'accent du chant en anglais est un peu limite (on sent quand même que ce sont des Français) – mais ne faisons pas trop la fine bouche. Ce CD regroupe en réalité non seulement le premier opus, mais aussi le mini-album Private Life (1988).
Je ne décrirai que les morceaux les plus marquants ou les plus originaux. "New Flood" impose d'entrée les règles du jeu : chant rageur, guitare acérée, basse puissante, batterie qui tape fort, piano qui rehausse le tout ; mélodie et refrain accrocheurs voire ravageurs. "Marine" crée une atmosphère beaucoup plus intimiste et éthérée, où les synthés ont la part belle, avec une ritournelle d'orgue de manège et un chant en français mélancolique. "Sandcastle" s'engouffre dans la brèche ouverte par le premier morceau et enfonce le clou, on ne peut qu'être conquis. "Johnny Got His Gun", singulière ballade au piano, très pure, est inspirée du film culte du même nom (1971), lui-même adaptation d'un roman, qui parle d'un Américain blessé par un obus pendant la Première Guerre mondiale, qui perd ses quatre membres ainsi que la parole, la vue, l'ouïe et l'odorat et qui se remémore son passé et essaie de deviner le monde qui l'entoure à l'aide de la seule possibilité qui lui reste : la sensibilité de la peau de son torse. "A Une Passante" est une adaptation du magnifique poème de Baudelaire, tiré des Fleurs du Mal, basée sur une basse très en avant et des synthés. "The Joker" est l'un des meilleurs titres de l'album sinon le meilleur, avec une mélodie simple mais sublime, et de très belles guitares, l'une en vibrato et l'autre acoustique. "A Handful Of Sand" est également un morceau rapide comme une cavalcade de chevaux lancés au galop, avec une très belle mélodie. "My Eternal Friend" est beaucoup plus calme et mélancolique, les guitares s'effacent face aux claviers (nappe et piano), mais le morceau s'accélère et prend toute son ampleur. "A Day Out Of Time" commence par de très jolis arpèges de guitare acoustique, la mélodie et le refrain sont plus qu'efficaces.
Un très bel album, abouti et diversifié, basé sur des mélodies subtiles et une atmosphère mélancolique, qui pour moi constitue le meilleur, même si le suivant sera presque aussi bon.
Ce premier album, Sounds In The Attic, est pour moi le meilleur, même si la production a vieilli et que le son est trop synthétique, voire évoque du plastique, et que l'accent du chant en anglais est un peu limite (on sent quand même que ce sont des Français) – mais ne faisons pas trop la fine bouche. Ce CD regroupe en réalité non seulement le premier opus, mais aussi le mini-album Private Life (1988).
Je ne décrirai que les morceaux les plus marquants ou les plus originaux. "New Flood" impose d'entrée les règles du jeu : chant rageur, guitare acérée, basse puissante, batterie qui tape fort, piano qui rehausse le tout ; mélodie et refrain accrocheurs voire ravageurs. "Marine" crée une atmosphère beaucoup plus intimiste et éthérée, où les synthés ont la part belle, avec une ritournelle d'orgue de manège et un chant en français mélancolique. "Sandcastle" s'engouffre dans la brèche ouverte par le premier morceau et enfonce le clou, on ne peut qu'être conquis. "Johnny Got His Gun", singulière ballade au piano, très pure, est inspirée du film culte du même nom (1971), lui-même adaptation d'un roman, qui parle d'un Américain blessé par un obus pendant la Première Guerre mondiale, qui perd ses quatre membres ainsi que la parole, la vue, l'ouïe et l'odorat et qui se remémore son passé et essaie de deviner le monde qui l'entoure à l'aide de la seule possibilité qui lui reste : la sensibilité de la peau de son torse. "A Une Passante" est une adaptation du magnifique poème de Baudelaire, tiré des Fleurs du Mal, basée sur une basse très en avant et des synthés. "The Joker" est l'un des meilleurs titres de l'album sinon le meilleur, avec une mélodie simple mais sublime, et de très belles guitares, l'une en vibrato et l'autre acoustique. "A Handful Of Sand" est également un morceau rapide comme une cavalcade de chevaux lancés au galop, avec une très belle mélodie. "My Eternal Friend" est beaucoup plus calme et mélancolique, les guitares s'effacent face aux claviers (nappe et piano), mais le morceau s'accélère et prend toute son ampleur. "A Day Out Of Time" commence par de très jolis arpèges de guitare acoustique, la mélodie et le refrain sont plus qu'efficaces.
Un très bel album, abouti et diversifié, basé sur des mélodies subtiles et une atmosphère mélancolique, qui pour moi constitue le meilleur, même si le suivant sera presque aussi bon.
Parfait 17/20 | par Gaylord |
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