Little Nemo
Turquoise Fields |
Label :
Lively Art |
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Nous sommes 18 ans plus tard, et je ne suis toujours pas revenu de cette injustice flagrante qui a frappé ce groupe français prometteur, et qui signe en cette année 90 un album flamboyant, varié et racé. Que s'est il donc passé cette année pour que la majorité des personnes passent à coté d'un tel album ? Je ne saurai sans doute jamais... Mais qu'importe, je ne suis pas là pour refaire le monde loin de là, mais simplement tenter de réhabiliter la mémoire de cette musique que nous enviaient les anglos saxons (oui oui). Cet album mixte (anglais – français) marque, pour moi, le sommet de cette formation à géométrie variable au niveau des musiciens. Le style est propre, un mélange subtil de new wave, de pop, de technopop, de noisy, et de musique plus folk avec des textes aériens, subtils, contemplatifs et rêveurs. On oscille entre anglophilie assumée et francophonie soignée. Cela démarre sur un rythme déjanté synthétique, qui se poursuit par un martèlement appuyé finissant sur une plage "paysanne" avec chants d'oiseaux. Tout ces contrastes afin de placer la voix et la guitare comme une délivrance naturelle : Turquoise Fields. Le voyage démarre réellement avec "L'heure d'Hiver" au rythme entraînant et guitares lumineuses. Je ne citerais que les titres vraiment marquants pour moi, mais l'ensemble tient rudement bien la distance, ouvrant la palette des possibilités de ce groupe, qui ne veut pas se laisser enfermer dans un style monolithique. Evidemment, je ne serais pas entièrement lucide en parlant de "Cadavres Exquis" LE morceau de ce groupe, une synthèse du talent évident de ce combo avec cette ligne de basse évidente, la batterie sèche, les synthés enveloppants, la guitare scintillante, le tout pour introduire les voix (mixtes) dans une atmosphère toute particulière... "Electric Jive" est bâti sur un rythme rageur et des guitares acérées, et démontre aussi que Little Nemo n'est pas simplement un gentil groupe mélodique. "Overprose" est peut être le morceau le plus faible avec ses ritournelles enfantines, mais "Love Is A Lie" est bâti sur du béton, direct et franc avec des riffs saignants. "City Lights" est sale, urbain et magnifique de percussion... L'album se termine par "Berlin" baroque, aux sons très décalés et "The Fall" qui est loin d'une chute dans le vide... Je ne remercierai jamais assez Olivier Champeau, Vincent Le Gallo, Nicolas Dufaure et leurs amis de m'avoir fait rêver avec ces 15 chansons au charme évident, charme qui opère toujours d'ailleurs...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Foreth |
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