Peter Murphy
Deep |
Label :
Beggars Banquet |
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Deep est le troisième album de Peter Murphy, l'ex-chanteur des mythiques et cultissimes Bauhaus, qui se sont séparés en 1983. Il constitue de mon point de vue l'apogée de la carrière du charismatique vocaliste à la voix inimitable.
Sur cet album, il est accompagné par The Hundred Men, soit Peter Bonas aux guitares, Paul Statham (ex-B Movie, groupe culte de post-punk) aux claviers et à la guitare, Eddie Branch (ex-UK Decay, groupe gothique du début des années 80) à la basse et Terl Bryant à la batterie et aux percussions.
Les compositions, les arrangements, le son, le jeu des musiciens, sont très différents de ce qu'il a pu faire avec Bauhaus. L'homme est plus serein, presque apaisé, sa musique est plus accessible, moins radicale, plus complexe, moins spontanée. Il continue cependant à être influencé par Bowie, ce qui constitue peut-être le seul lien avec son ancien groupe.
Les choses commencent de fort belle manière avec un "Deep Ocean Vast Sea" puissant et entraînant, au refrain ravageur. La voix de Peter Murphy n'a jamais été aussi grave, réussissant l'exploit d'être à la fois glaciale et chaleureuse. "Shy" est un morceau plus funk, avec notamment une basse slappée, c'est un des plus faibles de l'album, mais il reste honnête.
"Cristal Wrists" est plus pop-rock et un peu meilleur. "Marlene Dietrich's Favourite Poem" est un trésor de grâce, de délicatesse et de sensibilité, avec un Peter Murphy au sommet de son art – rarement voix aura été aussi profonde – et de subtils arpèges de guitare acoustique sonnant comme de la harpe. "Seven Veils" est lui aussi assez pop-rock. "The Line Between The Devil's Teeth (And That Which Cannot Be Repeat)" commence par un rythme influencé par le reggae, le chant de Peter Murphy est très proche de son travail avec Bauhaus, et même la musique évoque son défunt groupe, en particulier le morceau "In The Flat Field" (1980), jusque dans les paroles. Le single "Cuts You Up" est un autre sommet de l'album, avec un synthé sonnant comme un violon soutenu par une guitare acoustique. La mélodie et le refrain sont plus qu'efficaces. "A Strange Kind Of Love (Version One)" est mon morceau préféré de Deep, et l'un des meilleurs de toute la carrière solo de Peter Murphy. Accompagnée de superbes accords de guitare acoustique, sa voix n'a jamais été aussi grave et profonde, à un point presque surnaturel. De quoi faire pâlir de jalousie n'importe quel chanteur. "Roll Call" est doté d'une rythmique presque dansante et évoque le Bowie des années 80, et se rapproche même du hip-hop. "Roll Call (Reprise)", très différente de la version précédente, confirme le goût de Peter Murphy pour le dub et les batteries exotiques. Le synthé aux parfums orientaux est le reflet de sa nouvelle vie – il est installé en Turquie, converti à l'islam et marié à une Turque – et annonce le futur chef-d'œuvre Dust (2002).
Au total, on est en présence d'un très bon album, un peu inégal. Seul regret, la production n'est pas tout à fait à la hauteur et a un peu vieilli – mais elle semblait déjà un peu faible à la sortie de cet album.
Sur cet album, il est accompagné par The Hundred Men, soit Peter Bonas aux guitares, Paul Statham (ex-B Movie, groupe culte de post-punk) aux claviers et à la guitare, Eddie Branch (ex-UK Decay, groupe gothique du début des années 80) à la basse et Terl Bryant à la batterie et aux percussions.
Les compositions, les arrangements, le son, le jeu des musiciens, sont très différents de ce qu'il a pu faire avec Bauhaus. L'homme est plus serein, presque apaisé, sa musique est plus accessible, moins radicale, plus complexe, moins spontanée. Il continue cependant à être influencé par Bowie, ce qui constitue peut-être le seul lien avec son ancien groupe.
Les choses commencent de fort belle manière avec un "Deep Ocean Vast Sea" puissant et entraînant, au refrain ravageur. La voix de Peter Murphy n'a jamais été aussi grave, réussissant l'exploit d'être à la fois glaciale et chaleureuse. "Shy" est un morceau plus funk, avec notamment une basse slappée, c'est un des plus faibles de l'album, mais il reste honnête.
"Cristal Wrists" est plus pop-rock et un peu meilleur. "Marlene Dietrich's Favourite Poem" est un trésor de grâce, de délicatesse et de sensibilité, avec un Peter Murphy au sommet de son art – rarement voix aura été aussi profonde – et de subtils arpèges de guitare acoustique sonnant comme de la harpe. "Seven Veils" est lui aussi assez pop-rock. "The Line Between The Devil's Teeth (And That Which Cannot Be Repeat)" commence par un rythme influencé par le reggae, le chant de Peter Murphy est très proche de son travail avec Bauhaus, et même la musique évoque son défunt groupe, en particulier le morceau "In The Flat Field" (1980), jusque dans les paroles. Le single "Cuts You Up" est un autre sommet de l'album, avec un synthé sonnant comme un violon soutenu par une guitare acoustique. La mélodie et le refrain sont plus qu'efficaces. "A Strange Kind Of Love (Version One)" est mon morceau préféré de Deep, et l'un des meilleurs de toute la carrière solo de Peter Murphy. Accompagnée de superbes accords de guitare acoustique, sa voix n'a jamais été aussi grave et profonde, à un point presque surnaturel. De quoi faire pâlir de jalousie n'importe quel chanteur. "Roll Call" est doté d'une rythmique presque dansante et évoque le Bowie des années 80, et se rapproche même du hip-hop. "Roll Call (Reprise)", très différente de la version précédente, confirme le goût de Peter Murphy pour le dub et les batteries exotiques. Le synthé aux parfums orientaux est le reflet de sa nouvelle vie – il est installé en Turquie, converti à l'islam et marié à une Turque – et annonce le futur chef-d'œuvre Dust (2002).
Au total, on est en présence d'un très bon album, un peu inégal. Seul regret, la production n'est pas tout à fait à la hauteur et a un peu vieilli – mais elle semblait déjà un peu faible à la sortie de cet album.
Très bon 16/20 | par Gaylord |
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