Bang Bang Machine
Eternal Happiness |
Label :
Ultimate |
||||
Equivalent à un mix ecstasy / LSD, cet album est bien plus qu'un trip, il en est la définition.
A l'image des motifs entêtants qui le traversent, on ne l'écoute pas, on plonge dedans. Après ce n'est plus qu'un tourbillon : des titres planants, dansants, atmosphériques parfois, bourrés d'harmonies vocales de toute beauté, de rythmes electro et de guitares vigoureuses.
Il est rare qu'un album se démarque par ses chansons placées en bonus tracks, c'est pourtant le cas ici, puisque leur single "Geek Love" y est repris en version longue. Quel plaisir de retrouver donc ce morceau culte (véritable phénomène à l'époque et élu meilleur single de 1992) avec sa gimmick adorable et ce chant langoureux. Le dernier titre, plus punchy et plus rock est un hommage aux Rolling Stones absolument éclatant de fraîcheur et de luminosité. Ils suffisent à eux seuls à justifier la valeur de "Eternal Happiness", c'est dire ! Mais le tenant de l'album est encore dix mille fois supérieur.
Parfois épique (ah ! les neuf minutes cosmique de "16 Years ", véritable voyage à lui tout seul), souvent épatant ("Lovely Lily"), l'album confirme le talent irrésistible de ce groupe à marier douceur et vertige. C'est la moindre des choses lorsqu'on est capable de tailler des hymnes survitaminés ("God Based Angels On You"), tout en passant du vaporeux au virevoltant en quelques secondes et sans vergogne.
Il faut dire qu'il y a de quoi : un rythme robotique, une basse prenante, des refrains éclatants, un mélange subtil entre le sens de l'accroche de la pop anglaise et ce son hybride electro, des boites à rythme héritées de la dance music et de Madchester, des guitares folles... Un véritable appel à l'évasion et à l'hédonisme, écrite sous forte dose de LSD. La mort du punk est contenue là, comme l'annonce d'une nouvelle ère, celle du chant de la danse et de la futilité.
Les slides de guitares se perdent à la manière du courant shoegazing, cette voix de déesse incroyable semble venir d'ailleurs, ce ton cosmique et légèrement féerique par moment, renforcent l'impression d'égarement. On se trouve en dehors de soi-même. On se dématérialise, sous l'impact d'une grandeur absolue, comme sous hypnose. Et que dire du chant de la mythique Elisabeth Freeth ? Pure, légère, envoûtante, déstabilisante, grave, cette voix de diva de la nuit nous transperce et nous chamboule. On se mettrait à genoux devant une voix aussi sublime.
Sans conteste, le groupe a réussi à concilier les ambiances éthérées de la dream-pop au rythme infernal et au goût pour le psychédélisme de l'ambient, initiant bon nombre de groupes par la suite en Angleterre. Le label Ultimate, mythique mais très peu connu, a participé à faire vivoter un courant réveur et groovy avec des groupes comme Levitation ou Submarine, et Eternal Hapiness est une des perles du catalogue. Il dévoile toute la beauté du monde de la nuit. "Give You Anything" est superbe à ce titre : son riff méchant, accrochant, son rythme groovy et surtout son refrain génial, avec son petit hoquet inimitable dans le chant, sont les ingrédients d'un mélange de majesté et de douce folie dont les effets persistent bien après l'écoute. La musique de Bang Bang Machine est si addictive qu'on en redemande encore et encore. Afin de ressentir les mêmes effets : cette sensation de décoller et de partir ailleurs, emmené par ce petit gimmick à la guitare, ce refrain inoubliable qui finit par déraper sur un passage psychédélique, soutenu par un tempo dance infernal, des samples et des étirements de guitares ("16 Years").
Même si globalement, au travers des boites à rythmes, Bang Bang Machine voue un culte immense à l'ivresse que peut procurer la musique artificielle et l'univers des boites de nuits, le groupe se love bien souvent dans une lenteur cosmique. C'est la cas de "A Charmed Life" où la voix céleste de Elisabeth Freeth superpose son lyrisme à la langueur du tempo, s'égrenant à l'aide d'une basse ronde, style reggae, et de slides aériens.
On s'abandonne et on se laisse transporter, il n'y a plus qu'à suivre ce chant emporté, majestueux, ces éclairs de guitares saturées, ce riff répété, ces slides rêveurs et ces "houhous !" irrésistibles ("Technologica"), hymne parfaite à l'hédonisme. Le monde de Bang Bang Machine, chimérique s'il en est, est celui du refus de se plier aux exigences sempiternellement décevantes de la réalité.
Et lorsque la voix s'envole, que le rythme s'accélère autour de boucles ultra-rapide et que les guitares dérapent pour des entrelacs spatiaux, la tête tourne complètement, la mise en orbite s'opère et on est ailleurs, dodelinant, fermant les yeux, se prenant à voguer au grès de contrées kaléidoscopiques et féeriques. Après ? Ben, après, plus rien, le quotidien redevient fade à l'orée de cet album culte et l'écouter à nouveau devient très vite une obsession.
A l'image des motifs entêtants qui le traversent, on ne l'écoute pas, on plonge dedans. Après ce n'est plus qu'un tourbillon : des titres planants, dansants, atmosphériques parfois, bourrés d'harmonies vocales de toute beauté, de rythmes electro et de guitares vigoureuses.
Il est rare qu'un album se démarque par ses chansons placées en bonus tracks, c'est pourtant le cas ici, puisque leur single "Geek Love" y est repris en version longue. Quel plaisir de retrouver donc ce morceau culte (véritable phénomène à l'époque et élu meilleur single de 1992) avec sa gimmick adorable et ce chant langoureux. Le dernier titre, plus punchy et plus rock est un hommage aux Rolling Stones absolument éclatant de fraîcheur et de luminosité. Ils suffisent à eux seuls à justifier la valeur de "Eternal Happiness", c'est dire ! Mais le tenant de l'album est encore dix mille fois supérieur.
Parfois épique (ah ! les neuf minutes cosmique de "16 Years ", véritable voyage à lui tout seul), souvent épatant ("Lovely Lily"), l'album confirme le talent irrésistible de ce groupe à marier douceur et vertige. C'est la moindre des choses lorsqu'on est capable de tailler des hymnes survitaminés ("God Based Angels On You"), tout en passant du vaporeux au virevoltant en quelques secondes et sans vergogne.
Il faut dire qu'il y a de quoi : un rythme robotique, une basse prenante, des refrains éclatants, un mélange subtil entre le sens de l'accroche de la pop anglaise et ce son hybride electro, des boites à rythme héritées de la dance music et de Madchester, des guitares folles... Un véritable appel à l'évasion et à l'hédonisme, écrite sous forte dose de LSD. La mort du punk est contenue là, comme l'annonce d'une nouvelle ère, celle du chant de la danse et de la futilité.
Les slides de guitares se perdent à la manière du courant shoegazing, cette voix de déesse incroyable semble venir d'ailleurs, ce ton cosmique et légèrement féerique par moment, renforcent l'impression d'égarement. On se trouve en dehors de soi-même. On se dématérialise, sous l'impact d'une grandeur absolue, comme sous hypnose. Et que dire du chant de la mythique Elisabeth Freeth ? Pure, légère, envoûtante, déstabilisante, grave, cette voix de diva de la nuit nous transperce et nous chamboule. On se mettrait à genoux devant une voix aussi sublime.
Sans conteste, le groupe a réussi à concilier les ambiances éthérées de la dream-pop au rythme infernal et au goût pour le psychédélisme de l'ambient, initiant bon nombre de groupes par la suite en Angleterre. Le label Ultimate, mythique mais très peu connu, a participé à faire vivoter un courant réveur et groovy avec des groupes comme Levitation ou Submarine, et Eternal Hapiness est une des perles du catalogue. Il dévoile toute la beauté du monde de la nuit. "Give You Anything" est superbe à ce titre : son riff méchant, accrochant, son rythme groovy et surtout son refrain génial, avec son petit hoquet inimitable dans le chant, sont les ingrédients d'un mélange de majesté et de douce folie dont les effets persistent bien après l'écoute. La musique de Bang Bang Machine est si addictive qu'on en redemande encore et encore. Afin de ressentir les mêmes effets : cette sensation de décoller et de partir ailleurs, emmené par ce petit gimmick à la guitare, ce refrain inoubliable qui finit par déraper sur un passage psychédélique, soutenu par un tempo dance infernal, des samples et des étirements de guitares ("16 Years").
Même si globalement, au travers des boites à rythmes, Bang Bang Machine voue un culte immense à l'ivresse que peut procurer la musique artificielle et l'univers des boites de nuits, le groupe se love bien souvent dans une lenteur cosmique. C'est la cas de "A Charmed Life" où la voix céleste de Elisabeth Freeth superpose son lyrisme à la langueur du tempo, s'égrenant à l'aide d'une basse ronde, style reggae, et de slides aériens.
On s'abandonne et on se laisse transporter, il n'y a plus qu'à suivre ce chant emporté, majestueux, ces éclairs de guitares saturées, ce riff répété, ces slides rêveurs et ces "houhous !" irrésistibles ("Technologica"), hymne parfaite à l'hédonisme. Le monde de Bang Bang Machine, chimérique s'il en est, est celui du refus de se plier aux exigences sempiternellement décevantes de la réalité.
Et lorsque la voix s'envole, que le rythme s'accélère autour de boucles ultra-rapide et que les guitares dérapent pour des entrelacs spatiaux, la tête tourne complètement, la mise en orbite s'opère et on est ailleurs, dodelinant, fermant les yeux, se prenant à voguer au grès de contrées kaléidoscopiques et féeriques. Après ? Ben, après, plus rien, le quotidien redevient fade à l'orée de cet album culte et l'écouter à nouveau devient très vite une obsession.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Vic |
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