Soft Machine

The Soft Machine

The Soft Machine

 Label :     Probe 
 Sortie :    décembre 1968 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Formé en l'an de grâce 1966, Soft Machine se fait rapidement un nom dans les soirées branchouilles et avant-gardistes du Londres effervescent en y creusant le sillon psyché en compagnie notamment du Pink Floyd. Un single produit par le grand Kim Fowley, un départ forcé (celui de Daevid Allen, privé de retour en Angleterre après une escale en France où il fonde Gong pour pas se faire chier), une tournée ricaine avec le Jimi Hendrix Experience et Soft Machine sort enfin son premier album.
Un éponyme qui résume plutôt excellemment bien selon ceux qui ont eu la chance de les voir, leurs shows enfumés de l'époque. Alchimie parfaite entre trois musicos qui font galoper la pop au rythme du jazz et s'enfoncent dans les abîmes psyché les plus légers. Un psychédélisme fluide qui s'écoute pét au bec où se chevauchent compos poppy bizarroides et délires free sur un trio du feu de dieu basse-batterie-orgue.
Free notamment la première face vinylique qui baigne dans un parfum d'improvisation qui n'a toujours pas putréfié avec le temps, chose rare. Bon à la limite, on est en droit de trouver le solo de batterie de "So Boot If It All" un tantinet longuet... Mais c'est tout. Le reste n'est que pur bonheur valsé. "Hope For Happiness" comme ils le disent eux-mêmes. Enfin surtout Wyatt, batteur subtil mais aussi et avant tout chanteur à la voix en fibre de verre extraordinaire, qui impose au mieux son organe unique sur une soul cristalline passée sous les lights multicolores : "A Certain Kind" et "Save Yourself". Chair de poule garantie sur le premier.
Emotions mais aussi drôlerie sont au rendez-vous chez Soft Machine. Un humour anglais sous LSD aux accents Dada : "Plus Belle Qu'une Poubelle", "Why I Am So Short ?", "Why Are You Sleeping ?"... Une dernière question existentielle qui sera bande-son obligatoire d'une soirée hippie réussie.
Comme tout l'album d'ailleurs, qui dans son genre n'aura pas vraiment de suite. Kevin Ayers, compositeur le plus solidement pop du groupe se casse à Ibiza dès la tournée avec Jimi Hendrix terminée, laissant Soft Machine s'embourber progressivement dans un jazz-rock qui atteindra les limites de l'affreux deux ans plus tard après le départ cette fois-ci, de Robert Wyatt. Chef-d'œuvre psyché bien étrange, The Soft Machine ferait presque oublier à lui seul la suite très malheureuse du groupe.


Excellent !   18/20
par Sirius


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