Menomena
Friend And Foe |
Label :
Barsuk |
||||
Assimilé à une scène indé qui aime cacher sa pauvreté mélodique sous un foisonnement sonore de pacotille (le songwriter est malheureusement en voie de disparition en ce début de siècle), Menomena a peut-être trouvé la voie qui le mènera à la sagesse indie avec Friend And Foe.
Conçu sur ordi comme c'est l'habitude chez le groupe de Portland, ce troisième album de Menomena souffle le chaud et le froid sur 12 morceaux où le mot créativité n'est jamais synonyme d'artificialité. Quelque part entre la pop bordélique de Modest Mouse et le lyrisme fragile de Mercury Rev, ce Friend And Foe attire et séduit en jouant habilement sur les contrastes. C'est à la fois classique et expérimental, grandiloquent et intimiste, sombre et léger, mélodique et dissonant...
Un art difficile que les trois gus de Menomena présentent sous leur meilleur jour avec l'emphatique "Rotten Hell", le maladif "The Pelican", l'euphorique "Wet And Rusting" et surtout à ne pas manquer, comme on dit dans Télé 2 semaines, ce merveilleux "Boyscout'n"... Chimérique délicatesse déposée soigneusement sur une cavalcade pataude, la bande son idéale d'un Alice Aux Pays Des Merveilles pas fait pour les enfants. L'art difficile est devenu grand.
D'ailleurs à part peut-être un "Ghostchip" ronflant et peu inspiré, Friend And Foe ne contient que tableaux de maîtres souvent traversés, c'est assez rare pour le souligner, par des aplats de saxo à la Morphine. Une petite gallerie contemporaine qui dévoilera richesse peu commune au fil des visites que vous lui accorderez.
Conçu sur ordi comme c'est l'habitude chez le groupe de Portland, ce troisième album de Menomena souffle le chaud et le froid sur 12 morceaux où le mot créativité n'est jamais synonyme d'artificialité. Quelque part entre la pop bordélique de Modest Mouse et le lyrisme fragile de Mercury Rev, ce Friend And Foe attire et séduit en jouant habilement sur les contrastes. C'est à la fois classique et expérimental, grandiloquent et intimiste, sombre et léger, mélodique et dissonant...
Un art difficile que les trois gus de Menomena présentent sous leur meilleur jour avec l'emphatique "Rotten Hell", le maladif "The Pelican", l'euphorique "Wet And Rusting" et surtout à ne pas manquer, comme on dit dans Télé 2 semaines, ce merveilleux "Boyscout'n"... Chimérique délicatesse déposée soigneusement sur une cavalcade pataude, la bande son idéale d'un Alice Aux Pays Des Merveilles pas fait pour les enfants. L'art difficile est devenu grand.
D'ailleurs à part peut-être un "Ghostchip" ronflant et peu inspiré, Friend And Foe ne contient que tableaux de maîtres souvent traversés, c'est assez rare pour le souligner, par des aplats de saxo à la Morphine. Une petite gallerie contemporaine qui dévoilera richesse peu commune au fil des visites que vous lui accorderez.
Parfait 17/20 | par Sirius |
Posté le 20 juin 2008 à 04 h 21 |
Le ciel est sombre, cisaillé de tracés d'étoiles filantes. Au loin, poussent dans l'horizon des nuages au rictus amer, comme s'ils avaient avalé le soleil, pour toujours. Puis, planté devant une centrale nucléaire ceinturée d'une boucle de cadeau, un chêne, aux branches immortelles, supporte une chorale de pingouins, vêtus de combinaisons cajolées de rouille, tentant avec leurs bras invisibles de restaurer l'ampoule de leur galaxie noircie. On s'embrouille, on confond, on s'y perd et on hallucine. Beaucoup. Bienvenue dans l'univers de Menomena, et de ses effets secondaires...
Friend And Foe brosse un tableau insolite, en arrachant de notre inconscient les images les plus incongrues, pour concocter un panorama aux limites de l'aliénation mentale. Valant à elle seule le détour, la pochette donne un aperçu éloquent de l'originalité de son contenu, mutant de couleur en couleur par l'agencement variable de ses colonies de bestioles. Écrit, produit, enregistré et mixé par le trio lui-même, ce troisième album introduit des mélodies pop dans un univers d'expérimentation à la fois sauvage et subtil, profond et volatil.
La force de Menomena réside en fait en l'élaboration de structures sonores riches, presque insondables, et où les diverses factions art-rock, post-pop, jazz et électro se relayent et se superposent avec une limpidité déconcertante. Un aménagement à design subliminal qui surprend à répétitions au cours d'une même pièce, alors que les instruments et sonorités prennent les commandes à tour de rôle. Friend And Foe agence une diversité rarement atteinte avec des lignes de basse transcendantes, des percussions variées, autant en intensité qu'en effet sonore, et des percées de saxophones. Un son parfois saturé, parfois dénudé, toujours inspiré et brillamment ficelé par un piano savoureux ou par un riff de guitare acéré.
Dû au fait que la direction artistique est entièrement assumée par ces trois Américains allergiques aux formules préconçues, les comparaisons sont plutôt éloignées, tout au plus épisodiques, alors que la voix étiolée du chanteur et les arrangements jazzy rappellent parfois TV On The Radio. Wolf Parade et Modest Mouse, avec leur indie rock expérimental et bordélique, pourraient également être des points de repère pour cerner l'album.
Menomena fait partie de l'impressionnante cuvée d'artistes indépendants provenant de Portland, avec entre autres 31 Knots, avec lequel le groupe s'est fait connaître en tournée. Certainement l'un des incontournables de 2007.
Friend And Foe brosse un tableau insolite, en arrachant de notre inconscient les images les plus incongrues, pour concocter un panorama aux limites de l'aliénation mentale. Valant à elle seule le détour, la pochette donne un aperçu éloquent de l'originalité de son contenu, mutant de couleur en couleur par l'agencement variable de ses colonies de bestioles. Écrit, produit, enregistré et mixé par le trio lui-même, ce troisième album introduit des mélodies pop dans un univers d'expérimentation à la fois sauvage et subtil, profond et volatil.
La force de Menomena réside en fait en l'élaboration de structures sonores riches, presque insondables, et où les diverses factions art-rock, post-pop, jazz et électro se relayent et se superposent avec une limpidité déconcertante. Un aménagement à design subliminal qui surprend à répétitions au cours d'une même pièce, alors que les instruments et sonorités prennent les commandes à tour de rôle. Friend And Foe agence une diversité rarement atteinte avec des lignes de basse transcendantes, des percussions variées, autant en intensité qu'en effet sonore, et des percées de saxophones. Un son parfois saturé, parfois dénudé, toujours inspiré et brillamment ficelé par un piano savoureux ou par un riff de guitare acéré.
Dû au fait que la direction artistique est entièrement assumée par ces trois Américains allergiques aux formules préconçues, les comparaisons sont plutôt éloignées, tout au plus épisodiques, alors que la voix étiolée du chanteur et les arrangements jazzy rappellent parfois TV On The Radio. Wolf Parade et Modest Mouse, avec leur indie rock expérimental et bordélique, pourraient également être des points de repère pour cerner l'album.
Menomena fait partie de l'impressionnante cuvée d'artistes indépendants provenant de Portland, avec entre autres 31 Knots, avec lequel le groupe s'est fait connaître en tournée. Certainement l'un des incontournables de 2007.
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