High Tone
Wave Digger |
Label :
Jarring Effects |
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Ce Wave Digger, 3ème album des lyonnais, fut un choc pour les fans d'High Tone et les amateurs de dub en général. Dès les premières notes de "9 Bass Chanels", la rythmique est entêtante, le son glacial, une basse de drum'n'bass justement, hypnotisante ; aucun compromis, aucun effort pour nous caresser l'oreille, non, ici le cerveau vrille. High Tone veut prendre ses auditeurs à contre-pied. Il faudra du temps pour habituer nos oreilles à cet album et à apprivoiser ce son. Car le groupe nous offre une musique sans concession, il est libre, libre de toutes expérimentations. Jusqu'à Acid Dub Nucleik, c'était un son rond, chaud, entrainant, bien éléctro-dub. A partir de maintenant, High Tone devient menaçant (Headline), les machines sont énormes, la rythmique est déshumanisée, DJ Twelve devient la pierre angulaire du "son" High Tone. Maintenant le son est froid donc, tranchant ; High Tone frôle la jungle, la drum'n'bass, l'abstract hip-hop bien noir. Et alors plus on avance, moins ça s'arrange. High Tone fait partir ce "Hangar 94/05" comme jamais ; épileptique comme "Enter the Dragon" en live, le groupe devient sombre et fleurte avec la musique industrielle. Puis brutalement, "Musical Bonzeye" rappelle à High Tone d'où ils viennent. Toujours ce mix de musique du monde, ces mélodies asiatiques et samples bizzaroïdes. Donc cet album s'apprivoise ; nos oreilles en demandent plus. Avide de voyages imaginaires, on s'attarde sur les rythmiques encore une fois ultra-travaillées, sur le travail du son (album enregistré au studio du Peuple de l'Herbe) qui est une fois de plus impressionnant. Alors on commence à accepter, à bouger nos épaules notre corps ; "Overtone" revient un peu aux trips des débuts et nous fait sourire ; puis rapidement, on est soufflé par tant de fraicheur, de liberté dans la création de sons. Idées confirmées avec la dernière piste de l'album, "Afraid Of Nothing", longue plage de 12 minutes, qui fait atterir High Tone sur une autre planète, où ils sont bien les seuls à pouvoir nous proposer tant de mélodie et de mélancolie après un album pareil.
Exigeant, cet album d'High Tone devient d'une cohérence absolue dans leur discographie. A l'architecture sonore parfaite et homogène, manifeste et hymne à la liberté artistique, Wave Digger nous prouve qu'il y a bien encore des créateurs français.
Exigeant, cet album d'High Tone devient d'une cohérence absolue dans leur discographie. A l'architecture sonore parfaite et homogène, manifeste et hymne à la liberté artistique, Wave Digger nous prouve qu'il y a bien encore des créateurs français.
Excellent ! 18/20 | par Reznor |
Posté le 04 février 2013 à 20 h 52 |
A force de vouloir toujours trouver des merveilles musicales à l'étranger, on en oublierait presque de regarder ce qui se fait de mieux dans notre hexagone. Et force est de constater qu'en matière d'electro dub, dans les années 2000, la France (Lyon en particulier) fut l'une des places fortes de ce mouvement musical. High Tone l'a prouvé haut-la-main.
Pour ceux qui suivaient le groupe depuis ses débuts, "Wave Digger" marque une transition assez radicale (et bienvenue à mon avis). Car l'on passe ici à un son beaucoup plus froid. On aurait presque envie de parler d'album torturé pourtant l'ensemble apparaît parfois d'une étonnante clarté. Le mot d'ordre semble être avant tout: expérimentation. Bidouillage, bricolage de son... Et quel travail, on l'imagine, pour arriver à un résultat aussi probant. De l'hystérie glacée du premier morceau en passant, chemin faisant, par des références aux sonorités asiatiques, au hip-hop angoissé (le magnifique "Larsen") aux rythmiques survitaminées de "Hangar 94 05", tout est d'une remarquable créativité. Le sens de la rythmique, les assemblages de son qui font voyager, voilà la recette miracle que trouvait High Tone sur "Wave Digger" et que le combo poursuivra sur le tout aussi génial "Underground Wobble".
La scène dub française avait déjà en High Tone son pionnier, elle trouvait cette année là son plus honorable représentant.
Pour ceux qui suivaient le groupe depuis ses débuts, "Wave Digger" marque une transition assez radicale (et bienvenue à mon avis). Car l'on passe ici à un son beaucoup plus froid. On aurait presque envie de parler d'album torturé pourtant l'ensemble apparaît parfois d'une étonnante clarté. Le mot d'ordre semble être avant tout: expérimentation. Bidouillage, bricolage de son... Et quel travail, on l'imagine, pour arriver à un résultat aussi probant. De l'hystérie glacée du premier morceau en passant, chemin faisant, par des références aux sonorités asiatiques, au hip-hop angoissé (le magnifique "Larsen") aux rythmiques survitaminées de "Hangar 94 05", tout est d'une remarquable créativité. Le sens de la rythmique, les assemblages de son qui font voyager, voilà la recette miracle que trouvait High Tone sur "Wave Digger" et que le combo poursuivra sur le tout aussi génial "Underground Wobble".
La scène dub française avait déjà en High Tone son pionnier, elle trouvait cette année là son plus honorable représentant.
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