Stephen Jones
1985-2001 |
Label :
Easy Tiger |
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Certainement le disque le plus étonnant et le plus abouti que l'anglais Stephen Jones (plus connu sous le pseudonyme de Baby Bird) ait jamais sorti, 1985-2001 est une œuvre d'art sous tous rapports.
Compilation de titres écrits par le musicien entre les deux dates précitées, ce premier effort solo est un triptyque, et se veut être la bande-son de films "instrumentaux". Trois disques, donc, au format réduit (et d'une durée de 20 minutes), placés dans un mini coffret somptueux au sleeve ambiguë, dévoilant des freaks dérangeants et un mysticisme absurde.
A l'écoute de ces trois pièces, on sent que chacune est possédée par une âme bien particulière : 1985-2001 est donc un concept-album dans toute sa splendeur, ambitieux, réfléchi, pensé dans ses moindres détails. Et de cette cohérence vient sans doute la force qui le traverse.
CD1 : condensé d'ambient pop, ce premier disque fait la part belle aux atmosphères bucoliques apaisantes ("Nevercoming Home", "Sawcuts"), mais où sourd parfois l'inquiétude ("The Rice Trail", "Nervous Ice In Cheap Cola"), voire le désespoir ("0-1-800-JESUS").
Et quand un orchestre synthétique et les premières pulsations rythmiques naissent sur l'héroïque "Squeeze The Trigger Gently", qui clôt ce premier volet, l'orgasme n'est pas loin : l'attente fébrile trouve naturellement sa finalité dans cette décharge d'énergie salutaire.
CD 2 : changement de décor pour ce deuxième disque, aux colorations plus urbaines. Un groove poisseux s'installe, et le tempo s'accélère, l'aspect rythmique damant le pion à des mélodies parfois ludiques ("Here We Attack"), mais toujours sur le fil, presque menaçantes ("Tolls On The Freeway", "25 Watt Halo").
Et sur le superbe "17 Blue Sun Road, Yellow Hill", qui accompagnerait à merveille n'importe quel road-movie digne de ce nom, un saxophone s'invite, illuminant un instant le brouillard opaque qui envahit le deuxième versant de 1985-2001.
CD 3 : les premières notes de "Hai" rappellent le The Third Eye Foundation de Little Lost Soul (dont on sentait déjà l'ombre planer sur les deux premiers disques au travers de quelques sons dérangeants). L'ambiance est posée, et se confirme dans le noir "The Restaurant Is Guilty II" aux allures de BO de film noir.
Le glockenspiel et la flûte maigrelette de "Baby Jesus Opens His Presents" ne suffisent pas à rassurer l'auditeur, balayés qu'ils sont par le beat ravageur, tribal, qui ouvre "Tealeaves On The Rooftiles".
Et si le calme semble s'insinuer avec "Waking Up In The Coffin", la tension renaît immédiatement sous forme électronique avec le magnifique "Always Bright", qui n'a rien à envier au meilleur de Boards Of Canada.
Deux morceaux viennent clore cette œuvre passionnante : "Loveable Thug", qui traduit tout le talent de Stephen Jones pour construire des morceaux pop épiques avec trois bouts de ficelle, et enfin l'ultra sombre "Commercial Suicide" en forme d'épitaphe inachevée... Lourd de symbole quand on sait la tournure qu'a prise la carrière de l'artiste ces dernières années.
1985-2001 est lo-fi, pop, ambient, électro, froid, chaud, triste, enjoué... En un mot c'est un chef d'œuvre. Méprisé, oublié, mais un putain de chef d'œuvre. Réhabilitons-le !
Compilation de titres écrits par le musicien entre les deux dates précitées, ce premier effort solo est un triptyque, et se veut être la bande-son de films "instrumentaux". Trois disques, donc, au format réduit (et d'une durée de 20 minutes), placés dans un mini coffret somptueux au sleeve ambiguë, dévoilant des freaks dérangeants et un mysticisme absurde.
A l'écoute de ces trois pièces, on sent que chacune est possédée par une âme bien particulière : 1985-2001 est donc un concept-album dans toute sa splendeur, ambitieux, réfléchi, pensé dans ses moindres détails. Et de cette cohérence vient sans doute la force qui le traverse.
CD1 : condensé d'ambient pop, ce premier disque fait la part belle aux atmosphères bucoliques apaisantes ("Nevercoming Home", "Sawcuts"), mais où sourd parfois l'inquiétude ("The Rice Trail", "Nervous Ice In Cheap Cola"), voire le désespoir ("0-1-800-JESUS").
Et quand un orchestre synthétique et les premières pulsations rythmiques naissent sur l'héroïque "Squeeze The Trigger Gently", qui clôt ce premier volet, l'orgasme n'est pas loin : l'attente fébrile trouve naturellement sa finalité dans cette décharge d'énergie salutaire.
CD 2 : changement de décor pour ce deuxième disque, aux colorations plus urbaines. Un groove poisseux s'installe, et le tempo s'accélère, l'aspect rythmique damant le pion à des mélodies parfois ludiques ("Here We Attack"), mais toujours sur le fil, presque menaçantes ("Tolls On The Freeway", "25 Watt Halo").
Et sur le superbe "17 Blue Sun Road, Yellow Hill", qui accompagnerait à merveille n'importe quel road-movie digne de ce nom, un saxophone s'invite, illuminant un instant le brouillard opaque qui envahit le deuxième versant de 1985-2001.
CD 3 : les premières notes de "Hai" rappellent le The Third Eye Foundation de Little Lost Soul (dont on sentait déjà l'ombre planer sur les deux premiers disques au travers de quelques sons dérangeants). L'ambiance est posée, et se confirme dans le noir "The Restaurant Is Guilty II" aux allures de BO de film noir.
Le glockenspiel et la flûte maigrelette de "Baby Jesus Opens His Presents" ne suffisent pas à rassurer l'auditeur, balayés qu'ils sont par le beat ravageur, tribal, qui ouvre "Tealeaves On The Rooftiles".
Et si le calme semble s'insinuer avec "Waking Up In The Coffin", la tension renaît immédiatement sous forme électronique avec le magnifique "Always Bright", qui n'a rien à envier au meilleur de Boards Of Canada.
Deux morceaux viennent clore cette œuvre passionnante : "Loveable Thug", qui traduit tout le talent de Stephen Jones pour construire des morceaux pop épiques avec trois bouts de ficelle, et enfin l'ultra sombre "Commercial Suicide" en forme d'épitaphe inachevée... Lourd de symbole quand on sait la tournure qu'a prise la carrière de l'artiste ces dernières années.
1985-2001 est lo-fi, pop, ambient, électro, froid, chaud, triste, enjoué... En un mot c'est un chef d'œuvre. Méprisé, oublié, mais un putain de chef d'œuvre. Réhabilitons-le !
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Jekyll |
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