Stephen Jones

Almost Cured Of Sadness

Almost Cured Of Sadness

 Label :     Sanctuary 
 Sortie :    lundi 03 mars 2003 
 Format :  Album / CD   

En 2003, Stephen Jones (aka Babybird) est déjà bien installé dans son rôle de looser magnifique. Difficile de dire ce qui lui a réellement empêché d'accéder à ce statut "bankable" pourtant promis après la sortie de "You're Gorgeous"...
Peut être est-ce en partie ce réalisme poisseux, caché derrière de superbes hymnes pop, mais qui distillait chez l'auditeur une sorte de malaise difficilement identifiable... Car chacun sait que l'ambiguïté et la différence n'ont jamais été des armes de choix dans le combat pour la reconnaissance publique !

Ainsi, même mignonnes en surface (belle production, ligne claire mélodique, au moins pour ses plus grands succès, Ugly Beautiful et There's Something Going On), les chansons de l'anglais ont toujours été mal aimables, voire inconfortables. L'échec commercial de Bugged, sorti en 2000 et qui semble avoir définitivement scellé le sort commercial de Stephen Jones, a cependant permis à celui-ci de retourner à ses premières amours, c'est à dire la pop (très) lo-fi.
Sorte de parenthèse magique dans sa carrière, 1985-2001 avait déjà impressionné par la force de son concept (sorte de bande originale d'un film imaginaire) deux ans auparavant. La musique était alors synthétique et instrumentale, regroupée sur 3 mini CD d'une vingtaine de minutes chacun.

Avec Almost Cured Of Sadness, Stephen Jones reprend la parole et produit un album de pop sale dont il a le secret. Les couches d'instruments (synthétiques également) sont innombrables, et comme souvent chez l'anglais, l'ensemble paraît bien confus au premier abord... Heureusement, l'homme sait aussi semer quelques chansons à la beauté immédiate, qui encouragent l'auditeur à s'apesantir sur l'oeuvre. A ce titre, "Good Day In A Bad World", "Friend", "Radio's Been Thinking Again" remplissent parfaitement leur rôle, d'autant plus qu'elles sont situées à des endroits stratégiques de l'album, celui-ci étant séparé en 4 parties par des interludes aux samples étranges.

Sans cesse hantée par cette idée que le fossé qui sépare la vie de la mort, la beauté de la laideur, est finalement très étroit (le sleeve de l'album, absolument génial, semble parfaitement résumer l'état d'esprit du compositeur), la musique d'Almost Cured Of Sadness, joue la funambule sur cette corde raide qui peut nous faire basculer d'un côté ou de l'autre sans coup férir. Tristement joyeuses ou joyeusement tristes, les chansons évoquent d'attendrissants freaks un peu paumés, à la fois proches de nous et pourtant si différents. Un peu comme celui qui leur a donné naissance ?


Parfait   17/20
par Jekyll


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