Radar Bros.
The Singing Hatchet |
Label :
Restless |
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Que reste-t-il lorsqu'on a baissé les bras ? La beauté paresseuse des Radar Bros pourrait ressembler à un constat d'échec.
Mais là où on pourrait voir un abattement sans nom, on découvre plutôt un soulagement. Le monde est triste, inutile, et n'est finalement constitué que d'une suite ininterrompue de désillusions et d'accrochages. Plutôt que de se battre, autant s'arrêter en chemin, se prélasser, s'asseoir et sortir sa bonne et fidèle guitare sèche, et laisser les autres se débrouiller. Débarrassé ainsi de toute pression, il reste alors beaucoup de place à la rêvasserie, au repos.
Le rock de Jim Putman (ex-Medecine et songwriter californien injustement méconnu) est d'une lenteur incroyable, prenant soin d'appuyer ses riffs qui se déclinent avec soin pour mieux s'incruster, mais n'hésite pas à envelopper le tout d'une tendre et douce lumière chaleureuse, celle du secret et du partage. Pour peu qu'on veuille bien abandonner pour un temps ses exigences liées à la routine et au stress du quotidien, ces gars-là sont prêts à dévoiler leur façon de concevoir la musique : belle, touchante, reposante.
Il ne faut pas s'attendre à quelque chose ayant un parti pris avec la réalité : leur réalité à eux, c'est que tout a déjà été dit avant, que tout ça ne sert à rien, et qu'il n'y a donc plus à ajouter. C'est triste. Oui, certes, c'est éminemment triste. On le ressent dans chaque slide planant, dans chaque petite touche de country, dans chaque ambiance lumineuse, dans chaque chœur flegmatique, dans chaque coup de caisse émoussé, dans chaque souffle de voix, doux et caressant.
Mais bon sang, que tout cela est beau ! Lorsqu'on prend le temps de jouer, lorsqu'on ne se presse pas, lorsqu'on sait bien que tout ceci est inutile, que la vie ne porte en elle aucun espoir, on saisit les moindres petites nuances dont regorgent les chansons de ce sublime album de sadcore : les silences furtifs, la délicatesse prise dans le chant, de peur de faire mal ou d'être dur, les accords mineurs qui pourtant tracent des mélodies d'une grâce insoupçonnée, le son chaud et rêche de la guitare, ces mélodies légères, toute légères, tellement légères qu'elles paraissent faméliques.
Trop évasif pour transpirer la joie de vivre, Radar Bros recèle bien des drames, les drames de la Terre entière qu'il a pris pour lui, et qu'il fait mine d'occulter juste pour que la musique survive.
Mais là où on pourrait voir un abattement sans nom, on découvre plutôt un soulagement. Le monde est triste, inutile, et n'est finalement constitué que d'une suite ininterrompue de désillusions et d'accrochages. Plutôt que de se battre, autant s'arrêter en chemin, se prélasser, s'asseoir et sortir sa bonne et fidèle guitare sèche, et laisser les autres se débrouiller. Débarrassé ainsi de toute pression, il reste alors beaucoup de place à la rêvasserie, au repos.
Le rock de Jim Putman (ex-Medecine et songwriter californien injustement méconnu) est d'une lenteur incroyable, prenant soin d'appuyer ses riffs qui se déclinent avec soin pour mieux s'incruster, mais n'hésite pas à envelopper le tout d'une tendre et douce lumière chaleureuse, celle du secret et du partage. Pour peu qu'on veuille bien abandonner pour un temps ses exigences liées à la routine et au stress du quotidien, ces gars-là sont prêts à dévoiler leur façon de concevoir la musique : belle, touchante, reposante.
Il ne faut pas s'attendre à quelque chose ayant un parti pris avec la réalité : leur réalité à eux, c'est que tout a déjà été dit avant, que tout ça ne sert à rien, et qu'il n'y a donc plus à ajouter. C'est triste. Oui, certes, c'est éminemment triste. On le ressent dans chaque slide planant, dans chaque petite touche de country, dans chaque ambiance lumineuse, dans chaque chœur flegmatique, dans chaque coup de caisse émoussé, dans chaque souffle de voix, doux et caressant.
Mais bon sang, que tout cela est beau ! Lorsqu'on prend le temps de jouer, lorsqu'on ne se presse pas, lorsqu'on sait bien que tout ceci est inutile, que la vie ne porte en elle aucun espoir, on saisit les moindres petites nuances dont regorgent les chansons de ce sublime album de sadcore : les silences furtifs, la délicatesse prise dans le chant, de peur de faire mal ou d'être dur, les accords mineurs qui pourtant tracent des mélodies d'une grâce insoupçonnée, le son chaud et rêche de la guitare, ces mélodies légères, toute légères, tellement légères qu'elles paraissent faméliques.
Trop évasif pour transpirer la joie de vivre, Radar Bros recèle bien des drames, les drames de la Terre entière qu'il a pris pour lui, et qu'il fait mine d'occulter juste pour que la musique survive.
Excellent ! 18/20 | par Vic |
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