Clouddead
Clouddead |
Label :
Big Dada |
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C'est une claque que j'ai inévitablement reçue à la première écoute de cLOUDDEAD, le premier opus de ce trio du même nom, nouvel enfant terrible du collectif (et label) Anticon. Compilation plutôt que premier album, ce disque regroupe 6 maxis que le groupe avait déjà signés, chacun mettant en avant une collaboration (avec, entre autre, Mr.Dibbs, Illogic, DJ Signify ou encore Solé). N'ayez aucune crainte, par un phénomène inexpliqué comme seul cLOUDDEAD sait les faire (une habitude chez eux), cet album est cohérent, sans être trop homogène, tout le matériel proposé ici semble sorti tout droit de la même session d'enregistrement.
cLOUDDEAD, c'est la main de fer dans le gant de velours. C'est la beauté des envolées de nappes eectro, la douceur d'un tempo lent, des vocaux qui ne sentent en aucun cas la colère et l'emploi de samples pas si méchant que ça.... Pourtant (le pourtant semble inévitable), ces grand fous arrivent, par un savant mélange de sons et de mixages, à rendre ces nappes encombrantes, écrasant le reste de la production, elle l'étouffe. Le tempo en devient lourd, voire inquiétant, ponctuant, à l'aide de samples surgissant des tréfonds de cette chambre à pression prête à exploser, un chant simple, presque pur, rappelant avec une résonance angoissante la tension mais aussi la lourde mélancolie du moment. Au final, c'est un peu comme si Mick Harris jouait du Scorn dans un ghetto. Cependant, en cours de galette, le tempo se fait parfois plus appuyé, la structure plus complète, les mélodies plus élaborées, la folie bien plus palpable, dévoilant les quelques influences légèrement indus et barrées du groupe.
C'est unique, innovant et imprévisible. Et comme toutes les productions de ce genre, quel que soit le milieu musical dans lequel elles évoluent, il est pour ainsi dire impossible de le décrire, une écoute, prolongée de qui plus est, est indispensable. Ce qu'il est bon de savoir en écoutant ce disque, c'est qu'avec son, au final, long passé, ses bagages pas forcément glorieux et sa réputation qui ne l'est pas tellement plus, le hip-hop peut nous proposer des choses tout ce qu'il y a de plus intéressant et passionnant ! En dehors des Beastie Boys quoi...
cLOUDDEAD, c'est la main de fer dans le gant de velours. C'est la beauté des envolées de nappes eectro, la douceur d'un tempo lent, des vocaux qui ne sentent en aucun cas la colère et l'emploi de samples pas si méchant que ça.... Pourtant (le pourtant semble inévitable), ces grand fous arrivent, par un savant mélange de sons et de mixages, à rendre ces nappes encombrantes, écrasant le reste de la production, elle l'étouffe. Le tempo en devient lourd, voire inquiétant, ponctuant, à l'aide de samples surgissant des tréfonds de cette chambre à pression prête à exploser, un chant simple, presque pur, rappelant avec une résonance angoissante la tension mais aussi la lourde mélancolie du moment. Au final, c'est un peu comme si Mick Harris jouait du Scorn dans un ghetto. Cependant, en cours de galette, le tempo se fait parfois plus appuyé, la structure plus complète, les mélodies plus élaborées, la folie bien plus palpable, dévoilant les quelques influences légèrement indus et barrées du groupe.
C'est unique, innovant et imprévisible. Et comme toutes les productions de ce genre, quel que soit le milieu musical dans lequel elles évoluent, il est pour ainsi dire impossible de le décrire, une écoute, prolongée de qui plus est, est indispensable. Ce qu'il est bon de savoir en écoutant ce disque, c'est qu'avec son, au final, long passé, ses bagages pas forcément glorieux et sa réputation qui ne l'est pas tellement plus, le hip-hop peut nous proposer des choses tout ce qu'il y a de plus intéressant et passionnant ! En dehors des Beastie Boys quoi...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Mr.dante |
Posté le 16 octobre 2008 à 14 h 02 |
Écouter ce disque c'est comme rentrer dans un laboratoire de recherche sonore: on ne sait pas à quoi s'attendre! Les nuages de la pochette, très pertinente au demeurant, me font penser à une brume évanescente tout droit sortie d'une gigantesque éprouvette! L'auditeur perd toute logique, les directions sont biaisées et les synapses émerveillées.
cLOUDDEAD ne possède aucun équivalent, même dans la classification périodique du Hip Hop il se révèle être un magnifique outsider, un élément à part tout droit sorti des cerveaux en ébulliton de Dose One, Why et Odd Nosdam. Il est impossible de qualifier ce disque de Rap, d'Éléctro ou d'Ambient tant les frontières se confondent et se repoussent.
Constitué de plusieurs EP's, cLOUDDEAD nous confronte au processus créatif ainsi qu'à l'outrepassement des limites d'un genre calibré. Ici le flow devient source d'expérimentations étranges, en mouvement perpétuel : les voix se répondent, s'imbriquent et se divisent comme des substances fissiles. Les paroles, à l'image de la pochette et de l'ensemble du disque, dispensent rêves et imagerie onirique. Imaginez Lewis Carroll avec des samplers et un pince-nez et vous aurez, à peu de choses près, une idée de l'ensemble.
Les structures des morceaux sont elles aussi un mystère : alambiquées, complexes et sinueuses comme les chemins arpentés par Alice. Il est inutile d'essayer de suivre un quelconque lapin blanc tant les chausse-trappes sont nombreux et les issues bloquées. Un total abandon est nécessaire pour savourer cette musique car cLOUDDEAD nous emmène dans un monde inexploré, loin des clichés et des indigestes productions de la musique mainstream.
A ce titre, justement, la production de Odd Nosdam est somptueuse. Le disque semble avoir été enregistré dans une cave sombre et humide mais dans laquelle les soupiraux s'ouvrent sur des mondes enchantés et transcendants.
La musique, elle, constituée de samples étranges souvent morbides et parfois flamboyants nous attire comme une effluve entêtante aux confins du ravissement.
Tels des petits chimistes de la musique, les trois membres de cLOUDDEAD ainsi que leurs nombreux assistants nous ouvrent les portes du rêve, de l'imaginaire et du processus créatif musical. Grâce à cet album sublime et subtil, l'auditeur peu désormais partir à moindre frais loin de la normalité exacerbée du monde. Ce disque est un aller simple pour le rêve.
Bon voyage.
cLOUDDEAD ne possède aucun équivalent, même dans la classification périodique du Hip Hop il se révèle être un magnifique outsider, un élément à part tout droit sorti des cerveaux en ébulliton de Dose One, Why et Odd Nosdam. Il est impossible de qualifier ce disque de Rap, d'Éléctro ou d'Ambient tant les frontières se confondent et se repoussent.
Constitué de plusieurs EP's, cLOUDDEAD nous confronte au processus créatif ainsi qu'à l'outrepassement des limites d'un genre calibré. Ici le flow devient source d'expérimentations étranges, en mouvement perpétuel : les voix se répondent, s'imbriquent et se divisent comme des substances fissiles. Les paroles, à l'image de la pochette et de l'ensemble du disque, dispensent rêves et imagerie onirique. Imaginez Lewis Carroll avec des samplers et un pince-nez et vous aurez, à peu de choses près, une idée de l'ensemble.
Les structures des morceaux sont elles aussi un mystère : alambiquées, complexes et sinueuses comme les chemins arpentés par Alice. Il est inutile d'essayer de suivre un quelconque lapin blanc tant les chausse-trappes sont nombreux et les issues bloquées. Un total abandon est nécessaire pour savourer cette musique car cLOUDDEAD nous emmène dans un monde inexploré, loin des clichés et des indigestes productions de la musique mainstream.
A ce titre, justement, la production de Odd Nosdam est somptueuse. Le disque semble avoir été enregistré dans une cave sombre et humide mais dans laquelle les soupiraux s'ouvrent sur des mondes enchantés et transcendants.
La musique, elle, constituée de samples étranges souvent morbides et parfois flamboyants nous attire comme une effluve entêtante aux confins du ravissement.
Tels des petits chimistes de la musique, les trois membres de cLOUDDEAD ainsi que leurs nombreux assistants nous ouvrent les portes du rêve, de l'imaginaire et du processus créatif musical. Grâce à cet album sublime et subtil, l'auditeur peu désormais partir à moindre frais loin de la normalité exacerbée du monde. Ce disque est un aller simple pour le rêve.
Bon voyage.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 05 novembre 2008 à 20 h 35 |
Comment dire ? Le rap est le premier genre musical vers lequel je me suis tourné... Et des albums incroyables dans le rap, j'en ai trouvé, notamment Temples Of Boom et IV de Cypress Hill, ou The Psycho Realm. Mais ça alors ! Clouddead est une pièce maîtresse de la musique des années 2000, pas seulement du rap.
D'abord, ça ne ressemble pas à du rap. Les flows sont nasillards, nonchalants ou précipités, en tout cas jamais banals. Mais surtout... les instrus ! Oh mon Dieu ! Vous n'avez jamais entendu quoi que ce soit de similaire dans le rap. Cela tient d'ailleurs bien plus du trip-hop et de l'ambient, avec des plages atmosphériques absolument divines et des rythmes faits à partir de n'importe quoi, des robots mixeurs par exemple ! Le résultat est à l'image de la pochette : nuageux.
Cette petite compilation d'EP se paie le luxe d'être l'un des meilleurs albums de rap jamais créés, tout simplement.
D'abord, ça ne ressemble pas à du rap. Les flows sont nasillards, nonchalants ou précipités, en tout cas jamais banals. Mais surtout... les instrus ! Oh mon Dieu ! Vous n'avez jamais entendu quoi que ce soit de similaire dans le rap. Cela tient d'ailleurs bien plus du trip-hop et de l'ambient, avec des plages atmosphériques absolument divines et des rythmes faits à partir de n'importe quoi, des robots mixeurs par exemple ! Le résultat est à l'image de la pochette : nuageux.
Cette petite compilation d'EP se paie le luxe d'être l'un des meilleurs albums de rap jamais créés, tout simplement.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 11 novembre 2008 à 12 h 11 |
Clouddead est une compilation du groupe du même nom de plusieurs EP. "Compilation" est en fait assez inutile comme terme étant donné la déstructuration totale accomplie ici par le groupe. En effet, il est fréquent de trouver sous une même piste trois morceaux de tonalité, de style, et d'ambiance différente. Définir le groupe comme appartenant au hip-hop devient alors très réducteur tant il explore de terrains musicaux différents: "And All You Can Do Is Laugh (2)" semble être un mélange de musique urbaine à la Wax Tailor et à la Tom Waits, alors que les "Cloud Dead Number Five" et ses plages atmosphériques sont clairement plus planants, tandis que "Bike" (en référence au morceau des Floyd ? possible...) semble puiser son inspiration dans un psychédélisme forgé entre le rock psyché et le rap... Les morceaux à proprement parler s'organisent donc plus par thème ou par idées conductrices (un thème revient plusieurs fois dans "Apt. A" par exemple).
Mais finalement peu importe, ce qui compte c'est la fascination de la surprise constante, les rebondissements musicaux qui se comptent par dizaines sur chaque piste, les dialogues (au même titre que les chants) terriblement abstraits et divers, et la folie ambiante qui règne tout au long du disque.
Mais finalement peu importe, ce qui compte c'est la fascination de la surprise constante, les rebondissements musicaux qui se comptent par dizaines sur chaque piste, les dialogues (au même titre que les chants) terriblement abstraits et divers, et la folie ambiante qui règne tout au long du disque.
Parfait 17/20
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