Romain Humeau

L'Éternité De L'instant

L'Éternité De L'instant

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 Sortie :    mardi 08 mars 2005 
 Format :  Album / CD   

A peu près toutes les personnes qui ont écouté Eiffel, le groupe de Romain Humeau sont d'accord sur un point, ils essayent trop de ressembler à Noir Désir, Romain essaye de chanter comme Cantat, de trouver les mêmes intonations, etc etc... Et autant le dire tout de suite Romain ne montre pas un autre visage en solo, non ce n'est pas exactement comme Eiffel mais ça y ressemble quand même pas mal. Son chant reste le même, assez surjoué par moment et même carrément irritant, les textes donnent les 3/4 du temps dans le romantico-romantique ce qui est assez lassant sur 50 minutes et durant toute l'écoute du disque il faut résister à l'envie de mettre Tostaky ou Du Ciment Sous Les Plaines. Mais si l'on s'en tenait à cela ce serait assez injuste en fait. Car même si oui c'est du sous-Noir Désir, même si le chant pas franchement spontané de Romain agace, même si c'est pas follement original il y a quand même de bonnes choses dans ce disque. Aussi si la musique n'est pas géniale elle est loin d'être honteuse, la plupart des compos tiennent debout, certaines sont même très bonnes, on sent de la recherche avec notamment beaucoup d'instruments utilisés: Joe Doherty (de l'excellent groupe free-jazz Akosh S Unit) vient poser son saxophone, sa clarinette et son violon sur quelques morceaux qui sont d'ailleurs les meilleurs de l'album, la présence de cordes ici et là, de banjos, guitares acoustiques ou pianos au milieu de chansons très électriques ne sont certes pas toujours très bien choisies mais apportent de la profondeur, du relief autour de l'habituel basse/guitare/batterie électrique. D'ailleurs les parties de ces 3 instruments là n'ont pas à rougir, encore une fois ce n'est absolument pas révolutionnaire, ça reste dans l'ombre de Noir Désir mais c'est de bonne facture et pas désagréable à l'oreille.
Au niveau des arrangements que l'on a cité (cordes, pianos, cuivres, etc...) par contre la prod n'est pas excellente, le son est net, professionnel et sans bavures mais les cordes sont mises un peu trop en avant, sûrement pour souligner le lyrisme des textes de Romain mais lyrisme + lyrisme ben non ça lasse. Les parties de cuivres sont quand à elles toutes très réussies mais trop mises en retraits, trop étouffées alors qu'elles mériteraient d'être sur le devant des morceaux. On peut aussi reprocher le fait que même si les compos sont honnêtes elles ne prennent pas de risque, restent conventionnelles, manquent d'audace, peu ou pratiquement pas de breaks, très peu de solos, dommage car le son des guitares électriques est vraiment bon et la batterie sonne très bien elle aussi. C'est un peu cela le problème, des bonnes choses mais cela reste trop classique, trop habituel, peu de prises de risques et toujours le chant énervant de Romain.

Au final on retient quand même, au delà de ces bonnes et mauvaises choses, quelques morceaux vraiment bons comme "Je M'En Irais Toujours", "L'Eternité De L'Instant" (bien que celui alterne l'excellent et le passable) ou "La Mort Sifflera Trois Fois" (avec Jean-Paul Roy de Noir Désir à la guitare) et que malgré ces défauts, son manque d'originalité et tout ça, on passe un moment pas si désagréable en écoutant ce disque. Pas honteux, pas sensationnel, un album correct en somme.


Correct   12/20
par Thibault


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