31 Knots
The Days And Nights Of Everything Anywhere |
Label :
Polyvinyl |
||||
Cette fois c'est sûr ils sont devant. Loin devant. Depuis quelques temps il court, il court le buzz autour de 31 Knots de chroniques élogieuses en article enflammés, il est de plus en plus difficile de ne pas entendre parler du groupe qui tourne autour de Joe Haege à la fois chanteur, guitariste, pianisste et bidouilleur musical en chef. On imagine que ce gars doit être haut en couleur.
L'univers musical de 31 Knots est d'une franche inventivité. A la fois complexe et luxuriant il en reste toujours accessible. On a affaire ici à du rock qui n'est pas conçu que comme du rock. Les cuivres qui sonnent comme des percussions enflammées ou le chant particulier, toujours un peu inquiet mais qui enchaine des moments calmes et d'autres plaintifs, donnent une couleur particulière à ce disque. Au final on admire l'incroyable cohérence qui émerge entre les arrangements bruitistes qui semblent aléatoires et des mélodies qui peuvent être plus fines. Sans être dans le dégluingé au limite de l'audible ou dans le bricolé-réchauffé propre à trop de groupes qualifiés à tort de novateurs, on a affaire ici à une musique subtile, réfléchie où le but n'est pas que de parasiter les mélodies. L'urgence et le chiadage font bon ménage et permettent d'obtenir dans un style très proche de la musique dansante et des chansons plus cérébrales. Je ne serais pas surpris que vous vous épatiez devant ce collier de perles de très haute tenue.
On devrait en réentendre parler. On prend les paris ?
L'univers musical de 31 Knots est d'une franche inventivité. A la fois complexe et luxuriant il en reste toujours accessible. On a affaire ici à du rock qui n'est pas conçu que comme du rock. Les cuivres qui sonnent comme des percussions enflammées ou le chant particulier, toujours un peu inquiet mais qui enchaine des moments calmes et d'autres plaintifs, donnent une couleur particulière à ce disque. Au final on admire l'incroyable cohérence qui émerge entre les arrangements bruitistes qui semblent aléatoires et des mélodies qui peuvent être plus fines. Sans être dans le dégluingé au limite de l'audible ou dans le bricolé-réchauffé propre à trop de groupes qualifiés à tort de novateurs, on a affaire ici à une musique subtile, réfléchie où le but n'est pas que de parasiter les mélodies. L'urgence et le chiadage font bon ménage et permettent d'obtenir dans un style très proche de la musique dansante et des chansons plus cérébrales. Je ne serais pas surpris que vous vous épatiez devant ce collier de perles de très haute tenue.
On devrait en réentendre parler. On prend les paris ?
Parfait 17/20 | par Mozz |
Posté le 05 avril 2008 à 18 h 18 |
En 2005, le terrible Talk Like Blood avait du laisser pas mal de musicophiles sur les fesses, et pas mal de musiciens sur le carreau. La paire rythmique des deux Jay, Pellicci à la batterie et Winebrenner à la basse, est peut être l'une des plus époustouflantes qui soit. Fluide, elle se module à l'infini pour des résultats toujours réjouissants. Carrée ou endiablée, finaude ou irresistiblement groovy... Mais la vraie tête pensante est Joe Haege. C'est bien simple l'homme fait tout : il compose, s'occupe du chant, joue divinement de la guitare, s'en sort plutôt pas mal au piano, sample et trouve encore le temps de sortir le chien... bref. Un prodige, je vous dis.
Si la qualité technique du groupe n'est plus à démontrer, on pouvait craindre un essoufflement au niveau de l'inspiration ; toutes les sources ne sont pas intarissables. Quoique celle là semble me démentir... Après le math-rock fou de Don Caballero couplé au heavy rock efficace d'un Helmet, le groupe s'attaque à un nouveau terrain. Certes, les manifestes rock sont encore là (Man Become Me en est un bel exemple) mais le groupe semble se lasser de la formule. Et lui préfère un mélange pop expérimentalo-éléctronique... Se renouveler sans cesse et sans se trahir, une preuve de génie ?
Le piano, toujours présent, est ressorti avec plus d'insistance sur Beauty, le psychédélique Sanctify ou l'émouvant Pulse of a decimal. Mais le groupe sort l'artillerie lourde, enrichit encore sa panoplie, comme l'attestent les cuivres ska de Savage Boutique ou le xylophone de Everything in letters. Alors on pourrait reprocher à 31 knots de perdre en homogénéité. De faire de son album un grand fourre-tout. Mais l'esprit pointilleux de Haege ne laisse rien au hasard : sur des structures pop classiques, l'auteur pose sa patte grâce à un songwriting reconnaissable entre mille. Signe des grands.
Toutefois, à vouloir trop expérimenter, le groupe rend malheureusement le tout un peu trop indigeste : on pense à l'intro un peu longue de Everything in letters et aux mitigés Hit List Shakes et Walk with Caution. The days and nights of everything anywhere enterine avec éclat, quoiqu'il en soit, une nouvelle certitude : la scène rock peut désormais compter sur Haege et ses complices pour figurer au panthéon de ceux que l'on appelle prodiges.
Si la qualité technique du groupe n'est plus à démontrer, on pouvait craindre un essoufflement au niveau de l'inspiration ; toutes les sources ne sont pas intarissables. Quoique celle là semble me démentir... Après le math-rock fou de Don Caballero couplé au heavy rock efficace d'un Helmet, le groupe s'attaque à un nouveau terrain. Certes, les manifestes rock sont encore là (Man Become Me en est un bel exemple) mais le groupe semble se lasser de la formule. Et lui préfère un mélange pop expérimentalo-éléctronique... Se renouveler sans cesse et sans se trahir, une preuve de génie ?
Le piano, toujours présent, est ressorti avec plus d'insistance sur Beauty, le psychédélique Sanctify ou l'émouvant Pulse of a decimal. Mais le groupe sort l'artillerie lourde, enrichit encore sa panoplie, comme l'attestent les cuivres ska de Savage Boutique ou le xylophone de Everything in letters. Alors on pourrait reprocher à 31 knots de perdre en homogénéité. De faire de son album un grand fourre-tout. Mais l'esprit pointilleux de Haege ne laisse rien au hasard : sur des structures pop classiques, l'auteur pose sa patte grâce à un songwriting reconnaissable entre mille. Signe des grands.
Toutefois, à vouloir trop expérimenter, le groupe rend malheureusement le tout un peu trop indigeste : on pense à l'intro un peu longue de Everything in letters et aux mitigés Hit List Shakes et Walk with Caution. The days and nights of everything anywhere enterine avec éclat, quoiqu'il en soit, une nouvelle certitude : la scène rock peut désormais compter sur Haege et ses complices pour figurer au panthéon de ceux que l'on appelle prodiges.
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