Ultravox
Vienna |
Label :
Chrysalis |
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L'arrivée du maniéré Midge Ure, excellent musicien, allait changer la donne chez Ultravox, qui allait dès lors entrer de plein pied dans les années 80 en étant tout simplement l'un des principaux instigateurs du son de cette décennie.
Sur la pochette, en noir et blanc, on peut voir les membres du groupe en costard, prendrent une pose statufiée. On est loin, très loin, de l'esprit punk des débuts. Sur Vienna, ce groupe anglais en tout point novateur, allait prendre une direction nouvelle pour s'orienter vers une abstraction de plus ou plus tournée vers le synthétique, de manière à déployer un univers glacé, glamour et volontairement lisse.
La perfection instrumentale (et surtout celle du son et de la production, pour une fois travaillée) se met au service d'un refus du chaos et d'une volonté de dépeindre au mieux une certaine lassitude devant les efforts déployés à vouloir changer le monde. C'est un détour du réel et de la gravité qui lui est lié, qui poussera Ultravox à adopter une démarche volontairement dévolue à épouser au mieux leur élan poétique et réveur.
Les guitares, tranchantes et cosmiques, s'associent à des claviers omniprésents, et qui ont beaucoup vieillis, et une rythmique carrée, dans le but de recréer un monde totalement artificiel, derrière lequel les êtres trop sensibles pourraient se retrancher. Par moment, les délires kitchs semblent ridicules (l'instrumental "Astradyne" ou "Sleepwalk"), à d'autres une enivrante sensation de douceur artificielle et d'évasion envahit l'écoute ("Mr X", absolument robotique et saisissant). Le lyrisme est poussé à son paroxysme, sublimant l'imagerie associé au mouvement néo-romantique (Duran Duran, Spandeau Ballet), dont Ultravox se faisait alors les principaux hérauts.
L'image et l'apparence seront primordiaux dans l'esprit de ce mouvement, notamment pour dénoncer la violence du monde, et pour la détourner en se complaisant dans un univers chimérique, rempli de magnifiscences déshumanisées. Le look sera soigné, recréant des sortes de beautés de papier glacé, costard blanc, mascara, broshing et air efféminé, seront de rigueur. La tristesse de ne jamais arriver à cette perfection de monde-machine, vaudra au groupe de signer les plus belles dépositions romantiques de l'époque, à savoir le piano de "Private Lines" ou bien le magnifique "Western Promise", et ses langueurs arabisantes, à base de samples électroniques.
Mais là, où certainement, le groupe arrive le mieux à sublimer cette douce et destabilisante tristesse qui caractérise tout romantique, lorsqu'il mesure le fossé qui le sépare de ses idéaux innacessibles, c'est au cours de la chanson "Vienna", prenant, magnifique, pièce maîtresse de l'album, avec ses coups sourds, à la batterie comme à la basse, jouée comme s'il s'agissait d'une boite à rythme, appuyés par un piano ténébreux, jusqu'à l'éclosion de ce refrain déchirant où tout le despespoir explose.
Epoustouflant.
Vienna, est une curiosité à redécouvrir, d'une part pour ce qu'il symbolise, dans l'époque et l'emphase pompier que pouvaient atteindre certains groupes des années 80, et d'autre part pour sa quête éperdue d'une esthétique qu'on ne retrouvera jamais.
Sur la pochette, en noir et blanc, on peut voir les membres du groupe en costard, prendrent une pose statufiée. On est loin, très loin, de l'esprit punk des débuts. Sur Vienna, ce groupe anglais en tout point novateur, allait prendre une direction nouvelle pour s'orienter vers une abstraction de plus ou plus tournée vers le synthétique, de manière à déployer un univers glacé, glamour et volontairement lisse.
La perfection instrumentale (et surtout celle du son et de la production, pour une fois travaillée) se met au service d'un refus du chaos et d'une volonté de dépeindre au mieux une certaine lassitude devant les efforts déployés à vouloir changer le monde. C'est un détour du réel et de la gravité qui lui est lié, qui poussera Ultravox à adopter une démarche volontairement dévolue à épouser au mieux leur élan poétique et réveur.
Les guitares, tranchantes et cosmiques, s'associent à des claviers omniprésents, et qui ont beaucoup vieillis, et une rythmique carrée, dans le but de recréer un monde totalement artificiel, derrière lequel les êtres trop sensibles pourraient se retrancher. Par moment, les délires kitchs semblent ridicules (l'instrumental "Astradyne" ou "Sleepwalk"), à d'autres une enivrante sensation de douceur artificielle et d'évasion envahit l'écoute ("Mr X", absolument robotique et saisissant). Le lyrisme est poussé à son paroxysme, sublimant l'imagerie associé au mouvement néo-romantique (Duran Duran, Spandeau Ballet), dont Ultravox se faisait alors les principaux hérauts.
L'image et l'apparence seront primordiaux dans l'esprit de ce mouvement, notamment pour dénoncer la violence du monde, et pour la détourner en se complaisant dans un univers chimérique, rempli de magnifiscences déshumanisées. Le look sera soigné, recréant des sortes de beautés de papier glacé, costard blanc, mascara, broshing et air efféminé, seront de rigueur. La tristesse de ne jamais arriver à cette perfection de monde-machine, vaudra au groupe de signer les plus belles dépositions romantiques de l'époque, à savoir le piano de "Private Lines" ou bien le magnifique "Western Promise", et ses langueurs arabisantes, à base de samples électroniques.
Mais là, où certainement, le groupe arrive le mieux à sublimer cette douce et destabilisante tristesse qui caractérise tout romantique, lorsqu'il mesure le fossé qui le sépare de ses idéaux innacessibles, c'est au cours de la chanson "Vienna", prenant, magnifique, pièce maîtresse de l'album, avec ses coups sourds, à la batterie comme à la basse, jouée comme s'il s'agissait d'une boite à rythme, appuyés par un piano ténébreux, jusqu'à l'éclosion de ce refrain déchirant où tout le despespoir explose.
Epoustouflant.
Vienna, est une curiosité à redécouvrir, d'une part pour ce qu'il symbolise, dans l'époque et l'emphase pompier que pouvaient atteindre certains groupes des années 80, et d'autre part pour sa quête éperdue d'une esthétique qu'on ne retrouvera jamais.
Bon 15/20 | par Vic |
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