Orange Juice

Rip It Up

Rip It Up

 Label :     Polydor 
 Sortie :    novembre 1982 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Avant de briller avec les Jesus & Mary Chain et d'avoir honte avec les Simple Minds, les écossais ont bien essayé de nous refiler un groupe talentueux et original, sans succès. Ou alors un maigre succès auquel Orange Juice goûtera avec leur deuxième album, Rip It Up, et son single du même nom qui atteindra le top 10 anglais.
Ce "Rip It Up" qui met bien en avant les mutations que subie entre deux albums l'indie pop classieuse des écossais. De gros boutons funky et des cicatrices soul lui sont apparus en plein visage. Ce qui n'était que de l'acné sur le précédent opus, se transforme en grosse infection cutanée. Mais rien de dégoûtant, bien au contraire. Un certain temps d'adaptation est tout de même nécessaire pour ne pas trembler face à ces claviers qui nous paraissent à nous, hommes du futur, antédiluviens... forcément. Il ne faut pas non plus être allergique au contact des douces caresses de la frontière kitch qui enrôle la plupart des chansons de Rip It Up.
Mais finit les mises en garde passons aux aspects les plus attrayants de ce cet album. Augmenté du percussionniste Zeke Manyika et du guitariste Malcolm Ross (ex-Joseph K), Orange Juice part à l'aventure dans des contrées brûlantes et sucrées. On l'a dit: du funk ("I Can't Help Myself") et de la soul ("Mud In your Eye"), mais pas seulement. Il y a également ces explorations afro qu'un Fela Kuti n'aurait pas renié: "A Million Peading Faces", "Hokoyo".
Les cousins écossais des Talking Heads ? Pas faux. Surtout si l'on ajoute ce torturé et génial "Turn Away", trop ressemblant pour ne pas y penser. Mais la force des grands groupes, c'est de pouvoir vous faire penser à une bonne dizaine de groupes sans pour autant les plagier. Et quant ils parviennent à influencer directement leurs contemporains, c'est encore mieux. Le délicieux "Flesh My Flesh", malgré sa rythmique funk a sans aucun doute déteint sur la quiet pop des Pale Fountains.
Si Edwyn Collins n'a pas de changer de sujet dans ses textes (l'amour... toujours), la musique de son groupe elle a pris de l'ampleur et de l'ambition et n'a jamais mieux collé à la voix chaude et épaisse de son leader. Rip It Up est de ces albums réjouissants, allègres qui vous filent la pêche en moins de deux. Si ce genre d'album était coutume dans les sixties, le contraire est de mise en ce début des années 80 où la plupart des groupes se complaisent dans la tristesse et la raideur. Cet aspect enjoué et donc unique rend de ce fait ce disque encore plus précieux. Un vrai bijou.


Excellent !   18/20
par Sirius


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