Supersuckers

Au milieu de la vague de groupes punk californien du début des années 90, tous plus inintéressants les uns que les autres, les Supersuckers se démarquent avec leur style punk-rock pur jus. Ici, point de chant mélodique ni de musique simpliste pop-punk: Eddie Spaghetti et ses sbires distillent du gros riff, la batterie tabasse et le chant reste dans la pure tradition du punk old-school. Les fans des Ramones ou de Motörhead y trouveront leur compte.

La Mano Cornuda est déjà le troisième album des américains et c'est la consécration pour le groupe. Rien n'est à jeter sur ce disque: les 13 titres assénés en 27 minutes se consomment goulument sans laisser de reste. Les morceaux s'enchaînent en autant de claques et on ne peut s'empêcher de taper du pied au rythme du bucheron qui martèle ses fûts comme si sa vie en dépendait.

Au programme donc: du riff gras et lourd ("Glad, Damn Glad", "Seventeen Poles"), des brûlots rapides et sans échappatoire bourrés de testostérone ("High Ya !", "Sugle"), des morceaux pur punk-rock ("Gold Top", "On The Couch", "How To Maximise Your Kill Count")...
L'énergie dégagée par le groupe fait vraiment plaisir à entendre et la courte durée des morceaux permet de ne pas se lasser. Les titres passent à vitesse éclair et nous laissent sur les genoux.

Seule la faiblesse de la production entache un peu cet album. En effet, les instruments ont un peu du mal à dégager autant de décibels qu'ils le devraient. Ce seul point négatif atteste de l'urgence et du peu de moyen dont a bénéficié la production du disque.

Sans prétention, ni esbroufe cet album atteint largement son but. Une pure giclée d'adrénaline salvatrice. Simple, concis, efficace... Que demander de mieux ?