Pink Mexico

Quoi encore un truc garage ? Mais non, ne partez pas les amis, ce troisième album de Robert Preston Collum alias Pink Mexico n'est justement pas un de ces énièmes disques garage qui vous fera dire : "c'est bien mais déjà entendu 10000 fois !" Vite familier, déstabilisant et bourré de références Made in USA, le new-yorkais nous propose ici un album aux influences multiples, absolument pas linéaire, piochant autant dans le grunge, la pop ou la surf music.

Tour à tour mystérieux, psyché et arty à l'image de sa pochette (un corps sans tête sur le ventre dans une combinaison de peintre blanche), on y retrouve, entre autres, quelques réminiscences de Nirvana dans le chant, une guitare à la Ty Segall ou une rythmique à la Queen of the stone age. La téléportation de Seattle à Palm Desert provoque un choc thermique plutôt agréable d'autant que le bonhomme possède l'essentiel : un songwriting high level ! Car oui, maitriser les empilements de guitares et les rythmiques qui transcendent c'est bien, mais il faut des chansons derrières pour qu'on ait envie de remettre le vinyle sur la platine. Et il y a là de quoi faire plaisir à un conspirationniste sortant de son bunker à l'horizon de n'importe quelle année du futur ! Les bonnes chansons sont intemporelles, je ne vous apprends rien, et Robert a eu la bonne idée d'écouter plein de choses (de la bonne pop notamment) ! Ces 11 titres composés à Los Angeles et enregistrés à New York sont tous excellents. A écouter, au hasard Balthazar ; la ballade "Darkness in My Sherbert", la grungy "Lime Tree, What's Wrong With Me" ou des titres plus complexes comme "Unhinged Bones" ; une sorte de bœuf entre Mudhoney et les Growlers (tiens je lâche ça, vous me direz si j'ai tort ou raison !). Le titre final "No More movies" a lui des relents pop psyché british qui laissent entrevoir encore plein de bonnes choses à venir de la part de ce musicien attachant et talentueux (qui joue en trio sur scène avec une section rythmique, apparemment c'est bien aussi !).

L'album sort en France en vinyle et édition limitée à 300 exemplaires chez l'excellent label Big Tomato Records (Bordeaux/Montpellier) qui doucement mais surement continue de se constituer un audacieux catalogue avec Passenger Peru, Slippertails ou WILD WILD WETS !