Pagoda
Pagoda |
Label :
Ecstatic Peace |
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Comme beaucoup de monde j'ai découvert Pagoda à travers le film Last Days et c'est le morceau "Death To Birth" tragique à la fin du film qui m'a donné envie d'en savoir plus sur le groupe de Michael Pitt !
Il a fallu attendre ce mois de février 2007 pour que le groupe sorte enfin un vrai album, faisant suite à leur EP introuvable. Il faut déjà souligner l'aspect artistique (toute cartonnée) de la pochette, ce qui, pour la majorité des petits labels, est le seul moyen de contrer le téléchargement et de subsister dans ce monde où la musique est devenue un bien commun accessible à tous gratuitement.
Maintenant passons à l'écoute de l'ensemble. On se situe ici, à l'intersection de nombreux styles : post-rock dominant, malgré des constructions rappelant parfois le punk et surtout le grunge. Malgré cela il faut souligner qu'on ne s'égare jamais et qu'une étonnante unité entoure les morceaux de l'album. "Lesson Learned" et son intro de violoncelle entame l'album. Un couplet calme et un refrain entraînant, dans le pur modèle grunge. Attention hormis la construction il n'y a pas grand chose à voir avec Nirvana, Tad ou Dinausaur Jr. On ira davantage chercher les influences vers le Velvet Underground ou chez Sonic Youth. En tout cas c'est une bonne chanson d'ouverture, qui donne le ton à ce qui va venir. S'ensuit la surprenante "Amego" avec son génial riff de basse et sa cassure entre le couplet punk et le refrain lancinant mi anglais mi espagnol. Une des meilleures.
Bref on a une alternance de nombreux genres sur cet album qui en tire toute sa richesse. Tantôt lourds ("Voices"), tantôt rapides ("Sadartha") tantôt bruitistes et psychédéliques ("Fear Clouds", "I Do"), voire pop ("Death To Birth) l'auditeur n'est pas ménagé. Du début à la fin on sent une montée en puissance progressive. Comme vous avez pu le constater, on retrouve la version album de "Death To Birth", forcément elle devient disponible sur disque, enfin. Rien à redire c'est un chef d'oeuvre ce morceau. Parlons maintenant de la fin de l'album, qui part carrément en live, dans la pure tradition Velvet Underground, Sonic Youth ou plus récemment Mogwai. Les deux derniers morceaux terminent d'amorcer cette poussée vers le mur du son, sobrement intitulé "I Do". D'une saisissante oppression, les hurlements de Michael Pitt perturbent, couvrant l'échange entre 2 femmes, ne semblant se rendre compte de rien. Derrière c'est une instrumentalisation particulièrement difficile d'accès avec des larsens, des martèlements de fûts, de basse, de guitares... Bref on atteint le paroxysme au bout de 8 minutes, et c'est la voix d'un enfant qui nous libère avec un simple rire suivi du mot suivant 'Pagoda'.
Un ou deux bémols à cet album. OK certaines intonations ne sont pas sans rappeler un certain Kurt Cobain, même si Michael Pitt est largement en dessous au niveau de la voix. Il est néanmoins compréhensible que ça puisse en rebuter certains. La musique est assez différente pour faire oublier ce détail. Ensuite le morceau "Fetus" est nettement plus faible que l'ensemble de l'album (il mériterait de figurer sur un disque de Pete Doherty), trop new rock, bref trop en dessous du lot. Petite erreur de parcours. On les pardonne.
En tout cas, on est ici en présence d'un bon album et d'un bon groupe, trop méconnu pour l'instant mais qui, j'en suis sûr finira par se faire une petite renommée underground. A découvrir.
Il a fallu attendre ce mois de février 2007 pour que le groupe sorte enfin un vrai album, faisant suite à leur EP introuvable. Il faut déjà souligner l'aspect artistique (toute cartonnée) de la pochette, ce qui, pour la majorité des petits labels, est le seul moyen de contrer le téléchargement et de subsister dans ce monde où la musique est devenue un bien commun accessible à tous gratuitement.
Maintenant passons à l'écoute de l'ensemble. On se situe ici, à l'intersection de nombreux styles : post-rock dominant, malgré des constructions rappelant parfois le punk et surtout le grunge. Malgré cela il faut souligner qu'on ne s'égare jamais et qu'une étonnante unité entoure les morceaux de l'album. "Lesson Learned" et son intro de violoncelle entame l'album. Un couplet calme et un refrain entraînant, dans le pur modèle grunge. Attention hormis la construction il n'y a pas grand chose à voir avec Nirvana, Tad ou Dinausaur Jr. On ira davantage chercher les influences vers le Velvet Underground ou chez Sonic Youth. En tout cas c'est une bonne chanson d'ouverture, qui donne le ton à ce qui va venir. S'ensuit la surprenante "Amego" avec son génial riff de basse et sa cassure entre le couplet punk et le refrain lancinant mi anglais mi espagnol. Une des meilleures.
Bref on a une alternance de nombreux genres sur cet album qui en tire toute sa richesse. Tantôt lourds ("Voices"), tantôt rapides ("Sadartha") tantôt bruitistes et psychédéliques ("Fear Clouds", "I Do"), voire pop ("Death To Birth) l'auditeur n'est pas ménagé. Du début à la fin on sent une montée en puissance progressive. Comme vous avez pu le constater, on retrouve la version album de "Death To Birth", forcément elle devient disponible sur disque, enfin. Rien à redire c'est un chef d'oeuvre ce morceau. Parlons maintenant de la fin de l'album, qui part carrément en live, dans la pure tradition Velvet Underground, Sonic Youth ou plus récemment Mogwai. Les deux derniers morceaux terminent d'amorcer cette poussée vers le mur du son, sobrement intitulé "I Do". D'une saisissante oppression, les hurlements de Michael Pitt perturbent, couvrant l'échange entre 2 femmes, ne semblant se rendre compte de rien. Derrière c'est une instrumentalisation particulièrement difficile d'accès avec des larsens, des martèlements de fûts, de basse, de guitares... Bref on atteint le paroxysme au bout de 8 minutes, et c'est la voix d'un enfant qui nous libère avec un simple rire suivi du mot suivant 'Pagoda'.
Un ou deux bémols à cet album. OK certaines intonations ne sont pas sans rappeler un certain Kurt Cobain, même si Michael Pitt est largement en dessous au niveau de la voix. Il est néanmoins compréhensible que ça puisse en rebuter certains. La musique est assez différente pour faire oublier ce détail. Ensuite le morceau "Fetus" est nettement plus faible que l'ensemble de l'album (il mériterait de figurer sur un disque de Pete Doherty), trop new rock, bref trop en dessous du lot. Petite erreur de parcours. On les pardonne.
En tout cas, on est ici en présence d'un bon album et d'un bon groupe, trop méconnu pour l'instant mais qui, j'en suis sûr finira par se faire une petite renommée underground. A découvrir.
Très bon 16/20 | par Boys24 |
Posté le 25 novembre 2008 à 11 h 11 |
On va pas refaire l'histoire: un jeune acteur joue un sosie de Kurt Cobain dans 'Last Days', le public en profite pour découvrir son talent et surtout ré-entendre la magnifique "Death To Birth" qui a bluffé tout le monde.
Ensuite vient Pagoda, et là suspens: vrai renouveau du groupe ou pur redite des classiques ?
Après plusieurs écoutes il faut se rendre à l'évidence, la réponse ne peut pas être aussi tranchée; par contre on tient entre ses mains un vrai bon premier album, riche et passionné.
"Lesson Learned" ouvre le bal. On y découvre des violons, des cris étranges et une production qui sonne très actuelle: on comprend vite que le piège du sous-Nirvana a été évité et si le timbre de Michael Pitt vient de la même école, ses morceaux arrivent à faire la différence. On découvre donc avec plaisir un grunge nourri d'influences plus diverses, avec des arrangements pour les cordes vraiment intéressant. "Death To Birth" n'est pas la version que l'on a adorée dans le film, mais elle est aussi belle, moins romantique mais plus tragique. Pas une seconde de répit et même quelques perles comme "Alone", exceptionnellement aboutie pour un premier album qui laisse présager un avenir intéressant. Et indiquer que le back-up vocal a été fait par 'a Romanian gypsy we found on the Milan Metro', c'est pas Rock'n'Roll ?
Pagoda d'ailleurs ne semble jamais se prendre au sérieux, mais joue toujours avec un plaisir communicatif.
Le groupe a parfois un peu tendance à s'enfermer dans son style et certaines chansons nous passeront un peu au dessus; et même si le groupe semble avoir du mal a trouver son line-up définitif, nul doute maintenant que Michael Pitt est l'homme à suivre !
Ensuite vient Pagoda, et là suspens: vrai renouveau du groupe ou pur redite des classiques ?
Après plusieurs écoutes il faut se rendre à l'évidence, la réponse ne peut pas être aussi tranchée; par contre on tient entre ses mains un vrai bon premier album, riche et passionné.
"Lesson Learned" ouvre le bal. On y découvre des violons, des cris étranges et une production qui sonne très actuelle: on comprend vite que le piège du sous-Nirvana a été évité et si le timbre de Michael Pitt vient de la même école, ses morceaux arrivent à faire la différence. On découvre donc avec plaisir un grunge nourri d'influences plus diverses, avec des arrangements pour les cordes vraiment intéressant. "Death To Birth" n'est pas la version que l'on a adorée dans le film, mais elle est aussi belle, moins romantique mais plus tragique. Pas une seconde de répit et même quelques perles comme "Alone", exceptionnellement aboutie pour un premier album qui laisse présager un avenir intéressant. Et indiquer que le back-up vocal a été fait par 'a Romanian gypsy we found on the Milan Metro', c'est pas Rock'n'Roll ?
Pagoda d'ailleurs ne semble jamais se prendre au sérieux, mais joue toujours avec un plaisir communicatif.
Le groupe a parfois un peu tendance à s'enfermer dans son style et certaines chansons nous passeront un peu au dessus; et même si le groupe semble avoir du mal a trouver son line-up définitif, nul doute maintenant que Michael Pitt est l'homme à suivre !
Parfait 17/20
Posté le 12 juin 2011 à 03 h 17 |
Qui n'a pas vu Last Days?
Enfin, je veux dire qui a écouté ce disque sans avoir vu Last Days?
Oui exactement, personne. Ou alors très peu de monde...
Dès lors, comment ne pas associer la musique de Pagoda à Nirvana. Et pourtant...
Certes il y a ici des grosses guitares bien saturées, une basse vrombissante, une batterie explosive et un chanteur qui crache (un peu) ses tripes. Quelques notes de violoncelle viennent même nous rappeler la beauté sans nom du MTV Unplugged.
Mais ou est le mal? La recette fonctionne, le disque est un véritable déluge d'énergie. Voire de haine, de désespoir. Des morceaux tous plus puissant les uns que les autres, et, au beau milieu : une perle. "Death To Birth", qui débarque tel "Dumb" sur In Utero. Non pas qu'elle soit une grand surprise pour ceux ayant déjà vu le film sus-cité, les cordes et les choeurs rendent cette version très différente, plus belle à l'écoute mais bien moins poignante.
Mais on sent bien que le groupe ne souhaite pas passer pour un simple pastiche. Certaines expérimentations sonores de l'album se rapprochent nettement plus de Sonic Youth, sur "Fear Cloud" ou "I Do" par exemple.
En bref, si comme moi vous êtes en mal d'un Nirvana nouveau, ce disque est là pour vous consoler. "Amego", "Botus" ou "Alone" n'auraient sans doute pas été renié par Cobain.
Pagoda apporte une nouvelle jeunesse au grunge, en espérant qu'il saura le faire évoluer à sa manière pour nous livrer la prochaine fois un disque que l'on sera moins tenté de comparer plutôt que d'apprécier... Ce qui est en effet fort dommage vu sa qualité!
Enfin, je veux dire qui a écouté ce disque sans avoir vu Last Days?
Oui exactement, personne. Ou alors très peu de monde...
Dès lors, comment ne pas associer la musique de Pagoda à Nirvana. Et pourtant...
Certes il y a ici des grosses guitares bien saturées, une basse vrombissante, une batterie explosive et un chanteur qui crache (un peu) ses tripes. Quelques notes de violoncelle viennent même nous rappeler la beauté sans nom du MTV Unplugged.
Mais ou est le mal? La recette fonctionne, le disque est un véritable déluge d'énergie. Voire de haine, de désespoir. Des morceaux tous plus puissant les uns que les autres, et, au beau milieu : une perle. "Death To Birth", qui débarque tel "Dumb" sur In Utero. Non pas qu'elle soit une grand surprise pour ceux ayant déjà vu le film sus-cité, les cordes et les choeurs rendent cette version très différente, plus belle à l'écoute mais bien moins poignante.
Mais on sent bien que le groupe ne souhaite pas passer pour un simple pastiche. Certaines expérimentations sonores de l'album se rapprochent nettement plus de Sonic Youth, sur "Fear Cloud" ou "I Do" par exemple.
En bref, si comme moi vous êtes en mal d'un Nirvana nouveau, ce disque est là pour vous consoler. "Amego", "Botus" ou "Alone" n'auraient sans doute pas été renié par Cobain.
Pagoda apporte une nouvelle jeunesse au grunge, en espérant qu'il saura le faire évoluer à sa manière pour nous livrer la prochaine fois un disque que l'on sera moins tenté de comparer plutôt que d'apprécier... Ce qui est en effet fort dommage vu sa qualité!
Très bon 16/20
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