Nelson
Revolving Doors |
Label :
DiamondTraxx |
||||
Nelson, voilà un quatuor post-punk parisien qui met à l'amende tous les groupes qui tentent vainement de récréer la magie de la cold-wave. Ces jeunes gens ont parfaitement compris qu'il fallait éviter à tout prix de céder à la facilité. Les estampiller cold-wave revisitée peut même paraître usurpé car leur son tend tout autant vers l'art rock. Les quatre protagonistes se sont en effet rencontrés lorsqu'ils suivaient une formation d'ingénieur du son, ce qui explique un certain parti pris musical.
Leur première galette est un florilège de mélodies post-punk torturées agrémentées d'une louable velléité d'indépendance, de recherches sonores habitées et épileptiques. Pour apprécier cette œuvre à sa juste valeur, il convient de l'écouter seul(e) et dans son intégralité. Ce faisant, on glisse subrepticement dans un univers onirique, névrosé et fiévreux dont on aurait peine à se détacher.
Nelson ouvre ses portes par un rythme ‘rapturien', tout en trompe l'œil. Ils savent user du chaud froid pour attiser l'attention, déstabiliser et nous faire basculer dans un halo de sensations. L'intro de "The (Over) Song" glace les sangs et l'on y perçoit la facette expérimentale du groupe, dans des riffs dissonants d'une beauté incandescente. Quel que soit l'effet produit, un tel titre peut difficilement engendrer l'indifférence.
On pénètre plus profond dans le gouffre avec "Silence In Your Mind" dont la rythmique martiale obsédante nous saisit, puis on remonte brusquement et presque ivre.
"The Darkest Part Of Your True Confessions" est incontestablement le titre le plus somptueux de l'album. Ses paroles font directement référence à "Guilty Pleasures". Plus encore que les autres, il bouscule les conventions par son rythme en rupture totale. Cette mélodie atteint un sommet cathartique et intemporel lorsque les larsens nous lacèrent et que la recherche bruitiste acquiert un caractère psychotique.
Dans "Inside", le côté apaisant l'emporte sur un début sombre. Avec l'imparable "People And Thieves" au refrain saccadé, les voix entremêlées, récurrentes sur l'album, renforcent particulièrement le côté étrange et hanté. Ce qu'elles viennent susurrer provoque toutes sortes de frissons.
Les paroles sont du reste d'une grande maturité, elles évoquent métaphoriquement toutes sortes de troubles ou perversions : voyeurisme, intrusion, destruction, aveuglement... c'est bien à un univers crasseux et sémantiquement malsain qu'on à affaire et pourtant il existe une lumière salvatrice au sein de la pénombre et des volutes de fumée, comme on peut le constater sur "Seasons", doux et lancinant avec un chant qui semble venu de l'au-delà ...
"Acrobatics" et "I [SYC] Stop" lorgnent vers un registre plus pop-rock, avec cependant un son de guitare qui s'érige comme particularité du groupe. Le style du batteur est original et participe en premier lieu à la griffe du quatuor. "Paid It All" symbolise le côté malade et oppressant de Nelson. Le texte est apocalyptique, irrévérencieux et allégorique.
A l'instar de l'instrumental "Untitled" avec lequel débutait le premier album d'Interpol, c'est avec l'acoustique "Freakshows" que se referment les portes... un morceau toujours très habité mais qui semble cette fois-ci atteindre le bout du tunnel. A la fin du titre, on a le sentiment d'entendre un cœur battre très fort, puis de l'entendre s'éloigner progressivement.
Digne descendant de la fibre séminale de Joy Division, Nelson modifie les règles et impose un style affirmé grâce à une liberté de ton et une expérimentation noisy toujours judicieuse. Un caractère hanté, étrange et ensorcelant mais aussi galvanisant se dessine tout au long de ce premier opus dans des textes, des chants entremêlés et une instrumentation superbes. Chaque écoute de Revolving Doors permet d'y entrevoir des détails qui rendent décidément cette oeuvre singulière et hypnotique. Cet album est d'ores et déjà ancré dans mon univers musical le plus proche. I Say You Can't Stop Thinking About Nelson!...
Leur première galette est un florilège de mélodies post-punk torturées agrémentées d'une louable velléité d'indépendance, de recherches sonores habitées et épileptiques. Pour apprécier cette œuvre à sa juste valeur, il convient de l'écouter seul(e) et dans son intégralité. Ce faisant, on glisse subrepticement dans un univers onirique, névrosé et fiévreux dont on aurait peine à se détacher.
Nelson ouvre ses portes par un rythme ‘rapturien', tout en trompe l'œil. Ils savent user du chaud froid pour attiser l'attention, déstabiliser et nous faire basculer dans un halo de sensations. L'intro de "The (Over) Song" glace les sangs et l'on y perçoit la facette expérimentale du groupe, dans des riffs dissonants d'une beauté incandescente. Quel que soit l'effet produit, un tel titre peut difficilement engendrer l'indifférence.
On pénètre plus profond dans le gouffre avec "Silence In Your Mind" dont la rythmique martiale obsédante nous saisit, puis on remonte brusquement et presque ivre.
"The Darkest Part Of Your True Confessions" est incontestablement le titre le plus somptueux de l'album. Ses paroles font directement référence à "Guilty Pleasures". Plus encore que les autres, il bouscule les conventions par son rythme en rupture totale. Cette mélodie atteint un sommet cathartique et intemporel lorsque les larsens nous lacèrent et que la recherche bruitiste acquiert un caractère psychotique.
Dans "Inside", le côté apaisant l'emporte sur un début sombre. Avec l'imparable "People And Thieves" au refrain saccadé, les voix entremêlées, récurrentes sur l'album, renforcent particulièrement le côté étrange et hanté. Ce qu'elles viennent susurrer provoque toutes sortes de frissons.
Les paroles sont du reste d'une grande maturité, elles évoquent métaphoriquement toutes sortes de troubles ou perversions : voyeurisme, intrusion, destruction, aveuglement... c'est bien à un univers crasseux et sémantiquement malsain qu'on à affaire et pourtant il existe une lumière salvatrice au sein de la pénombre et des volutes de fumée, comme on peut le constater sur "Seasons", doux et lancinant avec un chant qui semble venu de l'au-delà ...
"Acrobatics" et "I [SYC] Stop" lorgnent vers un registre plus pop-rock, avec cependant un son de guitare qui s'érige comme particularité du groupe. Le style du batteur est original et participe en premier lieu à la griffe du quatuor. "Paid It All" symbolise le côté malade et oppressant de Nelson. Le texte est apocalyptique, irrévérencieux et allégorique.
A l'instar de l'instrumental "Untitled" avec lequel débutait le premier album d'Interpol, c'est avec l'acoustique "Freakshows" que se referment les portes... un morceau toujours très habité mais qui semble cette fois-ci atteindre le bout du tunnel. A la fin du titre, on a le sentiment d'entendre un cœur battre très fort, puis de l'entendre s'éloigner progressivement.
Digne descendant de la fibre séminale de Joy Division, Nelson modifie les règles et impose un style affirmé grâce à une liberté de ton et une expérimentation noisy toujours judicieuse. Un caractère hanté, étrange et ensorcelant mais aussi galvanisant se dessine tout au long de ce premier opus dans des textes, des chants entremêlés et une instrumentation superbes. Chaque écoute de Revolving Doors permet d'y entrevoir des détails qui rendent décidément cette oeuvre singulière et hypnotique. Cet album est d'ores et déjà ancré dans mon univers musical le plus proche. I Say You Can't Stop Thinking About Nelson!...
Très bon 16/20 | par Lady Godiva |
En ligne
263 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages