Kayo Dot
Dowsing Anemone With Copper Tongue |
Label :
Robotic Empire |
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Le paysage musical se divise en deux catégories: les visionnaires et les profiteurs. Autrement dit, ceux qui tentent de faire avancer le 'schmilblick' cotoyent ceux qui se contentent d'appliquer une formule déjà éprouvée, avec brio ou non, n'obtenant cependant pas le mérite de l'inventivité. Kayo Dot appartient plutôt à la première catégorie, preuve à l'appui avec un second album pour le moins déconcertant.
En cinq titres et une heure de musique, l'objet sent le progressif à plein nez et fait remonter à la surface tous les détestables clichés parfois inhérents au genre: branlettes de manches indigestes et autocomplaisance prônant la débauche d'effets techniques, le plus souvent inutiles. Chez Kayo Dot, rien de tout ça. Toby Driver, tête pensante de la formation, préfère choisir l'option d'un ténébreux voyage en montagnes russes savamment dosé, sans destination ni but précis. Pendant quelques minutes, il s'agit d'une esquisse de rock perturbé aux vocaux lunaires proches de Buckley, moments de magie essentiels de ce disque, entrecoupés par de longues fuites en avant teintées d'expérimentations. Accalmies, silences évocateurs, puis le tout se fond dans une mer déchaînée qui nous a fait la promesse de ne jamais prévenir ("On Limpid Form"). On part de nulle part et on atterit nulle part, même si l'on croise au passage certains climats réconfortants, tels cette guitare épaulée par une trompette magnifique sur "Immortelle And Paper Caravelle". Mais c'est comme pour mieux nous en faire saisir le caractère rare et précieux. Car rien n'est acquis et pire, une noirceur omniprésente s'échine à empoisonner le propos, à tromper notre intuition qui attendait par endroit un refrain ou un couplet, en vain. C'est un refus du conformisme inquiétant qui nous donne du fil à retordre, alors qu'au bout du compte cet ensemble d'arrangements indéfinis de violons, de cuivres, et autres tentatives rythmiques avortées, finit par révéler une identité singulière, sans doute reconnaissable entre mille.
Pas évident d'accès et difficile à qualifier, voici un disque dont l'exigence est capable de distiller, sur le long terme, une personnalité à la richesse insoupçonnée.
En cinq titres et une heure de musique, l'objet sent le progressif à plein nez et fait remonter à la surface tous les détestables clichés parfois inhérents au genre: branlettes de manches indigestes et autocomplaisance prônant la débauche d'effets techniques, le plus souvent inutiles. Chez Kayo Dot, rien de tout ça. Toby Driver, tête pensante de la formation, préfère choisir l'option d'un ténébreux voyage en montagnes russes savamment dosé, sans destination ni but précis. Pendant quelques minutes, il s'agit d'une esquisse de rock perturbé aux vocaux lunaires proches de Buckley, moments de magie essentiels de ce disque, entrecoupés par de longues fuites en avant teintées d'expérimentations. Accalmies, silences évocateurs, puis le tout se fond dans une mer déchaînée qui nous a fait la promesse de ne jamais prévenir ("On Limpid Form"). On part de nulle part et on atterit nulle part, même si l'on croise au passage certains climats réconfortants, tels cette guitare épaulée par une trompette magnifique sur "Immortelle And Paper Caravelle". Mais c'est comme pour mieux nous en faire saisir le caractère rare et précieux. Car rien n'est acquis et pire, une noirceur omniprésente s'échine à empoisonner le propos, à tromper notre intuition qui attendait par endroit un refrain ou un couplet, en vain. C'est un refus du conformisme inquiétant qui nous donne du fil à retordre, alors qu'au bout du compte cet ensemble d'arrangements indéfinis de violons, de cuivres, et autres tentatives rythmiques avortées, finit par révéler une identité singulière, sans doute reconnaissable entre mille.
Pas évident d'accès et difficile à qualifier, voici un disque dont l'exigence est capable de distiller, sur le long terme, une personnalité à la richesse insoupçonnée.
Très bon 16/20 | par Head |
Posté le 25 février 2007 à 15 h 29 |
Quel album ! Kayo Dot rappelle tout à tour Godspeed You Black Emperor ! pour sa tendance à 'allonger la sauce' et ses montées en puissance, Jeff Buckley pour les quelques parties vocales mais aussi, et surtout, le King Crimson de la période Larks' Tongues In Aspic c'est à dire, il faut bien l'avouer, le plus expérimental et le plus imaginatif.
Pour son second album, le groupe prolonge la formule de Choirs Of The Eye mais gomme un peu la tendance metal de ce dernier (quoique...). Tous les morceaux sont excellents et d'une longueur à faire pâlir un punk, à part "_On Limpid Form" qui commence bien mais dont la fin plutôt bruitiste et répétitive s'avère interminable.
A album à conseiller donc à un public aventureux et à tous ceux qui veulent sortir des standards de la chanson 'couplet/refrain'.
Pour son second album, le groupe prolonge la formule de Choirs Of The Eye mais gomme un peu la tendance metal de ce dernier (quoique...). Tous les morceaux sont excellents et d'une longueur à faire pâlir un punk, à part "_On Limpid Form" qui commence bien mais dont la fin plutôt bruitiste et répétitive s'avère interminable.
A album à conseiller donc à un public aventureux et à tous ceux qui veulent sortir des standards de la chanson 'couplet/refrain'.
Excellent ! 18/20
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