Sunny Day Real Estate
Diary |
Label :
Sub Pop |
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Une cuisine aux couleurs ternes, monotones. Un carrelage pâle et quelques meubles bleutés, dont un au milieu de la pièce, sur lequel un grille-pain s'apprête à brûler. Autour de cette table viennent se rassembler les membres d'une famille aux visages souriants, de teint orangé. Ils sont dénués de bras et disposent comme seules jambes de sortes de socles plats. Ces êtres étranges, qui peuvent rappeler les Playmobil de nos enfances, semblent figés et immobiles dans un moment du quotidien qu'ils ont sans doute vécu des centaines de fois...
Le décor est planté, et cette étrange atmosphère que nous offre la pochette se retrouve à merveille dans la musique de Sunny Day Real Estate, qui signe avec Diary son premier album. Le visuel si particulier qui l'accompagne (réalisé par Christopher Thompson), fait partie intégrante de l'univers du groupe : l'artwork représente la banalité du quotidien et la mélancolie, des thèmes récurrents chez Sunny Day Real Estate.
La première chose qui est frappante avec Diary, c'est la cohésion parfaite entre les chansons, pourtant bien différentes. On passe du premier au onzième morceau sans véritablement sans rendre compte, bercé par la voix enchanteresse de Jeremy Enigk. Qu'il soit en douceur ("In Circles", "Shadows") ou mi-susurré, mi-hurlé ("48"), le chant prend une dimension spectaculaire tout au long des 52 minutes magiques que nous offre le groupe de Seattle.
Le combo enchaîne les morceaux planants, comme "In Circles", "Song About an Angel", "Shadows" ou encore "Grendel" (une véritable merveille, aérienne et pleine de spleen), et des titres plus pêchus, presque survoltés ("Seven", "48"). La plupart du temps, Sunny Day Real Estate réussit le pari compliqué de mêler la rage et la douceur dans ses compositions, et presque chaque morceau comporte les deux différentes facettes propres au groupe.
"Pheurto Skeurto" reste incontestablement la bizarrerie de l'album : un piano angoissant et le chant (ici grave) de Jeremy Enigk font de ce morceau un titre étrange, qui contraste avec le reste de l'oeuvre.
Diary semble être alors un énigmatique journal intime, dans lequel les émotions des membres du groupe, et plus particulièrement son chanteur, sont retranscrites à merveille, avec une dose importante de mélancolie.
Diary est donc une étape majeure de l'histoire du post-hardcore, et reste avec The Power Of Failing de Mineral l'album le plus important de l'emo, à une époque où cette musique allait prendre un envol déterminant. Peut-être moins profond mais plus abouti que le chef-d'oeuvre de Mineral, Diary demeure néanmoins un disque incontournable, et un trésor intemporel.
Le décor est planté, et cette étrange atmosphère que nous offre la pochette se retrouve à merveille dans la musique de Sunny Day Real Estate, qui signe avec Diary son premier album. Le visuel si particulier qui l'accompagne (réalisé par Christopher Thompson), fait partie intégrante de l'univers du groupe : l'artwork représente la banalité du quotidien et la mélancolie, des thèmes récurrents chez Sunny Day Real Estate.
La première chose qui est frappante avec Diary, c'est la cohésion parfaite entre les chansons, pourtant bien différentes. On passe du premier au onzième morceau sans véritablement sans rendre compte, bercé par la voix enchanteresse de Jeremy Enigk. Qu'il soit en douceur ("In Circles", "Shadows") ou mi-susurré, mi-hurlé ("48"), le chant prend une dimension spectaculaire tout au long des 52 minutes magiques que nous offre le groupe de Seattle.
Le combo enchaîne les morceaux planants, comme "In Circles", "Song About an Angel", "Shadows" ou encore "Grendel" (une véritable merveille, aérienne et pleine de spleen), et des titres plus pêchus, presque survoltés ("Seven", "48"). La plupart du temps, Sunny Day Real Estate réussit le pari compliqué de mêler la rage et la douceur dans ses compositions, et presque chaque morceau comporte les deux différentes facettes propres au groupe.
"Pheurto Skeurto" reste incontestablement la bizarrerie de l'album : un piano angoissant et le chant (ici grave) de Jeremy Enigk font de ce morceau un titre étrange, qui contraste avec le reste de l'oeuvre.
Diary semble être alors un énigmatique journal intime, dans lequel les émotions des membres du groupe, et plus particulièrement son chanteur, sont retranscrites à merveille, avec une dose importante de mélancolie.
Diary est donc une étape majeure de l'histoire du post-hardcore, et reste avec The Power Of Failing de Mineral l'album le plus important de l'emo, à une époque où cette musique allait prendre un envol déterminant. Peut-être moins profond mais plus abouti que le chef-d'oeuvre de Mineral, Diary demeure néanmoins un disque incontournable, et un trésor intemporel.
Parfait 17/20 | par Pumpkin Ben |
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