I Would Set Myself On Fire For You

Believes In Patterns

Believes In Patterns

 Label :     Stickfigure 
 Sortie :    mardi 25 juillet 2006 
 Format :  Album / CD   

Believes In Patterns, annoncé dans un premier temps comme un EP pour finalement s'étendre sur 11 plages plutôt étirées, constitue donc le second album de I Would Set Myself On Fire For You. Les bruits autour de ce nouvel opus se sont cela dit avérés discordants par rapport aux attentes ; qui a donc entendu parler de cette plaque ?
Pourtant, le jeune collectif avait placé la barre très haute avec son album éponyme, en bombardant un paysage post rock d'une série d'obus screamo. Un style finalement assez insolite et original, et que peu de formations avaient véritablement maîtrisé auparavant (City Of Caterpillar, bien sûr, et Cowboys Became Folk Heroes, pour ne citer qu'eux).

Ne tournons pas autour du pot : I Would Set Myself On Fire For You, ici, déçoit et se devra de rectifier le tir lors de son – espérons le – troisième échantillon.
D'une façon générale, le bataillon s'est franchement assagi, et ne se réveille qu'à quelques reprises afin de hurler de façon ensanglantée. Ainsi, il faut attendre "Twelve" et "Let The Jazz Band In", deux titres plutôt posés et absolument pas dérangeants, mais ouvertement pas novateurs, avant de sentir la fougue pénétrante nous heurter de plein fouet. Ce premier gros coup de flagellation – parce qu'il y en a quand même quelques uns -, c'est "Six" ; véritable petit chef d'œuvre agissant par anticlimax. Les voix mâles s'enveniment derrière un son saturé, non dénudé de douceurs via quelques cordes proches du label Constellation, avant de s'écarter en partie pour les cordes vocales de la gente féminine. Il s'agit, très clairement, du meilleur titre de l'album. Un peu plus loin, "Seven" joue la carte des instruments entêtés (Tiens, vous voyez la scène du saxophone saturé et assommant de Bill Pullman dans Lost Highway?) et donne un bilan plus que louable. "Three" constitue la seconde splendeur de l'album, en proposant ce qui ressemble - à (très) peu de choses près - à un tour de force du genre post/screamo. Ceci dit, il ne s'agit en fait que d'une version retravaillée de "The First Words That Comes To Mind", qui était la piste la plus remarquable du premier album des américains. "So This Is Our Home" offre un duo mixte au niveau de la vocalise, qui se pose sur un rock posé et brûlant, et se range comme le premier véritable essai "à caractère serein" converti avec facilité par IWSMOFFY.
Les touches féminines sont ensuite poursuivies sur "Eight", en se confrontant cependant à une ambiance nettement plus bruitiste – mais planante – et prouve que le formation a clairement un talent considérable à catapulter. "Nine" est la piste des désolations absolues de l'âme (attention: passages très intéressants), tandis que "Country Song" clôture l'album par une ultime dragée de rock simpliste mais, là aussi, il en ressort finalement quelque chose de très réussi.

En définitive, il est assez délicat de porter un avis formel et juste sur cet album. Je l'ai considéré comme mauvais durant quelques semaines (aussi parce que leur première plaque était énorme, ne l'oublions pas...), avant de retenir une série de choses plus qu'intéressantes et réussies. Ce qui est certain, c'est que ce groupe détient un potentiel énorme, même en calmant ses ardeurs pour visiter des paysages plus paisibles. La seconde certitude, c'est que la moitié des titres de l'album sont décevants (suite à cette volonté de convertir un EP en album en dernière minute ?). Believes In Patterns navigue donc entre génie et talent nécrosé, mais mérite en tous les cas une série de croyances complètement optimistes.


Bon   15/20
par X_Cosmonaut


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