Hector Zazou
Sahara Blue |
Label :
Relativity |
||||
Difficile de dater cet album de Zazou tant on retrouve en cherchant un tout petit peu sur internet différentes dates de parution, sur des labels différents. La réédition de l'album en 1994 par Relativity fait l'objet de cette chronique, avec les titres chantés par David Sylvian retranchés, faute d'un accord avec son label Virgin.
Sahara Blue fait partie des nombreuses incursions étranges de l'artiste dans des mondes peu communs. Ici, il s'agit clairement d'ambiant, mais d'ambiant chanté. Pas désagréable, ce disque laisse pourtant un goût de 'trop lisse' assez difficile à commenter. "I'll Strangle You" et "First Evening" ouvrent l'album avec des thèmes parlés et minimalistes. Titres lents et portés par le vent, ils sont interprétés par Gérard Depardieu (!!) et John Cale (Velvet Underground !!!). La lenteur et le côté 'dépouillé' des chansons donne dès le début le ton de ce Sahara Blue, qui sera planant ou ne sera pas.
Sur "Ophélie", l'album prend une direction nouvelle, vers une pop tranquille et plaisante, avec la voix reconnaissable entre mille de Dominique Dalcan. Cet esprit se poursuit sur une pop / trip hop très agréable, qui s'appuie très clairement sur le timbre magnifique de la chanteuse irlandaise Barbara Gogan (qui apparaît également sur Lights In The Dark). Le titre "Lines" me semble un des plus pertinents de l'album.
Nouveau changement de direction sur la cinquième piste, "Youth", qui n'a de l'esprit du Sahara que le nom de l'album, et qui sonne comme un retour au début des années 80, avec une pop subtile et trop ambitieuse. "Hopolot Kenym" est le premier titre réellement 'World Music' de l'album. Intervenant à un moment où on ne l'attendait plus vraiment, la chanson constitue une respiration dans l'album, mais ne touche pas assez. Retour ensuite du légendaire John Cale sur un autre titre très planant ("Hunger"), proche de l'univers bluesy et ténébreux de Tom Waits, puis de Barbara Gogan sur la chanson titre de l'album, un peu trop ambiante pour le coup. "Amdyaz" fait ensuite intervenir Cheb Khaled (oui, celui de "Didi" et "Aïcha"),pour un titre que je juge intéressant, expérimentant le mélange des culture occidentales et africaines, un peu comme le fait Nitin Sawhney avec les cultures indiennes.
Un étrange "Black Stream" (avec Lisa Gerrard de Dead Can Dance) et un trop paisaible "Harar et les Gallas" plus tard, Zazou invite Richard Bohringer pour clôturer son album. Même si "Lettre au Directeur des Messageries Maritimes" n'est pas le titre exceptionnel que j'imaginais, force est de constater que l'acteur saura sublimer le texte de Rimbaud.
Si vous avez eu le courage de me lire jusqu'ici, vous aurez compris à quel point il est difficile de classer et de noter un album comme celui là, qui part un peu dans tous les sens, qui s'avère intelligent mais qui sombre souvent dans l'ennui, qui attise la curiosité d'écouter tous ces invités prestigieux (qui ne peuvent pas non plus donner leur aval à une musique complètement inutile), mais ... A mon sens, ce Sahara Blue est avant tout un disque de plaisir : plaisir à travailler ensemble, plaisir à se détendre, plaisir à ne déplaire à personne. Mais au final, il reste un disque qui suscite quand même plus d'indifférence que de passion ...
Sahara Blue fait partie des nombreuses incursions étranges de l'artiste dans des mondes peu communs. Ici, il s'agit clairement d'ambiant, mais d'ambiant chanté. Pas désagréable, ce disque laisse pourtant un goût de 'trop lisse' assez difficile à commenter. "I'll Strangle You" et "First Evening" ouvrent l'album avec des thèmes parlés et minimalistes. Titres lents et portés par le vent, ils sont interprétés par Gérard Depardieu (!!) et John Cale (Velvet Underground !!!). La lenteur et le côté 'dépouillé' des chansons donne dès le début le ton de ce Sahara Blue, qui sera planant ou ne sera pas.
Sur "Ophélie", l'album prend une direction nouvelle, vers une pop tranquille et plaisante, avec la voix reconnaissable entre mille de Dominique Dalcan. Cet esprit se poursuit sur une pop / trip hop très agréable, qui s'appuie très clairement sur le timbre magnifique de la chanteuse irlandaise Barbara Gogan (qui apparaît également sur Lights In The Dark). Le titre "Lines" me semble un des plus pertinents de l'album.
Nouveau changement de direction sur la cinquième piste, "Youth", qui n'a de l'esprit du Sahara que le nom de l'album, et qui sonne comme un retour au début des années 80, avec une pop subtile et trop ambitieuse. "Hopolot Kenym" est le premier titre réellement 'World Music' de l'album. Intervenant à un moment où on ne l'attendait plus vraiment, la chanson constitue une respiration dans l'album, mais ne touche pas assez. Retour ensuite du légendaire John Cale sur un autre titre très planant ("Hunger"), proche de l'univers bluesy et ténébreux de Tom Waits, puis de Barbara Gogan sur la chanson titre de l'album, un peu trop ambiante pour le coup. "Amdyaz" fait ensuite intervenir Cheb Khaled (oui, celui de "Didi" et "Aïcha"),pour un titre que je juge intéressant, expérimentant le mélange des culture occidentales et africaines, un peu comme le fait Nitin Sawhney avec les cultures indiennes.
Un étrange "Black Stream" (avec Lisa Gerrard de Dead Can Dance) et un trop paisaible "Harar et les Gallas" plus tard, Zazou invite Richard Bohringer pour clôturer son album. Même si "Lettre au Directeur des Messageries Maritimes" n'est pas le titre exceptionnel que j'imaginais, force est de constater que l'acteur saura sublimer le texte de Rimbaud.
Si vous avez eu le courage de me lire jusqu'ici, vous aurez compris à quel point il est difficile de classer et de noter un album comme celui là, qui part un peu dans tous les sens, qui s'avère intelligent mais qui sombre souvent dans l'ennui, qui attise la curiosité d'écouter tous ces invités prestigieux (qui ne peuvent pas non plus donner leur aval à une musique complètement inutile), mais ... A mon sens, ce Sahara Blue est avant tout un disque de plaisir : plaisir à travailler ensemble, plaisir à se détendre, plaisir à ne déplaire à personne. Mais au final, il reste un disque qui suscite quand même plus d'indifférence que de passion ...
Passable 11/20 | par Sinoc |
En ligne
Au hasard Balthazar
Sondages