The Dresden Dolls
Yes, Virginia |
Label :
Roadrunner |
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Voici l'exemple type de chronique bâtarde mais comme je ne veux pas paraphraser SidBlunder qui présente d'excellente façon ce nouvel album des Dresden Dolls, je vais juste apporter quelques compléments et impressions personnelles.
Cet album est absolument jouissif et tous ceux qui pensent encore que le Cabaret Rock est quelque chose de complètement déprimant et mélancolique de part ses liens avec l'imagerie gothique risquent d'être bluffés à l'écoute de Yes, Virginia. Le son est puissant, les mélodies au piano entraînantes : on sent bien là la production de Sean Slade et Paul Kolderie (déjà connus pour quelques collaborations avec les Pixies ou encore Radiohead).
Pour compléter la chronique précédente je voudrais surtout insister sur les paroles audacieuses d'Amanda Palmer : les chansons sont bourrées d'humour, les textes parfois mélodramatiques de part les thèmes qu'ils traitent : l'alcoolisme notamment. Et à tout cela s'ajoute une touche nettement érotique : certains morceaux parlant crûment et sans détour de sexe, d'orgasmes... ("Dirty Business", "First Orgasm" ou encore l'excellent "Shores of California").
Quand je vous disais qu'il s'agissait là d'un album jouissif : on ne peut que fantasmer de voir un jour The Dresden Dolls nous présenter tout cela sur scène !
Cet album est absolument jouissif et tous ceux qui pensent encore que le Cabaret Rock est quelque chose de complètement déprimant et mélancolique de part ses liens avec l'imagerie gothique risquent d'être bluffés à l'écoute de Yes, Virginia. Le son est puissant, les mélodies au piano entraînantes : on sent bien là la production de Sean Slade et Paul Kolderie (déjà connus pour quelques collaborations avec les Pixies ou encore Radiohead).
Pour compléter la chronique précédente je voudrais surtout insister sur les paroles audacieuses d'Amanda Palmer : les chansons sont bourrées d'humour, les textes parfois mélodramatiques de part les thèmes qu'ils traitent : l'alcoolisme notamment. Et à tout cela s'ajoute une touche nettement érotique : certains morceaux parlant crûment et sans détour de sexe, d'orgasmes... ("Dirty Business", "First Orgasm" ou encore l'excellent "Shores of California").
Quand je vous disais qu'il s'agissait là d'un album jouissif : on ne peut que fantasmer de voir un jour The Dresden Dolls nous présenter tout cela sur scène !
Excellent ! 18/20 | par Sfar |
Posté le 05 août 2006 à 19 h 34 |
Décevant. C'est le premier adjectif qui vient aux lèvres à l'écoute de ce Yes, Virginia. Nul doute que ce dernier est un bon album, mais il fait tout de même pâle figure face au terrible premier opus des deux new-yorkais.
Certains diraient que si Yes, Virginia était un premier essai, tout le monde crierait au génie. Peut être. Car la formule est tellement originale, Amanda Palmer et Brian Viglione sont des musiciens tellement doués qu'ils impressionnent. Mais cette virtuosité et cette singularité ne gomment pas les quelques défauts qui jalonnent leur deuxième disque, et qui étaient absents de The Dresden Dolls.
Ici les deux compères se perdent parfois dans des structures de morceaux alambiquées, et cela nuit considérablement à l'émotion qu'ils pourraient disttiller ("Modern Moonlight", "Delilah", "Mrs. O"...).
En fait, le duo n'est jamais meilleur que dans ses morceaux les plus énergiques, sans fioriture, à l'image des "Sex Changes", "Back Stabber", "Dirty Business", "Shores Of California" ou encore l'excellent "Necessary Evil".
Le constat est ambigu car, bien que le plaisir, même diminué, soit toujours là, les deux jeunes prodiges semblent s'être déjà enfermés dans une formule, et pas si magique que ça.
Alors si les Dresden Dolls veulent que ce First Orgasm qu'ils nous ont déclenché il y a peu se renouvelle, ils devraient peut être se remettre en question... A bon entendeur, salut !
Certains diraient que si Yes, Virginia était un premier essai, tout le monde crierait au génie. Peut être. Car la formule est tellement originale, Amanda Palmer et Brian Viglione sont des musiciens tellement doués qu'ils impressionnent. Mais cette virtuosité et cette singularité ne gomment pas les quelques défauts qui jalonnent leur deuxième disque, et qui étaient absents de The Dresden Dolls.
Ici les deux compères se perdent parfois dans des structures de morceaux alambiquées, et cela nuit considérablement à l'émotion qu'ils pourraient disttiller ("Modern Moonlight", "Delilah", "Mrs. O"...).
En fait, le duo n'est jamais meilleur que dans ses morceaux les plus énergiques, sans fioriture, à l'image des "Sex Changes", "Back Stabber", "Dirty Business", "Shores Of California" ou encore l'excellent "Necessary Evil".
Le constat est ambigu car, bien que le plaisir, même diminué, soit toujours là, les deux jeunes prodiges semblent s'être déjà enfermés dans une formule, et pas si magique que ça.
Alors si les Dresden Dolls veulent que ce First Orgasm qu'ils nous ont déclenché il y a peu se renouvelle, ils devraient peut être se remettre en question... A bon entendeur, salut !
Bon 15/20
Posté le 16 novembre 2007 à 13 h 45 |
Le pari était quelque peu difficile : faire oublier le premier album, œuvre pleine de subtilité qui imposait un univers enfantin et pervers, un mélange de douceur et d'acide, une voix suave et un piano martelé, un verbe acerbe et une mélodie mélancolique. Dur de faire oublier un tel chef d'œuvre, encensé par la critique, à l'origine de l'érection (pas de mauvais jeu de mots) d'une communauté entière de fans dévoués au groupe. Un Cabaret abrasif ou, comme ils aiment à se qualifier, un Brechtian Punk Cabaret. Bref la première écoute de Yes, Virginia..., nouvel opus des Dresden Dolls, risquait de se montrer ardue.
Et on entre dans le vif du sujet dès les premières notes. Un "Sex Changes" qui se montre plus live que la version live (si si c'est possible). La batterie de Brian maltraitée à souhait, Amanda prévient "starting from the time you get this letter your life will be one never-ending "hope you're feeling better"". Il faut tout de même ajouter que la plupart des titres de cet album ne sont pas des inédits puisqu'ils ont été maintes fois joués en live et sont parfois plus vieux que ceux figurant sur le premier opus.
Ainsi, tout comme le premier titre, le second engagé n'est pas inconnu aux oreilles des adeptes du groupe. Cependant, on est quelque peu déconcerté par la brutalité qui émane de Backstabber et qui était au demeuré absent auparavant. Le ton de Yes, Virginia... est donné : la part belle est faite aux instruments, délaissant l'univers feutré du premier album. Néanmoins, on ne peut pas dire que l'effet soit déplaisant, le popotin ne demande qu'à remuer à cette désillusion chantée qu'est Yes Virginia.
C'est dans les textes que se trouve le lien entre les deux opus car, si les histoires d'amour à la Christopher Lydon on été ici totalement abandonnée, on retrouve la plume acérée d'Amanda avec une phrase qui a sans doute interpellé toutes les oreilles sensibles "She's the kind of girl who leaves out condoms on the bedroom dresser just to make you jealous of the men she fucked before you met her". Ah ah ah Sacrée Amanda! On trouve de magnifiques joyaux qui hantent jusqu'à plus fin tels que "My Alcoholic Friends", le génial "Necessary Evil", un blues déjanté avec "Mandy goes to Med School" et son mémorable "giddy as a gangbanger with a set of sutures where his magic johnson ought to be". L'esprit instable et légèrement schizophrénique de "Truce" est revisité dans "Modern Moonlight" avec trois changements d'atmosphère : une folle frénésie qui laisse peu à peu place à un martellement inquiétant "we're gonna make your lite a living hell" pour se consumer dans une incantation presque religieuse. Un petit bijou.
Alors, certes, les mélodies sont quelques fois poussées et évidentes mais on ne peut cacher le caractère accrocheur et entraînant des morceaux. Des chansons comme "First Orgasm" sont moins émouvantes que "Slide" ou "Perfect Fit" mais touchent par leur justesse et leur simplicité. On peut également déplorer la touche viking du morceau de clôture "Sing" _ imaginez une tignasse blonde entonnant le chant de la victoire une bière mousseuse à la main _ mais le message positif de la chanson est extrêmement appréciable et surprenant après un album construit autour du thème de la violence des sentiments. Et puis on ne peut accorder qu'un bravo à un groupe qui se préoccupe tant de l'esthétique après la vague de groupes "t-shirt-jean" à laquelle nous faisons face en ce moment (pour ce coup-ci merci Nirvana). Le livret est proprement magnifique avec une référence aux chansons dans chaque image (mais si cherchez bien). Un gros effort donc qui, on peut bien le dire, fait remporter ce pari : celui de composer deux albums foncièrement différents mais tout aussi excellents.
Et on entre dans le vif du sujet dès les premières notes. Un "Sex Changes" qui se montre plus live que la version live (si si c'est possible). La batterie de Brian maltraitée à souhait, Amanda prévient "starting from the time you get this letter your life will be one never-ending "hope you're feeling better"". Il faut tout de même ajouter que la plupart des titres de cet album ne sont pas des inédits puisqu'ils ont été maintes fois joués en live et sont parfois plus vieux que ceux figurant sur le premier opus.
Ainsi, tout comme le premier titre, le second engagé n'est pas inconnu aux oreilles des adeptes du groupe. Cependant, on est quelque peu déconcerté par la brutalité qui émane de Backstabber et qui était au demeuré absent auparavant. Le ton de Yes, Virginia... est donné : la part belle est faite aux instruments, délaissant l'univers feutré du premier album. Néanmoins, on ne peut pas dire que l'effet soit déplaisant, le popotin ne demande qu'à remuer à cette désillusion chantée qu'est Yes Virginia.
C'est dans les textes que se trouve le lien entre les deux opus car, si les histoires d'amour à la Christopher Lydon on été ici totalement abandonnée, on retrouve la plume acérée d'Amanda avec une phrase qui a sans doute interpellé toutes les oreilles sensibles "She's the kind of girl who leaves out condoms on the bedroom dresser just to make you jealous of the men she fucked before you met her". Ah ah ah Sacrée Amanda! On trouve de magnifiques joyaux qui hantent jusqu'à plus fin tels que "My Alcoholic Friends", le génial "Necessary Evil", un blues déjanté avec "Mandy goes to Med School" et son mémorable "giddy as a gangbanger with a set of sutures where his magic johnson ought to be". L'esprit instable et légèrement schizophrénique de "Truce" est revisité dans "Modern Moonlight" avec trois changements d'atmosphère : une folle frénésie qui laisse peu à peu place à un martellement inquiétant "we're gonna make your lite a living hell" pour se consumer dans une incantation presque religieuse. Un petit bijou.
Alors, certes, les mélodies sont quelques fois poussées et évidentes mais on ne peut cacher le caractère accrocheur et entraînant des morceaux. Des chansons comme "First Orgasm" sont moins émouvantes que "Slide" ou "Perfect Fit" mais touchent par leur justesse et leur simplicité. On peut également déplorer la touche viking du morceau de clôture "Sing" _ imaginez une tignasse blonde entonnant le chant de la victoire une bière mousseuse à la main _ mais le message positif de la chanson est extrêmement appréciable et surprenant après un album construit autour du thème de la violence des sentiments. Et puis on ne peut accorder qu'un bravo à un groupe qui se préoccupe tant de l'esthétique après la vague de groupes "t-shirt-jean" à laquelle nous faisons face en ce moment (pour ce coup-ci merci Nirvana). Le livret est proprement magnifique avec une référence aux chansons dans chaque image (mais si cherchez bien). Un gros effort donc qui, on peut bien le dire, fait remporter ce pari : celui de composer deux albums foncièrement différents mais tout aussi excellents.
Parfait 17/20
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