Fear Before The March Of Flames

Odd How People Shake

Odd How People Shake

 Label :     Equal Vision 
 Sortie :    juillet 2003 
 Format :  Album / CD   

Ce qui est bien avec un courant aussi jeune que le post-hardcore/emo/screamo bidule, c'est qu'il n'existe pas encore de cours des grands. Fear Before The March Of Flames s'affiche donc immédiatement comme une excellente formation profilée pour ce style. Riffs actualisés (plus musclés) influencés de groupes comme Fugazi ou Shellac et du hard-rock 80, structures versatiles, bruitisme de passage, chanteurs spécialisés (c'est-à-dire un pour chanter comme Geoff Rickly et un hurleur guttural)... La totalité de la recette est passée au crible pour moins d'une demi heure d'une violence sonore déjà classique, le compteur affichant cependant quarante minutes car quelques interludes et une longue ghost track au piano de coton aident à prendre de la distance dans cet album en acier.
Le quatuor de Denver n'impose rien de particulier bien que tirant comme certains autres groupes du genre à la fois vers les frontières grind et celles du punk US, mais sait adroitement manier les formules établies et émettre ses propres idées, les meilleures se trouvant souvent dans les réminiscences post-rock.
Seulement voilà, c'est à partir d'ici que l'on pourrait émettre des remarques vis-à-vis d'un mouvement peut être encore trop jeune : ils ne savent pas faire la part des choses. En effet le plus marquant dans cette appellation contrôlée est qu'ici sur ce Odd How People Shake, soit c'est une avalanche de plans éparses, soit c'est une composition très accessible. Et dans cette dernière catégorie il n'y a guère plus potable que "On The Brightside, She Could Choke" pour la diffusion radiophonique qui plaira au plus grand nombre, le reste étant les interludes entre deux plages cités plus haut. Les idées sont ainsi balancées à la face de l'auditeur tellement vite qu'on a difficilement le temps de les apprécier pleinement ou d'espérer un retour dessus lors d'un même morceau (On aurait bien entendu davantage de la partie parlée -très Slint- de "The 20th Century Was Entirely Mine"). Cela fait partie intégrante du style, c'est ce qui fait tout son charme, mais vu la quantité de nouvelles formations trempant dans ce style on aurait bien aimé AUSSI voulu entendre quelque chose de nouveau...

De par sa courte durée et son approche labyrinthique quasi obligatoire, on est aisément frustré à l'écoute de ce tour de force, probablement devenu automatique un peu trop tôt.


Pas mal   13/20
par X_YoB


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