St Christopher

Man, I Could Scream

Man, I Could Scream

 Label :     Vinyl Japan 
 Sortie :    1991 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Ça commence par un slow sirupeux et sublimement kitch ("This Fear Of Loing") et on se demande si Glenn Melia a bien vécu en son temps.
Très précieux et affrété dans sa musique, Glenn Melia se fait le chantre d'un sens esthétique non pas dépassé mais complètement hors de propos.
Et c'est ce qui explique sans doute son total manque de succès qui l'aura poussé à explorer des labels aussi obscurs que Sarah Records ou Vinyl Japan. Rangé au rayon des minauderies, St Christopher est un groupe trop soucieux de sonner dans le raffinement pour trouver un écho dans les besoins contemporains. Anachroniques et superbes, ces chansons sont passées inaperçues, faute de résonner dans un monde de brute. Il y a sans doute trop de finesse, trop de maniérisme et d'élégance.
Pourtant cette petite collection de bijoux d'orfèvres, totalement originale et quelque part déjantée, atteint bien souvent le sublime absolu, sans jamais sonner dans la prétention. Au contraire, c'est avec trois fois rien et beaucoup de sensibilité que Glenn Melia délivre quelques extraits poétiques comme autant de saisissants polaroïds sur la beauté et la mélancolie.
Incroyablement fragile, cet album épouse à merveille la sensibilité exacerbée de son auteur. "A Man Bewitched" ressemble au spleen d'un crooner sur le retour, sublimé par un refrain de toute beauté, avant de se conclure sur une brusque déferlante de guitares cristallines. Le goût du soigné est particulièrement mis en avant sur les vaporeux "Alpine Village" ou "Tranquility". Mais le ton se fait aussi plus radieux sur "Don't Have A Stranger Of Yourself", "Stab" ou l'entraînant "Natasha, I know". St Christopher touche à l'essentiel sans en rajouter. Les titres sont tous très gracieux mais ne comblent pas leur éclat sous des tonnes d'effets. Le son limpide sert à illuminer ces petits bouts de perles (comme le délicat "Dark") pour mieux les sertir entre elles.
Cette merveille de 'twee-pop', sucrée et douce, épatante de sobriété, laisse songeur. Où se trouve aujourd'hui cet homme, qui déjà, vivait en dehors de son époque ?


Très bon   16/20
par Vic


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