Mansun
Attack Of The Grey Lantern |
Label :
Parlophone |
||||
Abonné aux stocks des disquaires, cet album est un de ceux qui se retrouve fréquemment dans les bacs à soldes, faute de trouver preneur.
Victime de la mode qui entoura la brit-pop, Mansun fut vite délaissé par ceux qui s'étaient précipités dessus. Il est souvent de bon ton de cacher ses goûts de l'époque, d'estimer être passé à autre chose, bref déclarer que la brit-pop, c'était une erreur de jeunesse. Et de vite refiler ses vieux CDs au premier revendeur du coin.
Quelle indélicatesse que de tirer un trait sur de pareils groupes ! Car Mansun n'a jamais perdu de sa superbe. Flamboyantes, lascives, les chansons qui figurent sur cet album sont de vraies pilules de bonheur.
Mansun est avant tout un groupe sexy, très glam, sirupeux et un peu psychédélique. Le magnifique morceau d'ouverture "The Chad Who Loved Me" est un concentré de violons à faire tourner les têtes, où vient s'immiscer une guitare cristalline magique. Tout de suite, on s'envole dans un univers tout en étoiles et en strass. On pense irrémédiablement aux premiers albums de The Verve (d'ailleurs le nom du groupe est tiré d'une de leur chanson: "The Man Called Sun") mais aussi à Suede, pour ce côté maniéré.
Il est étonnant de voir jusqu'à quel degré de préciosité, on a pu monter. Mansun en joue et s'en délecte. Entraînant ses titres dans de longues évasions suaves et languissantes, dans lesquelles se glisse une sacrée dose d'irrévérence. Que ce soit dans la voix moite et androgyne de Paul Draper, dans les synthétiseurs qui font penser au monde des boîtes de nuits anglaises ("Taxloss") ou dans la guitare pleine de morgue de Dominic Chad, on retrouve toujours cette flamboyance de têtes brûlées qui caractérise si bien Mansun. Cela semble leur convenir tout à fait et ils démontrent leur sens du raffinement suspect et tendancieux avec talent. "Stripper Vicar" ou "She Makes My Nose Bleed" sont suffisamment énergiques pour entraîner l'auditeur dans des pistes dansantes et euphorisantes. Et leur sens de l'affectation sublime les accroches comme sur "Naked Twister", à laquelle on ne peut s'opposer tant tout ici semble indiquer que la recette euphorie – langueur marche à merveille. Et un sens de la sensibilité s'esquisse sur certaines (fausses) ballades, comme par exemple "You, Who Do You Hate ?".
La musique de Mansun se pavane et s'enjolive d'atouts clinquants (violons, piano etc...) mais jamais elle ne flirte l'emphase pompeuse. Une réelle dynamique s'instaure, classe et clinquante, mais avec un certain charme lorsqu'elle sert des chansons superbement écrites comme le final "Dark Mavis". On distingue tout de même toujours une tendance pour l'impertinence et l'audace qui habille bien ces petites frappes. Leur fâcheuse tendance à en faire des tonnes mais jamais inutilement, ajoute des dimensions à leurs morceaux, vite rangées au statut de mini-compilations lyriques et emphatiques.
Et on savoure l'effet hypnotique que peut avoir le magnifique single "Wide Open Space", qui mérite à lui seul le (r)achat de cet album.
Victime de la mode qui entoura la brit-pop, Mansun fut vite délaissé par ceux qui s'étaient précipités dessus. Il est souvent de bon ton de cacher ses goûts de l'époque, d'estimer être passé à autre chose, bref déclarer que la brit-pop, c'était une erreur de jeunesse. Et de vite refiler ses vieux CDs au premier revendeur du coin.
Quelle indélicatesse que de tirer un trait sur de pareils groupes ! Car Mansun n'a jamais perdu de sa superbe. Flamboyantes, lascives, les chansons qui figurent sur cet album sont de vraies pilules de bonheur.
Mansun est avant tout un groupe sexy, très glam, sirupeux et un peu psychédélique. Le magnifique morceau d'ouverture "The Chad Who Loved Me" est un concentré de violons à faire tourner les têtes, où vient s'immiscer une guitare cristalline magique. Tout de suite, on s'envole dans un univers tout en étoiles et en strass. On pense irrémédiablement aux premiers albums de The Verve (d'ailleurs le nom du groupe est tiré d'une de leur chanson: "The Man Called Sun") mais aussi à Suede, pour ce côté maniéré.
Il est étonnant de voir jusqu'à quel degré de préciosité, on a pu monter. Mansun en joue et s'en délecte. Entraînant ses titres dans de longues évasions suaves et languissantes, dans lesquelles se glisse une sacrée dose d'irrévérence. Que ce soit dans la voix moite et androgyne de Paul Draper, dans les synthétiseurs qui font penser au monde des boîtes de nuits anglaises ("Taxloss") ou dans la guitare pleine de morgue de Dominic Chad, on retrouve toujours cette flamboyance de têtes brûlées qui caractérise si bien Mansun. Cela semble leur convenir tout à fait et ils démontrent leur sens du raffinement suspect et tendancieux avec talent. "Stripper Vicar" ou "She Makes My Nose Bleed" sont suffisamment énergiques pour entraîner l'auditeur dans des pistes dansantes et euphorisantes. Et leur sens de l'affectation sublime les accroches comme sur "Naked Twister", à laquelle on ne peut s'opposer tant tout ici semble indiquer que la recette euphorie – langueur marche à merveille. Et un sens de la sensibilité s'esquisse sur certaines (fausses) ballades, comme par exemple "You, Who Do You Hate ?".
La musique de Mansun se pavane et s'enjolive d'atouts clinquants (violons, piano etc...) mais jamais elle ne flirte l'emphase pompeuse. Une réelle dynamique s'instaure, classe et clinquante, mais avec un certain charme lorsqu'elle sert des chansons superbement écrites comme le final "Dark Mavis". On distingue tout de même toujours une tendance pour l'impertinence et l'audace qui habille bien ces petites frappes. Leur fâcheuse tendance à en faire des tonnes mais jamais inutilement, ajoute des dimensions à leurs morceaux, vite rangées au statut de mini-compilations lyriques et emphatiques.
Et on savoure l'effet hypnotique que peut avoir le magnifique single "Wide Open Space", qui mérite à lui seul le (r)achat de cet album.
Bon 15/20 | par Vic |
Posté le 21 juin 2006 à 18 h 53 |
Tout est dit dans la chronique précédente à propos de ce disque. Les membres du groupe ont dès le début de leur carrière prouvé leur talent de songwriters.
La voix de Paul Draper est reconnaissable entre mille, surtout lorsqu'il monte dans les aiguës. Les singles sont très solides ("Wide Open Space", "Stripper Vicar" entre autres) et sont entourés de pistes qui forment les chaînes du disque ("The Chad Who Loved Me", "Taxloss", "Dark Mavis").
Attack Of The Grey Lantern (faisant référence à une bande dessinée portant quasiment le même nom) est un solide album. Pourtant, il ne laisse pas transparaître le futur du groupe avec le génialissime Six, mais en porte tout de même les premières graines.
La voix de Paul Draper est reconnaissable entre mille, surtout lorsqu'il monte dans les aiguës. Les singles sont très solides ("Wide Open Space", "Stripper Vicar" entre autres) et sont entourés de pistes qui forment les chaînes du disque ("The Chad Who Loved Me", "Taxloss", "Dark Mavis").
Attack Of The Grey Lantern (faisant référence à une bande dessinée portant quasiment le même nom) est un solide album. Pourtant, il ne laisse pas transparaître le futur du groupe avec le génialissime Six, mais en porte tout de même les premières graines.
Bon 15/20
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