Bad Brains

Rock For Light

Rock For Light

 Label :     Caroline 
 Sortie :    mardi 30 novembre 1982 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Véritable curiosité dans la nébuleuse et incestueuse scène hardcore de Washington DC, les Bad Brains sont importants non seulement dans leur rôle de pionniers, mais aussi dans celui de lien entre deux idéologies qu'a priori rien ne rassemble : l'éthique punk Do It Youself et la religion rasta. Loin des hommages bilatéraux rendus entre Kingston ("Punky Reggae Party" de Marley) et Londres (une bonne partie du répertoire des Clash), la musique des Bad Brains est avant tout une affaire de virtuosité musicale, en l'occurrence celle de Dr Know, le guitariste, ayant fait ses premières armes dans divers groupes de jazz-fusion. Témoin de l'énergie du punk anglais après un concert mémorable des Damned dans la capitale américaine, ce dernier décide de monter un groupe rageur et véloce, à l'image des groupes terrorisant les braves gens et les critiques de l'autre côté de l'Atlantique.

Ce deuxième album (qui reprends bon nombre des hits du groupe parus à l'origine sur la cassette éponyme, sur le label Roir) bénéficie de la production immaculée de Ric Ocasek (des soporifiques Cars), et permet donc de signer un véritable maître étalon du hardcore. Plus de 20 ans après sa sortie, il est assez amusant de constater que seuls les quatre (excellents) morceaux reggae du disque sonnent datés (-ce qui est loin d'être le cas des enregistrements des ténors de ce style-). Et c'est sans doute là où les Bad Brains sont plus subtils que la cohorte de groupes de fusion qu'ils ont influencés. Ici, pas de mélange des styles cachant un manque d'inspiration. C'est tout l'un ... ou tout l'autre : furie hardcore de "Joshua's Song" (30 secondes), et groove reggae lancinant de "I And I Survive" se succèdent sur cet album, où l'on ne lève le pied de l'accélérateur que pour ces pauses reggae. Le reste n'est que bruit ("I"), fureur ("Riot Squad"), vitesse (80% du disque), colère ("Attitude") et frustration ("Banned In DC").
Le cocktail idéal pour marquer l'histoire de la musique moderne.


Très bon   16/20
par Fistsoflove


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