Green Apple Quick Step

Wonderful Virus

Wonderful Virus

 Label :     Giant 
 Sortie :    mardi 21 septembre 1993 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Ah! Ces guitares rutilantes, ce tempo de plomb et cette dynamique emportée, dès les premiers riffs on se sent transporté à une époque pas si lointaine.
Une époque où des types habillés en chemises de bûcheron beuglaient, perdus dans leurs cheveux longs, tandis qu'ils faisaient rugir leurs guitares. Une époque où user des décibels était le seul moyen d'expression. Une époque où c'était les sans-grades qui avaient pris le pouvoir. Bref, une époque bénie.
Jamais les groupes de ces années-là, prenant d'assaut les ondes radio pour pervertir les chambres d'ado du monde entier, n'avaient voulu se compromettre avec des exigences édulcorées. Sur les cendres de l'apocalypse déclenchée par Nirvana, des dynamiteurs s'empressèrent de casser les briques restantes et se moquer gentiment des édifices, en jetant des canettes de bières derrière eux. Stone Temple Pilots, Live, Soul Asylum, Alice in Chains et tant d'autres ont contribué à créer un véritable raz de marée.
Mélangeant les styles entre hard-rock et punk, et remettant au goût du jour les grosses guitares et le fracas sonore, ils étaient le son d'une génération, se faisant les vecteurs d'une rage et d'une sensibilité exacerbée.
Evidement des riffs gras et des chants gueulard, les compositions de Green Apple Quick Step, formation de Seattle, en contiennent mais elles possèdent aussi un sens inouï pour les mélodies. On ne lésine pas sur l'intensité ici, la voix râpeuse s'époumone, la batterie cogne fort, les guitares vrombissent, le son est étincelant. Efficaces, les chansons de Wonderful Virus sont aussi bien accrocheuses que rattachées à des souvenirs inoubliables.
Ceux de toute une époque où le rock détruisait tout sur son passage, se moquait du mauvais goût people et revendiquait un non-look total contre toute compromission. Rebelle, puissante, cette musique-là su trouver un écho incroyable dans une jeunesse qui su reconnaître en elle de la percussion et du cynisme. Mais elle savait aussi se faire plus romantique et plus sensible aussi. Car, même si Green Appel Quick Step se positionnait en héritier du grunge, le groupe était surtout capable d'écrire de superbes chansons léchées et sublimes de beauté majestueuse. Osant tout et réussissant tout, il pouvait se permettre des chœurs féminins, des passages à la guitare sèche comme des sursauts vigoureux et des explosions survenant après des crescendo impressionnant.
Alors on se dit que cette vitalité, ce talent et cette sensibilité seront perdus à jamais. Aucun groupe actuel ne joue comme ça. Sauf que c'est toute une partie d'une génération qui est resté avec Green Apple Step. Celle qui trempait ses tee-shirt dans de l'eau de javel, qui trouait volontairement ses jeans, qui avait des posters de Kurt Cobain dans sa chambre, celle qui écoutait Pearl Jam avec son baladeur et qui croyait bêtement que le monde resterait toujours comme ça.
C'était avant que MTV et toute l'industrie ne récupèrent tout ceci pour en faire une mode, transformant un look en objet de vente, un idéal en argument et des désirs en dollars.
Green Apple Quick Step était un groupe authentique.
Et c'est peut-être pour ça qu'il évoque autant de bons souvenirs ...


Bon   15/20
par Vic


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