Menswear
Nuisance |
Label :
Laurel |
||||
Jamais on ne connu plus grand manège que lors de la période Brit-Pop.
Tout d'un coup, de grandes gueules ont redonné fierté à une Angleterre moribonde. Le pays s'est alors emballé, virant à l'égocentrisme incontrôlé.
Frimeurs et arrogants, les groupes ont plus occupé les pages people ou les couvertures du magazine NME que n'importe quels autres stars. La mode se dessinait autour de leurs gueules d'angelots, de leurs mèches soignées, de leurs fringues faussement cool et de leur Doc Marteens. Souvent jeunes, souvent têtes-à-claques, souvent manipulés par leur label et souvent aussi idiots qu'une cacahouète, on cherchait pourtant leur sollicitation, envahissant les ondes radio et les pages d'interview. Mais les gens se régalaient de leurs déclarations stupides, comme celle de Noël Gallagher, proclamant avoir inventé le rock, ou celle de Sonya Aurora Hepburn, ne pouvant imaginer le monde sans elle. Un narcissisme assumé qui virait vite à l'indigestion bariolée.
Voyous ou simples gamins, ces challengers pour récompenses ont pourtant signé quelques albums dynamiques et joyeusement pop, chefs d'œuvre souvent indispensables aujourd'hui.
Capables de tout transcender comme de revisiter éhontément le répertoire british, Gene, Supergrass, The Auteurs ou bien encore Dodgy et Elastica, ont fourni à une nation de quoi se regarder le nombril avec satisfaction. Ce qui donna lieu à une incroyable surenchère. Il ne se passait pas un mois sans qu'un nouveau groupe estampillé Brit-Pop ne paraisse son album, aussitôt qualifié de merveille. Entre The Sleepers et Marion, combien de groupes ne furent pas élus "meilleur groupe du monde" ?
Pour Menswear, ce cirque commercial fut porté à son comble. Déjà sensation avant même de sortir le quelconque single, posant déjà sur les couvertures de NME avant même que les gens n'aient entendu quoi que ce soit, le très jeune quintet étaient des stars avant l'heure.
Nuisance, leur premier opus, fut tout à la fois estampillé chef-d'œuvre comme descendu en flamme par les aigris qui les attendaient au tournant. On se souvient du propos virulent de Luke Aines, affirmant que Menswear n'était rien et avait déjà fini d'exister.
Mais c'était les mœurs de l'époque, les relations entre tous ces groupes, trop occupés à se disputer les quelques lauriers, se réduisant à des coups bas et autres fourberies. Oasis et Blur se livraient une guerre sans merci tandis que Martin Carr détestait tout le monde.
Que penser alors de Nuisance ?
En fin de compte, on y retrouve une fantaisie et une suffisance chatoyante et naïve, digne des meilleurs albums de cette époque. Rapide, exubérante, ces douze chansons sont de véritables perles, remplies à raz bord d'harmonies vocales, d'arrangements de fanfare et d'énergie positive. Symbole parfait de la vague Brit-Pop, cet album est truffé d'hymnes à la jeunesse. Aussi à l'aise dans les titres frénétiques, joués avec pêche, que dans les morceaux plus élégants et psychédéliques, ces jeunes garçons ont su démontrer qu'ils méritaient tout aussi bien leur place parmi les autres. Des pop songs succulentes que ces morveux maîtrisaient avec une grâce incroyable, tout aussi orgueilleuse que sublime. Impossible de ne pas se laisser entraîner par ce tourbillon magique et enjoué.
Avec le temps, l'écoute de Nuisance devient un plaisir, tant le son et l'écriture sonne typique de cette mouvance qui mêlait impertinence, effronterie et songwriting ultra efficace.
Un album au goût de madeleine de Proust...
Tout d'un coup, de grandes gueules ont redonné fierté à une Angleterre moribonde. Le pays s'est alors emballé, virant à l'égocentrisme incontrôlé.
Frimeurs et arrogants, les groupes ont plus occupé les pages people ou les couvertures du magazine NME que n'importe quels autres stars. La mode se dessinait autour de leurs gueules d'angelots, de leurs mèches soignées, de leurs fringues faussement cool et de leur Doc Marteens. Souvent jeunes, souvent têtes-à-claques, souvent manipulés par leur label et souvent aussi idiots qu'une cacahouète, on cherchait pourtant leur sollicitation, envahissant les ondes radio et les pages d'interview. Mais les gens se régalaient de leurs déclarations stupides, comme celle de Noël Gallagher, proclamant avoir inventé le rock, ou celle de Sonya Aurora Hepburn, ne pouvant imaginer le monde sans elle. Un narcissisme assumé qui virait vite à l'indigestion bariolée.
Voyous ou simples gamins, ces challengers pour récompenses ont pourtant signé quelques albums dynamiques et joyeusement pop, chefs d'œuvre souvent indispensables aujourd'hui.
Capables de tout transcender comme de revisiter éhontément le répertoire british, Gene, Supergrass, The Auteurs ou bien encore Dodgy et Elastica, ont fourni à une nation de quoi se regarder le nombril avec satisfaction. Ce qui donna lieu à une incroyable surenchère. Il ne se passait pas un mois sans qu'un nouveau groupe estampillé Brit-Pop ne paraisse son album, aussitôt qualifié de merveille. Entre The Sleepers et Marion, combien de groupes ne furent pas élus "meilleur groupe du monde" ?
Pour Menswear, ce cirque commercial fut porté à son comble. Déjà sensation avant même de sortir le quelconque single, posant déjà sur les couvertures de NME avant même que les gens n'aient entendu quoi que ce soit, le très jeune quintet étaient des stars avant l'heure.
Nuisance, leur premier opus, fut tout à la fois estampillé chef-d'œuvre comme descendu en flamme par les aigris qui les attendaient au tournant. On se souvient du propos virulent de Luke Aines, affirmant que Menswear n'était rien et avait déjà fini d'exister.
Mais c'était les mœurs de l'époque, les relations entre tous ces groupes, trop occupés à se disputer les quelques lauriers, se réduisant à des coups bas et autres fourberies. Oasis et Blur se livraient une guerre sans merci tandis que Martin Carr détestait tout le monde.
Que penser alors de Nuisance ?
En fin de compte, on y retrouve une fantaisie et une suffisance chatoyante et naïve, digne des meilleurs albums de cette époque. Rapide, exubérante, ces douze chansons sont de véritables perles, remplies à raz bord d'harmonies vocales, d'arrangements de fanfare et d'énergie positive. Symbole parfait de la vague Brit-Pop, cet album est truffé d'hymnes à la jeunesse. Aussi à l'aise dans les titres frénétiques, joués avec pêche, que dans les morceaux plus élégants et psychédéliques, ces jeunes garçons ont su démontrer qu'ils méritaient tout aussi bien leur place parmi les autres. Des pop songs succulentes que ces morveux maîtrisaient avec une grâce incroyable, tout aussi orgueilleuse que sublime. Impossible de ne pas se laisser entraîner par ce tourbillon magique et enjoué.
Avec le temps, l'écoute de Nuisance devient un plaisir, tant le son et l'écriture sonne typique de cette mouvance qui mêlait impertinence, effronterie et songwriting ultra efficace.
Un album au goût de madeleine de Proust...
Sympa 14/20 | par Vic |
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