The Durutti Column
LC |
Label :
Factory |
||||
Vini Reilly est bien seul sur cet album pastoral mais cela semble absolument lui en convenir tant sa musique vaporeuse ressemble à un desert froid et sublime d'ascétisme cristalin.
Stratégiquement déclaré en opposition à l'agressivité de l'actualité, LC se situe en dehors du temps, dans des contrées solitaires, baignées d'une lumière pastel, à la chaleur aussi douce qu'artistique. Une sorte de rendez-vous inimaginable avec un romantisme qui n'existera sans doute jamais.
Composée de pièces essentiellement instrumentales, soutenues par une section rythmique impartiale typique de la cold-wave, à la basse marquée et au piano feutré, cet album est un hâvre esthétique où l'art côtoie l'évanescence. La voix éthérée et quasi-absente de Vini Reiny (quand elle est là) vient à peine troubler l'impression d'évasion qu'offre cette froideur majestueuse.
L'écoute devient un recueillement puis vite une soumission devant ces longues plages sonores extraordinnaire de tranquilité, d'apaisement, de profondeur et d'aspiration virginale.
Stratégiquement déclaré en opposition à l'agressivité de l'actualité, LC se situe en dehors du temps, dans des contrées solitaires, baignées d'une lumière pastel, à la chaleur aussi douce qu'artistique. Une sorte de rendez-vous inimaginable avec un romantisme qui n'existera sans doute jamais.
Composée de pièces essentiellement instrumentales, soutenues par une section rythmique impartiale typique de la cold-wave, à la basse marquée et au piano feutré, cet album est un hâvre esthétique où l'art côtoie l'évanescence. La voix éthérée et quasi-absente de Vini Reiny (quand elle est là) vient à peine troubler l'impression d'évasion qu'offre cette froideur majestueuse.
L'écoute devient un recueillement puis vite une soumission devant ces longues plages sonores extraordinnaire de tranquilité, d'apaisement, de profondeur et d'aspiration virginale.
Parfait 17/20 | par Vic |
Posté le 03 novembre 2005 à 01 h 07 |
Membre à part de la Factory, The Durutti Column en détient pourtant l'essence : l'obsession dépressive. L.C. (pour Lotta Continua), 2ème album du groupe sorti en 1981, et qui restera son chef d'oeuvre cold-wave.
Nous sommes en 1981. Il aura donc fallu attendre pas moins de 3 ans à Vini Reilly, l'âme du groupe, pour trouver un batteur à la hauteur du défi musical. Car si les albums suivants montrent nettement comment Vini choisit ses musiciens en fonction de son évolution musicale, Bruce Mitchell conservera son statut. Mais revenons à L.C. Cet album représente de loin l'apogée du groupe dans sa période froide : unité du projet (les titres s'inscrivent dans un tout, en étant pourtant variés dans l'écriture), ambiances mélancoliques, jeu exceptionnel de guitare, trouvailles musicales (la principale : du phaser sur la boîtes à rythmes ...) et de la reverb de luxe.
Là où Another Setting sera rigide, L.C. est planant ; quand Vini cherchait des pistes sur The Return Of The Durutti Column , il les maîtrise désormais sur ce disque. On a ainsi droit à 2 versions du même titre d'ouverture : la version rapide pour la face A, la plus lente pour la face B. Tout semble défiler naturellement alors que c'est du jamais entendu à la Factory !!! En effet, on peut dire sans trop se voiler la face que Joy Division (par le chant grave, la basse 'chorusée' ou encore le type de saturation à la guitare) puis New Order (tendance pop dance), vont influencer les autres groupes du label. Or, Vini Reilly imposa dès le début en 1978, son univers : une technique à la guitare très pointue, issue du Jazz (en jouant à la fois sur les cordes graves et très aigues, il donne l'impression de gratter 2 guitares simultanément) plaquée sur des rythmes cycliques à la boîtes à rythmes (quand ce n'est pas les variations jazzy de Mitchell) avec un son de chorus 'triste' très typé. L'effet créé apparaît personnel : on oscille entre le new jazz et le cold psychédélic, au final c'est comme si on se complaisait dans le désespoir ...
Le titre "Never Know" (ou l'extra "One Christmas For Your Thoughts" sur la réédition CD) est le parfait exemple de cette alliance magique. Le morceau débute par une note au synthétiseur qui restera en fait la même tout au long des 6 minutes; seulement le son est riche, la modulation judicieuse et l'effet discret. Le second élément constructeur est la boîte à rythmes. Elle dispose elle aussi d'une attention sonore délicate pour contre-balancer sa simplicité : un seul motif arythmique couplé à du phaser. Ce minimalisme est heureusement compensé par la technique guitare inouïe pour un disque cold-wave, tout y est : accords léchés, rythmiques, arpèges, soli, soli à 2 octaves ... bref le pied ! Enfin le chant déprimé/déprimant de Reilly, qui ressemble plus à une voix sourde, fonctionne à merveille. A l'image de l'album dans son ensemble, Vini se donne les moyens de 'tout laisser tomber'. De cette polarité naît une création de génie !
Technicien hors-pair en ce qui concerne le piano classique et la guitare jazz, Vini Reilly enregistra chez lui et sur 4 pistes s'il vous plait, un album cold-wave magistral. La batterie jazz alliée aux boîtes à rythmes vintages, rassemble sur L.C., les deux tendances majeures de la new-wave, pour s'en défaire aussitôt.
Nous sommes en 1981. Il aura donc fallu attendre pas moins de 3 ans à Vini Reilly, l'âme du groupe, pour trouver un batteur à la hauteur du défi musical. Car si les albums suivants montrent nettement comment Vini choisit ses musiciens en fonction de son évolution musicale, Bruce Mitchell conservera son statut. Mais revenons à L.C. Cet album représente de loin l'apogée du groupe dans sa période froide : unité du projet (les titres s'inscrivent dans un tout, en étant pourtant variés dans l'écriture), ambiances mélancoliques, jeu exceptionnel de guitare, trouvailles musicales (la principale : du phaser sur la boîtes à rythmes ...) et de la reverb de luxe.
Là où Another Setting sera rigide, L.C. est planant ; quand Vini cherchait des pistes sur The Return Of The Durutti Column , il les maîtrise désormais sur ce disque. On a ainsi droit à 2 versions du même titre d'ouverture : la version rapide pour la face A, la plus lente pour la face B. Tout semble défiler naturellement alors que c'est du jamais entendu à la Factory !!! En effet, on peut dire sans trop se voiler la face que Joy Division (par le chant grave, la basse 'chorusée' ou encore le type de saturation à la guitare) puis New Order (tendance pop dance), vont influencer les autres groupes du label. Or, Vini Reilly imposa dès le début en 1978, son univers : une technique à la guitare très pointue, issue du Jazz (en jouant à la fois sur les cordes graves et très aigues, il donne l'impression de gratter 2 guitares simultanément) plaquée sur des rythmes cycliques à la boîtes à rythmes (quand ce n'est pas les variations jazzy de Mitchell) avec un son de chorus 'triste' très typé. L'effet créé apparaît personnel : on oscille entre le new jazz et le cold psychédélic, au final c'est comme si on se complaisait dans le désespoir ...
Le titre "Never Know" (ou l'extra "One Christmas For Your Thoughts" sur la réédition CD) est le parfait exemple de cette alliance magique. Le morceau débute par une note au synthétiseur qui restera en fait la même tout au long des 6 minutes; seulement le son est riche, la modulation judicieuse et l'effet discret. Le second élément constructeur est la boîte à rythmes. Elle dispose elle aussi d'une attention sonore délicate pour contre-balancer sa simplicité : un seul motif arythmique couplé à du phaser. Ce minimalisme est heureusement compensé par la technique guitare inouïe pour un disque cold-wave, tout y est : accords léchés, rythmiques, arpèges, soli, soli à 2 octaves ... bref le pied ! Enfin le chant déprimé/déprimant de Reilly, qui ressemble plus à une voix sourde, fonctionne à merveille. A l'image de l'album dans son ensemble, Vini se donne les moyens de 'tout laisser tomber'. De cette polarité naît une création de génie !
Technicien hors-pair en ce qui concerne le piano classique et la guitare jazz, Vini Reilly enregistra chez lui et sur 4 pistes s'il vous plait, un album cold-wave magistral. La batterie jazz alliée aux boîtes à rythmes vintages, rassemble sur L.C., les deux tendances majeures de la new-wave, pour s'en défaire aussitôt.
Très bon 16/20
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