Hovercraft

Difficile de qualifier cet album de Hovercraft autrement qu'en précisant qu'il s'agit là, d'un grand, d'un très grand album !
Akathisia est l'oeuvre de trois personnes ayant pour seule ambition d'explorer la face la plus noise d'un style que l'on peut appeler communément post-rock. Ainsi, chacun des cinq titres qui composent ce troisième opus de Hovercraft, se trouve perpétuellement soutenus par des nappes de guitares extrêmement tendues et noisy (le morceau d'ouverture en premier lieu "Quiet Room (44)"), et chacun de ces titres brille par le calme qu'il est capable d'instaurer mais pourtant bel et bien constitué d'une intensité pour le moins violente. Dévoilant un caractère atmosphérique hors-norme, Akathisia fait donc la part belle à l'électricité et la recherche de sons dissonants voire déroutants.
Mais limiter Akathisia à sa propriété noise, serait réducteur, parce que cet album va plus loin que ça.
Si les cinq titres présents ici, aussi atmosphériques soient-ils, parviennent à nous dépeindre des ambiances totalement différentes. Hovercraft est donc aussi bien capable de nous présenter des passages étranges et inquiétants ("Vagus Nerve") et ensuite en mesure de nous plonger au sein d'un psychédélisme tantôt sauvage tantôt on ne peut plus planant ("Haloparidol") mais à chaque fois génialement inédit, avant de nous entraîner vers des contrées plus bruitistes et radicales ("De-Orbit Burn").

En 1997, une chose est sûre: Hovercraft débordait littéralement de talent et d'ingéniosité. Akathisia est un appel à la martyrisation des guitares, à la recherche de nouveaux sons, à l'affranchissement de toutes règles pré-établies et à tout ce que vous voudrez.
En 1997, Campbell 2000, Sadie 7 et Karl 3-30 (comme ils s'aiment à s'appeler) ont réussi ce qu'on appelle ni plus ni moins qu'un coup de maître !