The Jimmy Chamberlin Complex

Life Begins Again

Life Begins Again

 Label :     Sanctuary 
 Sortie :    vendredi 14 janvier 2005 
 Format :  Album / CD   

A quoi pouvait on s'attendre de la part de Jimmy Chamberlin en solo ?
Dix ans de carrière exemplaire en tant que drum hero, bras droit de l'amiral Corgan à bord du porte-avion Smashing Pumpkins, et de la corvette Zwan... à quoi pouvait on s'attendre ?

La première question est déjà de savoir si l'on pouvait s'atteindre à un projet solo. OUI, preuve en est ici faite. Quelle devait en être la teinte ?

Il suffisait en fait de relire les bios écrites sur les Pumpkins: Jimmy Chamberlin est avant tout un batteur de jazz. Influence déjà flagrante dans les Citrouilles (écoutez la manière dont il porte "Bullet With Butterfly Wings", "X.Y.U.", "Porcelina", "Glass And The Ghost Children"...). Son jeu, ses influences... tout rappelle les grandes heures du Mahavishnu Orchestra, de Return To Forever, du prog rock flamboyant... il aurait pu être le plus grand batteur des années 1970 !


Son album s'inscrit donc dans cette lignée jazz rock, prog rock. Toutefois avec la puissance et la tension toute particulière du rock des années 90. Un crossover riche, étrange, déroutant qui donne à ce génie de batteur unes pace suffisant pour déployer sans limites ses capacités. La formation: le multi-instrumentiste Billly Mohler fait des miracles à la basse atomique en sortant des lignes très mélodiques et d'une puissance dévastatrice, Adam Benjamin sorcier du Fender Rhodes, et un guitariste au talent qui n'a d'égal que la complexité de son nom: Sean Woolstenhulme.

Dès le premier - et excellent - titre ("Stereecrawler"), on est mis au jus: C'est fondamentalement du jazz. Du jazz survitaminé à grand coups de batterie furieuse, de lignes de basse énormes... mais la tension, la couleur et la richesse du son ne sont pas rock. Plusieurs titres sont dans cette ligne jazz rock, et sont très bon voire excellents ("PSA" - rien à voir avec les bagnoles, "Cranes of Prey", "Owed To Darryl" furieusement crimsonienne...). Le problème est que les morceaux plus rock sont moins intéressants voire même franchement chiants ('Lullabye To Children", avec Rob Dickinson de Catherine Wheel), et les paroles, composées par Jimmy Chamberlin, ne sont pas toujours transcendantes. Billy Corgan n'a pas pu s'empêcher de fourrer son nez dans tout ça et chante sur ""Lokicat" assez anecdotique au demeurant.

Au final un album tout à fait digne d'intêret, alternant du très bon avec du plus banal. Mais toujours est il que réentendre le père Chamberlin cogner est un plaisir qui efface bon nombre de bémols que l'on pourrait porter à cet album, d'autant plus que son jeu est encore plus impressionant (en justesse et en nuance) que dans ses précédents groupes.


Très bon   16/20
par Lolive


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