Thousand Yard Stare
Hands On |
Label :
Polygram |
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Thousand Yard Stare a l'habitude de mettre au rouge sa pop teintée de folie made in Madchester en jouant de la guitare comme si les manches étaient en feu. Ça bouge, ça fuse de partout, l'urgence est le maître-mot. Sur des titres comme "Thisness" ou "Cottager", on se sent emporté par un vrai tourbillon dansant. Les guitares sont omniprésentes, la basse impose une cadence infernale, la batterie est frappée à un rythme d'enfer. Ça respire la morgue à plein nez, l'arrogance et ce je-m'en-foutisme si cher aux hédonistes et aux fêtards. Hands On est une vraie nuit blanche où l'on ferait la fête du soir au matin. Les mélodies sont imparables, parmi les plus accrocheuses de l'époque, les légers arpèges délicats venant s'immiscer entre les crescendo sonores sur "Buttermouth" sont beaux à pleurer, et Stephen Barnes chante comme si la Terre allait exploser demain. Tout sur cet album est une ode à l'innocence et à l'évasion.
Pourtant, par moment, le ton se fait plus sombre, plus réfléchi, comme des bad trips. Des morceaux plus lents et vaporeux tel "Comeuppance" ou l'aérien "Seasonstream" apparaissent comme des incongruités au milieu de tant d'allegresse. Toutes guitares saturées et abscence nuageuse en avant, Thousand Yard Stare est en réalité à rapprocher du shoegazing. On atteint une sorte de quintessence de la musique où elle se dévoile dépouillée et d'une sensibilité extrême.
On se rend compte dès lors, avec une sorte de fascination, que le groupe est beaucoup moins léger qu'il n'y paraît et qu'il cache un malaise existentialiste plus profond derrière une fausse apparence de bonne humeur. Ces chansons jouées tambour battant, avec une sur-concentration instrumentale et un mur du son étourdissant, ne sont que des couvertures pour masquer une mélancolie déchirante. Faire du bruit, faire la fête jusqu'à plus soif est peut-être un remède contre la mélancolie.
C'est le titre "Whideshire", concluant cet album magnifique, qui résume sans doute le mieux cette vérité: d'une tempête sonore ébourrifante émerge un doux et calme passage éthéré, juste quelques secondes. Mais plus de temps qu'il n'en faut pour dire que regarder la vie en rose n'empêche en rien de s'incliner devant le non-sens des choses. "The situation is no-win" répètent les paroles. A moins que le message soit que le meilleur pied-de-nez qu'on puisse faire à ce monde ce soit justement de continuer à se marrer. Car Hands On est avant tout une complainte d'éternels adolescents romantiques.
Thousand Yard Stare, de part ses chansons désespérées maquillées et déguisées en fuite vers l'avant, prend une valeur unique. C'est un album où transpire l'honnêteté. Une sorte d'étreinte entre la bonne humeur et le spleen, l'un venant remplacer l'autre en un cycle soleil/lune...
Pourtant, par moment, le ton se fait plus sombre, plus réfléchi, comme des bad trips. Des morceaux plus lents et vaporeux tel "Comeuppance" ou l'aérien "Seasonstream" apparaissent comme des incongruités au milieu de tant d'allegresse. Toutes guitares saturées et abscence nuageuse en avant, Thousand Yard Stare est en réalité à rapprocher du shoegazing. On atteint une sorte de quintessence de la musique où elle se dévoile dépouillée et d'une sensibilité extrême.
On se rend compte dès lors, avec une sorte de fascination, que le groupe est beaucoup moins léger qu'il n'y paraît et qu'il cache un malaise existentialiste plus profond derrière une fausse apparence de bonne humeur. Ces chansons jouées tambour battant, avec une sur-concentration instrumentale et un mur du son étourdissant, ne sont que des couvertures pour masquer une mélancolie déchirante. Faire du bruit, faire la fête jusqu'à plus soif est peut-être un remède contre la mélancolie.
C'est le titre "Whideshire", concluant cet album magnifique, qui résume sans doute le mieux cette vérité: d'une tempête sonore ébourrifante émerge un doux et calme passage éthéré, juste quelques secondes. Mais plus de temps qu'il n'en faut pour dire que regarder la vie en rose n'empêche en rien de s'incliner devant le non-sens des choses. "The situation is no-win" répètent les paroles. A moins que le message soit que le meilleur pied-de-nez qu'on puisse faire à ce monde ce soit justement de continuer à se marrer. Car Hands On est avant tout une complainte d'éternels adolescents romantiques.
Thousand Yard Stare, de part ses chansons désespérées maquillées et déguisées en fuite vers l'avant, prend une valeur unique. C'est un album où transpire l'honnêteté. Une sorte d'étreinte entre la bonne humeur et le spleen, l'un venant remplacer l'autre en un cycle soleil/lune...
Excellent ! 18/20 | par Vic |
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