Patrick Wolf

Patrick Wolf est un jeune homme étonnant. On ne serait pas surpris de le rencontrer dans un roman de Joyce, Wilde ou Nabokov, joyeux troubadour dandy mélancholique. On s'apercevrait alors que ce séduisant personnage tient à la main gauche un violon/ukuléle/mirliton (au choix) et manipule de la droite un laptop/séquenceur/boîte à rythmes (au choix).
Le décor (coin de rue de métropole industrielle anglaise, boudoir post-victorien) s'évanourait alors et nous nous retrouverions dans une boîte de nuit des plus branchées de Londres où le public - mythiques et modernes créatures hédoniques - danse sur la musique envoûtante disco-pop du jeune Patrick.

Sur son premier album , Lycantrophy, sorti en 2003, le talent exceptionnel de Patrick Wolf était évident et reconnu par tous. De son style très personnel, enjoué et charmant, Patrick avait, en racontant l'histoire de sa jeunesse mouvementée et héroïque, créé des perles de pop électronique dansante.

Dans ce nouvel album cette maitrise est encore plus visible. Il est remarquable pour un jeune homme de moins de 20 ans de réussir à marier et imposer si harmonieusement instruments classiques, tradition troubadour et rythmes électroniques pour créer, dans un style bien à lui, des hymnes à une jeunesse nomade, aux nuances lyriques et musicales multiples et chatoyantes, avec un très dansant ‘Libertine', le beaucoup plus paisible ‘Wind In The Wires', le presque hanté ‘Tristan' et l'hymne de cet album ‘This Weather': un univers doux et dangereux a la fois.