Inspiral Carpets

Au début des années 90, le centre du monde se trouvait délocalisé à Manchester, ville déjetée et exubérante le temps du succès de l'Hacienda, gigantesque boîte où confluaient à la fois amateurs de dance-floor et consommateurs d'ecstasy, la nouvelle drogue à la mode. La file d'attente certains soirs pouvait faire plusieurs centaines de mètres. Le week-end, c'était la folie. A l'intérieur la cohue et les baffles à fond obligeaient à gober pour survivre. Mais c'était la fête du soir au matin comme on l'avait jamais faite et comme on ne saura plus jamais la faire.
Les groupes rock du coin (et le hasard fit qu'ils avaient tous du talent), complètement allumés et défoncés, mêlèrent alors allégrement le sens rythmique de la dance-music et les mélodies pop typiquement british. En même temps que les Happy Mondays et les Charlatans, Inspiral Carpets offrira des hymnes festives, insultantes, hallucinées et sympathiques, à destination d'une jeunesse désabusée, prête à se noyer dans ce tourbillon sautillant et amnésique.
Aujourd'hui le son (les synthés notamment) a vieilli mais on se replonge toujours avec plaisir dans cet instantané de ce que pouvait être la musique à cette époque révolue et légendaire.