Lisa Gerrard

Whalerider est un exercice périlleux et inédit auquel s'attache Lisa Gerrard en 2003: composer la bande originale du film du même nom. Bien sûr, il y a déjà eu diverses expériences hollywoodiennes (Gladiator, ou The Insider entre autres), mais cette fois-ci, l'Australienne est seule; il ne s'agit pas de collaboration.
Et pour cette B.O., Lisa Gerrard a choisi de mettre en avant ses talents de composition plutôt que ses talents de chanteuse inégalés. Pari risqué, mais pari qui se révèle bien vite remporté haut la main. En effet, Whalerider est propice aux ambiances sereines, belles et introspectives. Lisa Gerrard parvient encore une fois à envoûter comme elle sait si bien le faire. Happés par les nappes sonores que constituent les cordes, Whalerider nous emporte bien loin et de manière plus que plaisante. Entre douceur et beauté dévoilées au grand jour, le chant de la dame apparaît, parfois: délicat et enchanteur, comme à son habitude. Surprise exquise et troublante. Des 41 minutes proposées ici, pas une ne lasse, pas une n'ennuie, pas une ne se montre inopportune ou déplacée. De cette façon, les quinze titres proposés s'enchaînent idéalement, laissant entrevoir un monde rayonnant de calme et de beauté. On retrouve parfois certaines atmosphères que l'on a déjà rencontrées dans l'oeuvre de Lisa Gerrard (tels "Journey Away" ou le très beau "Biking Home"), mais, comme à l'accoutumé, c'est avec un plaisir avoué et déclaré que l'on se replonge dans cet univers captivant pour en ressortir touchés par la grâce et le talent de Lisa Gerrard.
Loin de la grandiloquence des bandes originales de film devenue coutumière, Lisa Gerrard nous propose une musique intimiste et profonde. Véritable coup d'éclat, Whalerider se distingue donc par sa plénitude. Lisa Gerrard se montre ainsi capable de jouer sur plusieurs tableaux, tout en gardant une identité propre, et sans pour autant se perdre dans divers projets présentant un intérêt des plus discutables. Whalerider est donc un très bel effort qui mérite d'être salué comme il se doit...