Bertrand Belin
Hypernuit |
Label :
Cinq7 |
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Hypernuit, sorti en 2010, est le troisième album solo de Bertrand Belin. L'homme a déjà une belle carrière derrière lui, que ce soit comme arrangeur et musicien de studio ou comme membre de groupes, Sons Of The Desert parmi d'autres.
Le disque est enregistré avec deux autres musiciens, la batteuse Tatiana Mladenovitch qui jouait sur l'album précédent et qui joue sur les suivants, menant parallèlement une carrière solo sous le nom Fiodor Novski, et le multi-instrumentiste (piano, basse, orgue, etc) Thibault Frisoni, un autre fidèle des disques de Bertrand Belin. Et quelques invités de-ci delà.
Bertrand Belin c'est une voix reconnaissable, atypique, sombre et grave, dans le genre on pense à Kurt Wagner. C'est également une façon particulière de chanter-parler, la voix est remplie de flegme, de nonchalance. Une attitude goguenarde.
Il est accompagné sur quelques chansons par Tatiana Mladenovitch, ou par l'artiste Ann Guillaume. Le contraste entre leurs voix et celle de B.Belin est enrichissant sur chacun des titres. C'est sur le superbe et dernier morceau de l'album, "La Chaleur", que ce contraste brille le plus, sur des paroles prometteuses de désastre.
Son verbe est pleins de paysages, d'animaux, d'idiots du village, libre d'interprétation. A chacun de se raconter ce qu'il a envie avec ce qu'il donne comme bouts d'histoire dans ses phrases, écrites et enregistrées un peu comme le fait Iggy Pop, des morceaux de phrase écrites complétées par des improvisations devant le micro au moment d'enregistrer. L'intrigant et dépouillé "Ne Sois Plus Mon Frère" en est la parfaite illustration.
Musicalement, cet album diffère du précédent La Perdue par sa sobriété, il n'y a rien de trop dans ses compositions jouées à l'épure, élégamment. Sa musique se goûte, se déguste à petites gorgées comme un bon whisky. Son folk-rock résonne des chansons de Fred Neil, de Calexico et Howe Gelb, les mariachis en moins. Sa façon de jouer de la guitare fait penser à Buddy Holly ou au Elvis Presley des Sun Sessions, cette façon sèche de faire sonner les cordes sur les morceaux les plus rapides, tel l'entraînant "Neige Au Soleil".
C'est une musique qui n'est pas moderne, c'est classe et séduisant, comme lui sur scène, crooner funambule.
Maintenant un mot sur la maison de disque. Quelques mois après sa sortie, Hypernuit fut réédité avec quatre titres supplémentaires placés à la fin du disque. Outre la pratique qui est détestable, quel est le message envoyé aux premiers acheteurs ? ceux qui soutiennent l'artiste dès le départ, mais c'est surtout déconsidéré l'album en tant qu'œuvre. Un album n'est pas qu'une suite de chansons, c'est une œuvre à part entière, et dans le cas d'Hypernuit, il se terminait très bien sur "La Chaleur". Quitte à rajouter, autant le faire sur un disque supplémentaire, ce serait plus judicieux.
Le disque est enregistré avec deux autres musiciens, la batteuse Tatiana Mladenovitch qui jouait sur l'album précédent et qui joue sur les suivants, menant parallèlement une carrière solo sous le nom Fiodor Novski, et le multi-instrumentiste (piano, basse, orgue, etc) Thibault Frisoni, un autre fidèle des disques de Bertrand Belin. Et quelques invités de-ci delà.
Bertrand Belin c'est une voix reconnaissable, atypique, sombre et grave, dans le genre on pense à Kurt Wagner. C'est également une façon particulière de chanter-parler, la voix est remplie de flegme, de nonchalance. Une attitude goguenarde.
Il est accompagné sur quelques chansons par Tatiana Mladenovitch, ou par l'artiste Ann Guillaume. Le contraste entre leurs voix et celle de B.Belin est enrichissant sur chacun des titres. C'est sur le superbe et dernier morceau de l'album, "La Chaleur", que ce contraste brille le plus, sur des paroles prometteuses de désastre.
Son verbe est pleins de paysages, d'animaux, d'idiots du village, libre d'interprétation. A chacun de se raconter ce qu'il a envie avec ce qu'il donne comme bouts d'histoire dans ses phrases, écrites et enregistrées un peu comme le fait Iggy Pop, des morceaux de phrase écrites complétées par des improvisations devant le micro au moment d'enregistrer. L'intrigant et dépouillé "Ne Sois Plus Mon Frère" en est la parfaite illustration.
Musicalement, cet album diffère du précédent La Perdue par sa sobriété, il n'y a rien de trop dans ses compositions jouées à l'épure, élégamment. Sa musique se goûte, se déguste à petites gorgées comme un bon whisky. Son folk-rock résonne des chansons de Fred Neil, de Calexico et Howe Gelb, les mariachis en moins. Sa façon de jouer de la guitare fait penser à Buddy Holly ou au Elvis Presley des Sun Sessions, cette façon sèche de faire sonner les cordes sur les morceaux les plus rapides, tel l'entraînant "Neige Au Soleil".
C'est une musique qui n'est pas moderne, c'est classe et séduisant, comme lui sur scène, crooner funambule.
Maintenant un mot sur la maison de disque. Quelques mois après sa sortie, Hypernuit fut réédité avec quatre titres supplémentaires placés à la fin du disque. Outre la pratique qui est détestable, quel est le message envoyé aux premiers acheteurs ? ceux qui soutiennent l'artiste dès le départ, mais c'est surtout déconsidéré l'album en tant qu'œuvre. Un album n'est pas qu'une suite de chansons, c'est une œuvre à part entière, et dans le cas d'Hypernuit, il se terminait très bien sur "La Chaleur". Quitte à rajouter, autant le faire sur un disque supplémentaire, ce serait plus judicieux.
Très bon 16/20 | par NicoTag |
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