Ricaine
Urbanity |
Label :
Unstable Ape |
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Ricaine ou le groupe qui mèle sans complexes la puissance astronomique de Shellac, et la tristesse de Slint. Urbanity comporte 7 morceaux plutôt longs, à la construction démoniaque, étouffante. "Moore's Law" joue sur deux tableaux en passant tour à tour d'une violence détonante à une léthargie prenante. Tel un sursaut d'orgueil ; le calme se produit après la tempête. Les vagues ondulent, s'abattent sur la falaise avec fracas, et l'on attend avec frayeur, sur notre coquille de noix, la prochaine houle qui nous fera valdinguer, tomber dans l'eau glaciale, nous faire boire une tasse salée et étouffante. Le désespoir est là. La chanson s'adapte parfaitement aux paroles et se dévide avec logique en 6 minutes inoubliables.
"Only Horses Kick" et son introduction fracassante poursuit ce travail d'assommement en bonne et due forme. La basse gronde plus que jamais, la batterie roule comme le tonnerre, la guitare miaule avec rage, possédée. "Nite Kite" s'amuse à nouveau avec les contrastes, les couplets sont planants, nous font partir ailleurs, dans un univers glauque, où la poussière règne, maîtresse et indomptable. La brume nous enveloppe, tentaculaire, inextricable. Nous sommes à la merci de Ricaine ; nous sommes devenus esclaves de leur jeu dangereux, ce jeu qui sent la poudre, le souffre. La tension extrême bouleverse, nous tourneboule. Les guitares grincent comme les dents de notre mâchoire crispée désormais. "The Place Burnt Down" est jouée pendant qu'un répondeur téléphonique déverse inlassablement ses messages. L'homme esclave de la communication. La musique semble mettre le feu à la bande par son incandescence. Le jeu est tendu comme le muscle dans l'effort, au bord de la rupture. Après 12 messages, la chanson s'arrête pour s'enchaîner sur un "Handbook Of Manual Dexterity" absolument colossal. Peut être un hommage aux Jesus Lizard. Les rythmiques sont saccadées, la voix similaire à David Yow. Le groupe devient pyromane, se consumant en consumant les autres. "Playing Ministrels" n'aurait pas dû figurer sur cet opus. A mon sens cette chanson est baclée. Bien que l'atmosphère soit extraordinaire, elle semble trop bancale pour faire de l'effet mais "Rat, Snakes & Scorpions" a tôt fait de faire oublier celle-ci et nous plonge dans 14 minutes progressives du meilleur effet, à l'ambiance incroyable et à l'explosion qui ratiboise. Cela monte tout doucement comme des volutes de fumées.
Un bel album de Ricaine en définitive même si son côté glauque peut s'avérer rebutant au départ. On s'inonde et l'on se vautre dans la rage et la colère. La résistance est impossible. Nous ne sommes que des fétus de paille.
"Only Horses Kick" et son introduction fracassante poursuit ce travail d'assommement en bonne et due forme. La basse gronde plus que jamais, la batterie roule comme le tonnerre, la guitare miaule avec rage, possédée. "Nite Kite" s'amuse à nouveau avec les contrastes, les couplets sont planants, nous font partir ailleurs, dans un univers glauque, où la poussière règne, maîtresse et indomptable. La brume nous enveloppe, tentaculaire, inextricable. Nous sommes à la merci de Ricaine ; nous sommes devenus esclaves de leur jeu dangereux, ce jeu qui sent la poudre, le souffre. La tension extrême bouleverse, nous tourneboule. Les guitares grincent comme les dents de notre mâchoire crispée désormais. "The Place Burnt Down" est jouée pendant qu'un répondeur téléphonique déverse inlassablement ses messages. L'homme esclave de la communication. La musique semble mettre le feu à la bande par son incandescence. Le jeu est tendu comme le muscle dans l'effort, au bord de la rupture. Après 12 messages, la chanson s'arrête pour s'enchaîner sur un "Handbook Of Manual Dexterity" absolument colossal. Peut être un hommage aux Jesus Lizard. Les rythmiques sont saccadées, la voix similaire à David Yow. Le groupe devient pyromane, se consumant en consumant les autres. "Playing Ministrels" n'aurait pas dû figurer sur cet opus. A mon sens cette chanson est baclée. Bien que l'atmosphère soit extraordinaire, elle semble trop bancale pour faire de l'effet mais "Rat, Snakes & Scorpions" a tôt fait de faire oublier celle-ci et nous plonge dans 14 minutes progressives du meilleur effet, à l'ambiance incroyable et à l'explosion qui ratiboise. Cela monte tout doucement comme des volutes de fumées.
Un bel album de Ricaine en définitive même si son côté glauque peut s'avérer rebutant au départ. On s'inonde et l'on se vautre dans la rage et la colère. La résistance est impossible. Nous ne sommes que des fétus de paille.
Très bon 16/20 | par Oneair |
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