The Cardigans
First Band On The Moon |
Label :
Stockholm Records / Mercury |
||||
- Il est temps de ranger ce bureau, c'est un véritable bordel...
Ce sont sur ces mots durs que l'agent Lana Mully ordonna à son collègue Rox Sculder de faire enfin le ménage dans ce qui fut le lieu de bon nombres d'enquêtes musicales, aux frontières du réel et de l'étrange. Ces deux spécialistes de l'année 1996 avaient déjà rouvert des dossiers épineux, mais aujourd'hui encore, contre toute attente, un nouveau cas aller se frotter à leurs opinions et méthodes différentes et divergentes.
En effet, jetées les collections de Pogs, les vieilles bouteilles d'Orangina Rouge, brûlés les dossiers d'étude sur Charly et Lulu et l'affaire Top Boys, déchirés les cahiers de réflexion sur Robert Miles, Zhi-Vago et la Dream Music, détruits les CD 2 titres de Carrapicho, Los Del Mar et Los Del Rio, anéantis les albums Dance Machine, Thunderdome et Top DJ... C'est toute une époque dont il était temps de faire table rase. Sculder avait insisté pour conserver son abonnement à Rodent, chose qu'il a pu faire à condition de jeter tous ses XL: Le magazine grâce auquel il avait pu se confectionner des jaquettes de cassettes audio...
Dans ce méli-mélo de souvenirs vidés de tiroirs poussiéreux et d'armoires en fer grinçantes, un objet inopiné se rappela au souvenir de nos deux agents, l'album First Band On The Moon, du groupe suédois The Cardigans.
Ah, comment oublier ce groupe, si sucré et pourtant si léger, Pop comme il faut. L'agent Sculder, à la vision de la pochette du disque, se laissa divaguer en fantasmes adolescents, se fixant sur une jeune femme à la blondeur Nordique, soumettant vos sens à vos instincts basiques. Son nom est Persson, Nina Persson. Mais notre mâle fut tiré de sa rêverie par un commentaire tranchant de sa collègue:
- Pff, tu ne vas pas te laisser encore attendrir... Et puis, c'était déjà le début de la fin, la compromission commerciale, MTV, Le Hit Machine... Tu critiquais les Boys Band et leurs fans féminines en furie, mais te voilà entrain de baver comme un ado écoutant du Rock de puceau...
- Tais-toi! The Cardigans, c'est bien! C'est cool
- On a peut-être plus urgent à faire, au lieu de rester bloqué dans les années 90...
- Oui, mais j'ai dans le cœur cette force qui guide mes pas.
- Cette force me semble plutôt localisée dans ton slibbard. Mais fais comme tu veux, tu t'es déjà fait avoir par les sœurs Corrs, à toi de voir...
- Ca n'a rien à voir! The Cardigans est un vrai groupe, avec un son qui lui est propre et des compositions somme toute personnelles et identifiables comme lui appartenant totalement. Le disque n'est pas traité et je vais m'en charger!
Désespérée, Mully s'empara de quelques samplers Rocksound (autrefois confiés par Monsieur Z) et les jeta dans un chariot qui devait être emmené à la déchetterie la plus proche. Soupirante, elle sortit du bureau, poussant ce chariot avec effort où un tas d'objets allaient bientôt sombrer dans l'oubli.
S'emparant de son poste CD (qui avait également un dispositif K7 "Erase/ Rewind"mais ce n'est pas encore le moment d'en parler), l'agent Sculder glissa l'album et appuya sur "Play".
Dès "Your New Cuckoo", Sculder voulait emmener Mully au milieu de la nuit en Catimini, s'en aller toute la vie danser le Calypso en Italie. Cette légèreté, cette envie de pique-niquer près des champs de blé en saison Printemps-Eté (le moment idéal pour écouter The Cardigans), les robes à fleurs, les cœurs palpitants que l'on effleure, tout ça, tout ça... Il se sentait redevenir poète le Sculder, tout ça grâce à une voix enchanteresse, un riff super cool et quelques handclaps bien placés. Il désirait plus que tout ce simple bonheur, être au foyer, près de la cheminée, embrasser tendrement sa dulcinée, rousse incendiaire, sur "Happy Meal II", oui il avait trouvé sa partenaire... Tout sourire et tout naïf, notre agent troublé en oubliait tous ses problèmes, se laissant bercer par la voix de Persson et les mielleux arrangements de son groupe. Evidemment, il n'allait pas faire l'impasse sur "Lovefool", premier contact tout doux, tout rond et tout mignon qu'il avait eu avec le groupe: cet orgue, ce rythme bien troussé, ces appels à l'amour, ça lui avait bien réchauffé l'automne 1996 entre deux épisodes d'Agence Acapulco et quelques pensées à la fois émues et contradictoires pour Miss Parker... Mais les membres de The Cardigans savaient aussi se faire bondissants et motivateurs, comme sur l'Easy Listening effréné de "Never Recover". Comment ne pas être charmé?
Mully lui aurait rétorqué que tout ça n'était que de la soupe emmtiviesque. Mais pour lui, c'était une très bonne soupe (chaude, venu d'un pays froid). Cependant, elle n'avait pas complètement tort: avec son titre d'album audacieux, nos 5 comparses avaient en effet bien préparé leur coup pour tutoyer les mêmes cîmes qu'Abba et Ace Of Base (soit le même groupe 20 ans plus tard) avaient atteint avant eux: le son et le style qu'ils avaient bien peaufiné dans leur Suède natale trouvait sur First Band On The Moon les moyens et l'ampleur nécessaires à cet objectif.
Cependant, cataloguer The Cardigans au simple rang de groupe Pop planétaire serait vite réducteur: bien qu'ils se soient fondus dans un certain air du temps (le milieu des années 90 étant propice à un certain "Revival" Sixties et Easy Listening), certains des membres venaient de la scène Métal Scandinave (on retrouve d'ailleurs une reprise de Black Sabbath, "Iron Man", sur l'album) et cela ne les a pas empêché par la suite d'explorer d'autres territoires, comme l'électronique un peu Dark sur Gran Turismo, sorti deux ans plus tard.
Mais revenons-en à Sculder et à l'écoute de First Band On The Moon, le laissant toujours ébobé et rêveur sur la mélodie étoilée de "The Great Divide", trouvant le riff solide de "Been It" comme un contrepoint parfait à l'innocence du reste de l'orchestration. Oui, il y a plus de nuances que l'on ne croit au pays du bonheur: la naïveté des musiques côtoie parfois l'ironie des paroles, comme si la Nina Persson, sous des airs d'Housewife suédoise parfaite était prête à vous planter le couteau, normalement destiné au poulet du dimanche, dans les bijoux de famille, toujours avec un sourire bienveillant.
L'écoute du disque se terminant et ayant griffonné quelques notes, l'agent Sculder les glissa dans le dossier First Band On The Moon. Un bon album, même si on peut lui en préférer d'autres le précédant. Sortant de cette parenthèse enchantée et regardant avec lassitude le fatras de son bureau, Sculder se remit au boulot et au balai en espérant une prochaine enquête palpitante.
Ce sont sur ces mots durs que l'agent Lana Mully ordonna à son collègue Rox Sculder de faire enfin le ménage dans ce qui fut le lieu de bon nombres d'enquêtes musicales, aux frontières du réel et de l'étrange. Ces deux spécialistes de l'année 1996 avaient déjà rouvert des dossiers épineux, mais aujourd'hui encore, contre toute attente, un nouveau cas aller se frotter à leurs opinions et méthodes différentes et divergentes.
En effet, jetées les collections de Pogs, les vieilles bouteilles d'Orangina Rouge, brûlés les dossiers d'étude sur Charly et Lulu et l'affaire Top Boys, déchirés les cahiers de réflexion sur Robert Miles, Zhi-Vago et la Dream Music, détruits les CD 2 titres de Carrapicho, Los Del Mar et Los Del Rio, anéantis les albums Dance Machine, Thunderdome et Top DJ... C'est toute une époque dont il était temps de faire table rase. Sculder avait insisté pour conserver son abonnement à Rodent, chose qu'il a pu faire à condition de jeter tous ses XL: Le magazine grâce auquel il avait pu se confectionner des jaquettes de cassettes audio...
Dans ce méli-mélo de souvenirs vidés de tiroirs poussiéreux et d'armoires en fer grinçantes, un objet inopiné se rappela au souvenir de nos deux agents, l'album First Band On The Moon, du groupe suédois The Cardigans.
Ah, comment oublier ce groupe, si sucré et pourtant si léger, Pop comme il faut. L'agent Sculder, à la vision de la pochette du disque, se laissa divaguer en fantasmes adolescents, se fixant sur une jeune femme à la blondeur Nordique, soumettant vos sens à vos instincts basiques. Son nom est Persson, Nina Persson. Mais notre mâle fut tiré de sa rêverie par un commentaire tranchant de sa collègue:
- Pff, tu ne vas pas te laisser encore attendrir... Et puis, c'était déjà le début de la fin, la compromission commerciale, MTV, Le Hit Machine... Tu critiquais les Boys Band et leurs fans féminines en furie, mais te voilà entrain de baver comme un ado écoutant du Rock de puceau...
- Tais-toi! The Cardigans, c'est bien! C'est cool
- On a peut-être plus urgent à faire, au lieu de rester bloqué dans les années 90...
- Oui, mais j'ai dans le cœur cette force qui guide mes pas.
- Cette force me semble plutôt localisée dans ton slibbard. Mais fais comme tu veux, tu t'es déjà fait avoir par les sœurs Corrs, à toi de voir...
- Ca n'a rien à voir! The Cardigans est un vrai groupe, avec un son qui lui est propre et des compositions somme toute personnelles et identifiables comme lui appartenant totalement. Le disque n'est pas traité et je vais m'en charger!
Désespérée, Mully s'empara de quelques samplers Rocksound (autrefois confiés par Monsieur Z) et les jeta dans un chariot qui devait être emmené à la déchetterie la plus proche. Soupirante, elle sortit du bureau, poussant ce chariot avec effort où un tas d'objets allaient bientôt sombrer dans l'oubli.
S'emparant de son poste CD (qui avait également un dispositif K7 "Erase/ Rewind"mais ce n'est pas encore le moment d'en parler), l'agent Sculder glissa l'album et appuya sur "Play".
Dès "Your New Cuckoo", Sculder voulait emmener Mully au milieu de la nuit en Catimini, s'en aller toute la vie danser le Calypso en Italie. Cette légèreté, cette envie de pique-niquer près des champs de blé en saison Printemps-Eté (le moment idéal pour écouter The Cardigans), les robes à fleurs, les cœurs palpitants que l'on effleure, tout ça, tout ça... Il se sentait redevenir poète le Sculder, tout ça grâce à une voix enchanteresse, un riff super cool et quelques handclaps bien placés. Il désirait plus que tout ce simple bonheur, être au foyer, près de la cheminée, embrasser tendrement sa dulcinée, rousse incendiaire, sur "Happy Meal II", oui il avait trouvé sa partenaire... Tout sourire et tout naïf, notre agent troublé en oubliait tous ses problèmes, se laissant bercer par la voix de Persson et les mielleux arrangements de son groupe. Evidemment, il n'allait pas faire l'impasse sur "Lovefool", premier contact tout doux, tout rond et tout mignon qu'il avait eu avec le groupe: cet orgue, ce rythme bien troussé, ces appels à l'amour, ça lui avait bien réchauffé l'automne 1996 entre deux épisodes d'Agence Acapulco et quelques pensées à la fois émues et contradictoires pour Miss Parker... Mais les membres de The Cardigans savaient aussi se faire bondissants et motivateurs, comme sur l'Easy Listening effréné de "Never Recover". Comment ne pas être charmé?
Mully lui aurait rétorqué que tout ça n'était que de la soupe emmtiviesque. Mais pour lui, c'était une très bonne soupe (chaude, venu d'un pays froid). Cependant, elle n'avait pas complètement tort: avec son titre d'album audacieux, nos 5 comparses avaient en effet bien préparé leur coup pour tutoyer les mêmes cîmes qu'Abba et Ace Of Base (soit le même groupe 20 ans plus tard) avaient atteint avant eux: le son et le style qu'ils avaient bien peaufiné dans leur Suède natale trouvait sur First Band On The Moon les moyens et l'ampleur nécessaires à cet objectif.
Cependant, cataloguer The Cardigans au simple rang de groupe Pop planétaire serait vite réducteur: bien qu'ils se soient fondus dans un certain air du temps (le milieu des années 90 étant propice à un certain "Revival" Sixties et Easy Listening), certains des membres venaient de la scène Métal Scandinave (on retrouve d'ailleurs une reprise de Black Sabbath, "Iron Man", sur l'album) et cela ne les a pas empêché par la suite d'explorer d'autres territoires, comme l'électronique un peu Dark sur Gran Turismo, sorti deux ans plus tard.
Mais revenons-en à Sculder et à l'écoute de First Band On The Moon, le laissant toujours ébobé et rêveur sur la mélodie étoilée de "The Great Divide", trouvant le riff solide de "Been It" comme un contrepoint parfait à l'innocence du reste de l'orchestration. Oui, il y a plus de nuances que l'on ne croit au pays du bonheur: la naïveté des musiques côtoie parfois l'ironie des paroles, comme si la Nina Persson, sous des airs d'Housewife suédoise parfaite était prête à vous planter le couteau, normalement destiné au poulet du dimanche, dans les bijoux de famille, toujours avec un sourire bienveillant.
L'écoute du disque se terminant et ayant griffonné quelques notes, l'agent Sculder les glissa dans le dossier First Band On The Moon. Un bon album, même si on peut lui en préférer d'autres le précédant. Sortant de cette parenthèse enchantée et regardant avec lassitude le fatras de son bureau, Sculder se remit au boulot et au balai en espérant une prochaine enquête palpitante.
Bon 15/20 | par Machete83 |
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