Robyn
Honey |
Label :
Konichiwa |
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Il aura fallu attendre huit années – certes parsemées de quelques projets (les EP avec Roÿksopp ou La Bagatelle Magique, par exemple) – avant que la Suédoise Robyn ne propose une suite discographique à la trilogie Body Talk. Ce projet composé de trois EP et d'un album compilation, et fort de titres électropop très bien ficelés comme "Dancing on My Own" ou "Hang with Me", avait fait un peu de 2010 l'année Robyn. En pleine Gagamania, et le nouvel essor de l'électropop et de la dance qui en résultait, la Scandinave se distinguait comme une artiste crédible, qui n'employait aucun artifice et mettait au centre sa musique, indéniablement de qualité.
Près d'une décennie plus tard – pourquoi au fond un si long silence en solo ? – et la quarantaine approchant à grands pas, la revoici avec Honey, un disque court de neuf titres. À l'écoute de la nouvelle galette, on ne peut que constater que l'on est bien en terrain connu : la voix si caractéristique de Robyn n'a pas changé, et on reconnaît bien sa patte musicale – elle qui collabore cette fois encore avec le fidèle Klas Åhlund, mais aussi avec Joseph Mount du groupe Metronomy et Kindness. Le premier single, "Missing U", n'aurait d'ailleurs pas dénoté sur Body Talk. Très sympa, il déçoit du coup néanmoins de par sa grande ressemblance stylistique avec le grand frère de 2010. Heureusement, il faut plutôt considérer ce titre comme un rappel avant d'entamer la nouveauté. En effet, si comme je le disais, la griffe 'Robyn' est bel et bien palpable, Honey est loin d'être un resucé de Body Talk. Le nouvel album voit Robyn s'aventurer plus volontiers dans des paysages musicaux plus expérimentaux – eux qui étaient plus rares sur Body Talk – et des atmosphères plus downtempo et minimales. "Human Being", la seconde plage plutôt dark, illustre assez bien ces deux aspects. Le cœur du disque ("Baby Forgive Me"-"Send to Robin Immediately"-"Honey") fait office d'une longue rêverie minimale qui monte crescendo, petit à petit, à son aise, comme une pâte à pizza, oscillant d'un paysage ambient à un autre, toujours plein de soul, avant un final sur une note plus deep house. L'avant-dernier titre, "Beach 2K20", le plus long sur l'album, creuse un peu plus le sillon minimal : un morceau étrange de musique atmosphérique – les moins enthousiastes diront de la musique d'ascenseur – sur un beat de samba. "Between The Lines", autre titre un peu barré, démarre sur des couplets très minimalistes, peu mélodiques, avant un refrain house pur jus sorti tout droit d'un manège d'auto-tamponneuses des années 1990. Enfin, (les d'ailleurs très réussis) "Because It's In The Music" et le final "Ever Again" sont plus classiques dans le fond et la forme.
Certains qualifient déjà cet album de "post-disco", en référence à l'évolution qu'ont connue les artistes issus du disco, qui s'éloignait alors d'un format devenu trop étroit et insufflait plus de fantaisie et d'expérimentations dans leur musique. Ne succombant pas à un nouveau tour de force pop/dance comme l'ont été l'album éponyme (Robyn, 2005) et Body Talk, Robyn entame avec Honey un nouveau chapitre post-électropop.
Près d'une décennie plus tard – pourquoi au fond un si long silence en solo ? – et la quarantaine approchant à grands pas, la revoici avec Honey, un disque court de neuf titres. À l'écoute de la nouvelle galette, on ne peut que constater que l'on est bien en terrain connu : la voix si caractéristique de Robyn n'a pas changé, et on reconnaît bien sa patte musicale – elle qui collabore cette fois encore avec le fidèle Klas Åhlund, mais aussi avec Joseph Mount du groupe Metronomy et Kindness. Le premier single, "Missing U", n'aurait d'ailleurs pas dénoté sur Body Talk. Très sympa, il déçoit du coup néanmoins de par sa grande ressemblance stylistique avec le grand frère de 2010. Heureusement, il faut plutôt considérer ce titre comme un rappel avant d'entamer la nouveauté. En effet, si comme je le disais, la griffe 'Robyn' est bel et bien palpable, Honey est loin d'être un resucé de Body Talk. Le nouvel album voit Robyn s'aventurer plus volontiers dans des paysages musicaux plus expérimentaux – eux qui étaient plus rares sur Body Talk – et des atmosphères plus downtempo et minimales. "Human Being", la seconde plage plutôt dark, illustre assez bien ces deux aspects. Le cœur du disque ("Baby Forgive Me"-"Send to Robin Immediately"-"Honey") fait office d'une longue rêverie minimale qui monte crescendo, petit à petit, à son aise, comme une pâte à pizza, oscillant d'un paysage ambient à un autre, toujours plein de soul, avant un final sur une note plus deep house. L'avant-dernier titre, "Beach 2K20", le plus long sur l'album, creuse un peu plus le sillon minimal : un morceau étrange de musique atmosphérique – les moins enthousiastes diront de la musique d'ascenseur – sur un beat de samba. "Between The Lines", autre titre un peu barré, démarre sur des couplets très minimalistes, peu mélodiques, avant un refrain house pur jus sorti tout droit d'un manège d'auto-tamponneuses des années 1990. Enfin, (les d'ailleurs très réussis) "Because It's In The Music" et le final "Ever Again" sont plus classiques dans le fond et la forme.
Certains qualifient déjà cet album de "post-disco", en référence à l'évolution qu'ont connue les artistes issus du disco, qui s'éloignait alors d'un format devenu trop étroit et insufflait plus de fantaisie et d'expérimentations dans leur musique. Ne succombant pas à un nouveau tour de force pop/dance comme l'ont été l'album éponyme (Robyn, 2005) et Body Talk, Robyn entame avec Honey un nouveau chapitre post-électropop.
Très bon 16/20 | par Rebecca Carlson |
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