Hyrgal
Ba'A / Verfallen / Hyrgal |
Label :
Les Acteurs De L'Ombre |
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Je fais systématiquement le même jeu de mots lamentable : j'aime les splits lorsqu'ils sont bien sales. Et si le Grind reste le style qui s'y connaît le mieux en petit jaune et en grand marron, le Black sait aussi se frayer un chemin au travers du textile malodorant qui habille si élégamment nos postérieurs odorants.
Les Acteurs de l'Ombre mettent une nouvelle fois la France à l'honneur en proposant donc trois formations : Ba'A, Verfallen et Hyrgal que j'ai tout récemment découvert (2017) via son excellent premier album Serpentine, chroniqué ici-même. Ceux qui ne s'y connaissent pas trop me diront que trois groupes pratiquant le même genre musical, cela n'a pas forcément beaucoup d'intérêt car ils jouent tous la même chose, ce à quoi je rétorquerais avec un petit sourire en coin : "que nenni".
Ba'A ouvre donc le Ba'Al avec un Black lancinant qui fleure bon les années 90. Froid, émotif pour ne pas dire émouvant (les chœurs sur "La grande désillusion" sont superbes), je suis immédiatement séduit par cette formation qui me fait frissonner comme Angmar avec son Zurük in die Unterwelt, voire un Nehëmah mais je vais arrêter là les éloges, il ne faudrait pas que Ba'A chope la grosse tête. Mais tout ça pour dire que j'espère pouvoir écouter rapidement la formation seule et sur une durée plus longue.
Sitôt que Verfallen attaque son "Derelictus", mes tympans se fêlent. Les mecs jouent dans un registre bien plus brutal, certes toujours empreint de mélodies mais ça va aussi vite que du Dark Funeral, en moins linéaire. C'est d'ailleurs l'une des forces de la scène française que d'apporter régulièrement une touche de sensibilité et de poésie au Black même lorsque ce dernier est poussé dans ses retranchements les plus extrêmes. Et comme le groupe compose des titres relativement longs (les deux font respectivement neuf et dix minutes), c'est l'occasion pour les musiciens de montrer leur savoir-faire : alternance de rythmiques, d'ambiances, de riffs, c'est la très grande classe et j'en suis déjà à me dire que ce split a tout pour être l'un de mes disques de l'année. "La valeur des ténèbres" ne fait qu'enfoncer le clou sur le cercueil de mes convictions : Verfallen est encore un très grand groupe en devenir et je ferai donc le même commentaire que pour Ba'Al : vivement l'album (même si je me contenterais déjà d'un EP).
On termine en beauté avec Hyrgal, ses deux morceaux laissant augurer une suite dantesque àSerpentine. Ce groupe fait partie des quelques rares à avoir pigé un truc que je ne saurais expliquer mais qui rend sa musique parfaitement fascinante. Pourtant, de prime abord, "Césure" n'est pas bien sorcier : le thème principal est développé tout au long des six minutes sans variations notables et pourtant le résultat se niche bien profond dans la cervelle, avec un potentiel d'addiction beaucoup trop élevé. Quant à "Sicaire", c'est le joyau de ce disque. À quatre minutes et vingt secondes, on passe d'un tempo speed à un ralentissement grandiose, porté par un chant incroyablement prenant, envoûtant, sublimé par un texte magnifique. De l'émotion pure, brute, une inspiration subite qui transporte aussitôt, travaille l'anima, vide la tête et s'adresse directement aux nerfs sensitifs. Personnellement, ce passage me rend marteau.
Une nouvelle fois, je ne peux qu'adresser publiquement mes remerciements les plus sincères aux Acteurs de l'Ombre. D'une, ils promeuvent des formations talentueuses et l'on sent bien que les intérêts artistiques priment sur les intérêts financiers, de deux, l'emballage sonore et visuel est toujours de très haute qualité, de trois, ils font partie des rares labels avec qui il est facile de dialoguer et qui n'hésitent pas à envoyer des supports physiques au chroniqueur inconnu que je suis. J'espère donc que le présent texte contribuera à servir leur cause ainsi qu'à faire connaître leurs groupes. Merci, tout simplement.
Les Acteurs de l'Ombre mettent une nouvelle fois la France à l'honneur en proposant donc trois formations : Ba'A, Verfallen et Hyrgal que j'ai tout récemment découvert (2017) via son excellent premier album Serpentine, chroniqué ici-même. Ceux qui ne s'y connaissent pas trop me diront que trois groupes pratiquant le même genre musical, cela n'a pas forcément beaucoup d'intérêt car ils jouent tous la même chose, ce à quoi je rétorquerais avec un petit sourire en coin : "que nenni".
Ba'A ouvre donc le Ba'Al avec un Black lancinant qui fleure bon les années 90. Froid, émotif pour ne pas dire émouvant (les chœurs sur "La grande désillusion" sont superbes), je suis immédiatement séduit par cette formation qui me fait frissonner comme Angmar avec son Zurük in die Unterwelt, voire un Nehëmah mais je vais arrêter là les éloges, il ne faudrait pas que Ba'A chope la grosse tête. Mais tout ça pour dire que j'espère pouvoir écouter rapidement la formation seule et sur une durée plus longue.
Sitôt que Verfallen attaque son "Derelictus", mes tympans se fêlent. Les mecs jouent dans un registre bien plus brutal, certes toujours empreint de mélodies mais ça va aussi vite que du Dark Funeral, en moins linéaire. C'est d'ailleurs l'une des forces de la scène française que d'apporter régulièrement une touche de sensibilité et de poésie au Black même lorsque ce dernier est poussé dans ses retranchements les plus extrêmes. Et comme le groupe compose des titres relativement longs (les deux font respectivement neuf et dix minutes), c'est l'occasion pour les musiciens de montrer leur savoir-faire : alternance de rythmiques, d'ambiances, de riffs, c'est la très grande classe et j'en suis déjà à me dire que ce split a tout pour être l'un de mes disques de l'année. "La valeur des ténèbres" ne fait qu'enfoncer le clou sur le cercueil de mes convictions : Verfallen est encore un très grand groupe en devenir et je ferai donc le même commentaire que pour Ba'Al : vivement l'album (même si je me contenterais déjà d'un EP).
On termine en beauté avec Hyrgal, ses deux morceaux laissant augurer une suite dantesque àSerpentine. Ce groupe fait partie des quelques rares à avoir pigé un truc que je ne saurais expliquer mais qui rend sa musique parfaitement fascinante. Pourtant, de prime abord, "Césure" n'est pas bien sorcier : le thème principal est développé tout au long des six minutes sans variations notables et pourtant le résultat se niche bien profond dans la cervelle, avec un potentiel d'addiction beaucoup trop élevé. Quant à "Sicaire", c'est le joyau de ce disque. À quatre minutes et vingt secondes, on passe d'un tempo speed à un ralentissement grandiose, porté par un chant incroyablement prenant, envoûtant, sublimé par un texte magnifique. De l'émotion pure, brute, une inspiration subite qui transporte aussitôt, travaille l'anima, vide la tête et s'adresse directement aux nerfs sensitifs. Personnellement, ce passage me rend marteau.
Une nouvelle fois, je ne peux qu'adresser publiquement mes remerciements les plus sincères aux Acteurs de l'Ombre. D'une, ils promeuvent des formations talentueuses et l'on sent bien que les intérêts artistiques priment sur les intérêts financiers, de deux, l'emballage sonore et visuel est toujours de très haute qualité, de trois, ils font partie des rares labels avec qui il est facile de dialoguer et qui n'hésitent pas à envoyer des supports physiques au chroniqueur inconnu que je suis. J'espère donc que le présent texte contribuera à servir leur cause ainsi qu'à faire connaître leurs groupes. Merci, tout simplement.
Excellent ! 18/20 | par Arno Vice |
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