Dylan Golden Aycock
Guitar Meanderings II |
Label :
Scissor Tail |
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Les bons disques de guitare de 2018 #1
Quand il me prend l'envie de jouer de la guitare, sans avoir une idée précise derrière la tête, juste histoire de laisser dériver mes doigts au pif, le résultat ressemble ressemble souvent... à pas grand chose. Faut dire, je suis médiocre à la 6-cordes, mais même en m'en tenant aux petites astuces que je connais à peu près, dussé-je retenir les " bons " moments sur 1 heure de divagations que je me retrouverais avec quoi, 3 ou 4 minutes à tout casser de musique stylée ? L'improvisation en solo c'est un art particulier. À plusieurs on peut tirer ressource les uns des autres, on peut aussi se gêner certes, mais on n'est pas auto-suffisant ni seul responsable de la tenue de l'ensemble. Moi, c'est tout juste si j'arrive à ne serait-ce que tenir un espace sonore, sans même commencer à parler de mélodies, de rythme ou d'une quelconque structure un tant soit peu sophistiquée. Mais je ne suis qu'un amateur, qui connaît quelques accords et qui a la chance d'avoir une guitare chez lui ; si vous prenez un type vraiment talentueux – mettons Dylan Golden Aycock par exemple, guitariste américain originaire de Tulsa – et que vous lui demandez d'improviser, de sélectionner les " highlights " et d'en faire un disque, ça peut donner quelque chose de très beau. Au pif : Guitar Meanderings II.
Ici il y a tout, des mélodies, une gestion du rythme, du silence, une assurance qui laisse croire que les dix doigts du guitariste savaient pertinemment où aller. Aycock n'est certes pas nouveau dans la scène " american primitivism ", il a quelques albums sous le coude, mais il montre ici - pour la deuxième fois, car cela ne vous aura pas échappé : il s'agit du volume 2 – qu'il n'a pas besoin d'avoir écrit quoi que ce soit à l'avance pour convoquer une mystique dans cette rencontre homme/guitare. Guitar Meanderings... l'art de la déambulation transpire par tous les pores du disque : les improvisations sont nimbées d'un lo-fi qui confère un grain " authentique ", touchant en tout cas, à ces moments qui paraissent comme saisis dans l'instant, comme si l'on tombait sur Aycock au hasard d'un couloir, et qu'on restait là quelques minutes à l'écouter jouer un morceau dont on n'aura entendu ni le début ni la fin, forcé de devoir retourner à nos mondaines occupations.
Disponible en écoute sur Bandcamp, vous n'avez pour vous convaincre qu'à poser une oreille bienveillante sur " Flickering " et ses faux airs de méditation sacrée, sur la nostalgie bienheureuse de " The Last Thing " qui donnera une réponse étonnante à la question " combien de notes différentes peut-on jouer tout en donnant l'impression de ne jouer que la même, à l'infini, jusqu'à atteindre la béatitude ? ", l'ascension patiente de " Chipping Away ", les mystères rampants de " Smoke Wagon ", dont la qualité d'enregistrement est si primitive que c'est toute l'atmosphère même qui paraît vibrer et se déformer au diapason de la guitare. J'en passe. On aura la surprise de trouver quelques timbres étrangers, venus s'inviter occasionnellement, au détour d'un violoncelle ou de divers drones cotonneux. Un disque pour les naïfs comme moi qui croient à la beauté éphémère de l'anecdotique, du presque rien.
Quand il me prend l'envie de jouer de la guitare, sans avoir une idée précise derrière la tête, juste histoire de laisser dériver mes doigts au pif, le résultat ressemble ressemble souvent... à pas grand chose. Faut dire, je suis médiocre à la 6-cordes, mais même en m'en tenant aux petites astuces que je connais à peu près, dussé-je retenir les " bons " moments sur 1 heure de divagations que je me retrouverais avec quoi, 3 ou 4 minutes à tout casser de musique stylée ? L'improvisation en solo c'est un art particulier. À plusieurs on peut tirer ressource les uns des autres, on peut aussi se gêner certes, mais on n'est pas auto-suffisant ni seul responsable de la tenue de l'ensemble. Moi, c'est tout juste si j'arrive à ne serait-ce que tenir un espace sonore, sans même commencer à parler de mélodies, de rythme ou d'une quelconque structure un tant soit peu sophistiquée. Mais je ne suis qu'un amateur, qui connaît quelques accords et qui a la chance d'avoir une guitare chez lui ; si vous prenez un type vraiment talentueux – mettons Dylan Golden Aycock par exemple, guitariste américain originaire de Tulsa – et que vous lui demandez d'improviser, de sélectionner les " highlights " et d'en faire un disque, ça peut donner quelque chose de très beau. Au pif : Guitar Meanderings II.
Ici il y a tout, des mélodies, une gestion du rythme, du silence, une assurance qui laisse croire que les dix doigts du guitariste savaient pertinemment où aller. Aycock n'est certes pas nouveau dans la scène " american primitivism ", il a quelques albums sous le coude, mais il montre ici - pour la deuxième fois, car cela ne vous aura pas échappé : il s'agit du volume 2 – qu'il n'a pas besoin d'avoir écrit quoi que ce soit à l'avance pour convoquer une mystique dans cette rencontre homme/guitare. Guitar Meanderings... l'art de la déambulation transpire par tous les pores du disque : les improvisations sont nimbées d'un lo-fi qui confère un grain " authentique ", touchant en tout cas, à ces moments qui paraissent comme saisis dans l'instant, comme si l'on tombait sur Aycock au hasard d'un couloir, et qu'on restait là quelques minutes à l'écouter jouer un morceau dont on n'aura entendu ni le début ni la fin, forcé de devoir retourner à nos mondaines occupations.
Disponible en écoute sur Bandcamp, vous n'avez pour vous convaincre qu'à poser une oreille bienveillante sur " Flickering " et ses faux airs de méditation sacrée, sur la nostalgie bienheureuse de " The Last Thing " qui donnera une réponse étonnante à la question " combien de notes différentes peut-on jouer tout en donnant l'impression de ne jouer que la même, à l'infini, jusqu'à atteindre la béatitude ? ", l'ascension patiente de " Chipping Away ", les mystères rampants de " Smoke Wagon ", dont la qualité d'enregistrement est si primitive que c'est toute l'atmosphère même qui paraît vibrer et se déformer au diapason de la guitare. J'en passe. On aura la surprise de trouver quelques timbres étrangers, venus s'inviter occasionnellement, au détour d'un violoncelle ou de divers drones cotonneux. Un disque pour les naïfs comme moi qui croient à la beauté éphémère de l'anecdotique, du presque rien.
Très bon 16/20 | par X_Wazoo |
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