Kolrassa Krókríðandi

Köld Eru Kvennaráð

Köld Eru Kvennaráð

 Label :     Smekkleysa 
 Sortie :    1996 
 Format :  Album / CD  Numérique   

Kolrassa Krókríðandi, rebaptisé Bellatrix dans la seconde moitié des années 90 en vue du marché anglo-saxon pour qui se rappelle, est revenu il y a plusieurs mois sur la scène, du moins dans le pays qui chatouille le périmètre du cercle polaire. La raison ? Le vingt cinquième anniversaire du premier album, Drápa. Mais ce n'est pas du premier album dont je vais parler ici, mais du troisième, le nommé Köld Eru Kvennaráð.

Rien que de voir la pochette façon riot girl, on s'attend à quelque chose de totalement énervé et pourtant, le disque commence gentiment par une ballade pop, "Bæ Bæ". A vrai dire, le groupe de Keflavík (composé dans les 4/5 au féminin, le membre restant étant un batteur) baigne l'auditeur dans un album varié, entraînant ce dernier dans des envolées folk et lyriques sur "Til Þín", "From The Ground Up" ou "Hellismanna Kvæði", avant de l'emmener en piste pour la chanson pop un peu yéyé "Opnaðu Augun Þín", si ce n'est pas pour le plonger dans la fosse punk rock comme sur "Make Me Right", "All Together Now" (reprise aux Beatles) qui fait joyeusement secouer et "Göður Gaur". La chanteuse et violoniste, Elíza María Geirsdóttir, se révèle tantôt douce, tantôt un peu tarée, avec un ton d'humour quand même lorsqu'elle s'emporte, tissant de son archet des mélodies tendres et atmosphériques, ou bien d'autres plus folles et enjouées, charmant les oreilles par sa voix avec son accent guttural lorsqu'elle aborde la langue de Shakespeare avec quelques passages roucoulants.

Pour affirmer encore que le groupe islandais joue des morceaux bien variés, on a le droit vers la fin de l'album à un funky "Day To Remember" qui finit par se napper d'une coulée de lave de guitare, avant que le calme "Tvö Gömul Viðlög" emmène dans une contrée plus musicalement scaldique et brumeuse, dévoilant ainsi une atmosphère superbement eddique. L'écoute s'achève sur "Sígaunalagið", qui alterne entre folk légère et grunge massif, puis tout se fait silence jusqu'à appuyer à nouveau sur le bouton 'play' afin de retourner dans les successifs paysages musicaux de ces femmes du froid. Un disque hétérogène, manifestant souvent des éruptions volcaniques de sous les couches de glace et au-dessus desquelles passent des brises folk, pour des moments plus atténués et aériens.


Très bon   16/20
par Pascha


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