Die Nerven

Je sais pas vous, mais perso j'ai un peu l'impression que depuis plusieurs années, il nous arrive des groupes estampillés post punk par palettes. Sans parler de la new wave plus pure & dure. Il faut vraiment être bon, voire différent des autres pour sortir de la masse. Faut dire que ça brasse large l'étiquette Post-Punk, presque autant que Post-Rock.

Les allemands de Die Nerven n'en sont pas à un coup d'essai avec ce Fake, c'est déjà leur quatrième album, qui suit le Live In Europa sorti l'an dernier. Mais arrivent ils à sortir du lot ?

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils font tout pour ces trois teutons. Déjà, la langue de Horst Tapper a ce côté agressif qui impacte évidemment le son du groupe. Parfois plus punk que post (le très bon "Frei"), ils passent souvent à côté du truc quand ils calment le jeu, comme sur "Roter Sand", malgré sa basse très NoWave évoquant James Chance. C'est vraiment dans les titres les plus lourds, quand le groupe se fait rentre dedans qu'ils sont bons, difficile de croire qu'ils ne sont que trois par moments, les touches noises disséminées par petites touches font leur petit effet, même si parfois on voudrait bien en prendre une pleine louche dans la gueule. Au lieu de ça, ils abusent des changements de rythmes, des ruptures au sein d'un même titre, ce qui, je dois bien l'avouer, fait perdre le fil, et de fait, l'intérêt. Ce qui est réellement frustrant car il y a d'excellents moments dans ce Fake, comme ce "Skandinavisches Design" sous tension, laissant espérer une fin d'album qui met ses burnes sur la table, mais le soufflé retombe aussi vite qu'il est tombé.

Gageons que Die Nerven explose sur scène, ils ont un vrai potentiel pour ça, et peut être que les albums précédents pourront le confirmer, mais ce Fake ne convainc malheureusement qu'à moitié. Il donne malgré tout envie de surveiller ce groupe du coin de l'oeil, et de voir ce que donne les disques plus anciens, une faute de parcours, ça arrive !