Keren Ann
Keren Ann |
Label :
EMI / Labels / The Blue Note Label Group |
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Passer, si l'on schématise, de Benjamin Biolay à Joe Barresi, d'Henri Salvador à Queens Of The Stone Age, a de quoi éveiller la curiosité de tout amateur de Rock et d'autres musiques, surtout lorsque l'on apprécie Keren Ann, qui pour l'occasion poursuit son exil hors des beaux-quartiers Parisiens et des éloges Télérama ascendant France Inter ayant vu en elle une nouvelle Françoise Hardy...
Keren Ann avait déjà tenté de s'écarter de cette case " Nouvelle Chanson Française ", si réductrice et qui a engendré tant de catastrophes musicales au début des années 2000, en partant voir ailleurs si elle y était, toute seule comme une grande : ainsi sortait Nolita fin 2004, dont elle avait composé la quasi-intégralité à New York, et qui intégrait encore plus de chansons en Anglais.
Puis vint le temps de faire une petite pause. En effet, Keren Ann, depuis La Biographie De Luka Philipsen, l'air de rien, sortait quasiment un album par an, se cherchant, étoffant son style, enrichissant sa palette et enchaînant les tournées malgré une présence délicate et timide sur scène.
Peu à peu, elle prit confiance, la trentaine la rassura, ses choix se firent plus fidèles à elle-même et arriva enfin cet album éponyme en 2007. Une simple pochette en noir et blanc, le visage baigné de lumière, une féminité qui semble s'affirmer : serait-ce l'album de l'épanouissement complet ?
En revenant vers les Etats-Unis, Keren Ann retrouve ses véritables racines musicales : Leonard Cohen, Joni Mitchell, Suzanne Vega , The Velvet Underground...Cependant, telle Ingrid dans Tournez Ménages, elle est avant tout pour l'éclectisme, elle s'entoure donc de Bardi Johannsson (avec qui elle avait collaboré sur le projet Lady And Bird ) et de Joe Barresi, réécoute Phillip Glass, collabore avec Albin De La Simone et délivre cet album qui porte juste son nom, comme si elle s'était enfin trouvée.
Atmosphérique et saturée, aérienne,la mélancolie sensuelle d' " It's All A Lie " perce lentement comme un rayon de soleil dans un paysage enneigé, et va nous permettre de dévoiler la suite des étapes de ce voyage, entre désert et mer, entre fondu au blanc et jardins d'hivers figés.
" Lay Your Head Down " sera évidemment le titre le plus Velvet du lot :il est important de revenir à sa simplicité et oublier son utlisation à outrance dans les télés-crochets par des jeunes Poppeux Folkeux à la poursuite de leurs rêves, adeptes de pique-niques Facebook et de mélancolie urbaine sponsorisée par Apple.
Heureusement, quelques plages plus loin, vient " It Ain't No Crime ", et ses guitares exhibées comme de bien beaux dessous, et où l'on ressent évidemment le travail de Joe Barresi. Impossible de ne pas penser aux Queens Of The Stone Age pour la rythmique et la compression, même si selon sa culture, on pourrait aussi se remémorer les noirceurs développées sur Juju par Siouxsie et ses acolytes. Mais la couleur d'ensemble est bel et bien américaine. Et c'est par ce territoire, loin du gratin dauphinois et des huiles essentielles de Paris, que notre discrète chanteuse va prendre le large et trouver sa liberté gracile : restant fidèle à elle-même et à ses compositions de prédilection (" In Your Back ", " Where No Endings End "), elle parcourt les étendues de son vaste territoire imaginaire où se cultive un spleen doux à l'oreille et au cœur sans que celui-ci nous enfonce six pieds sous terre, sa voix langoureuse et amie, posée là comme une bougie rassurante, pour mieux nous tenir par la main... Ainsi, les guitares légèrement plus fortes que de coutume nous aident à ne pas nous perdre en mer (" The Harder Ships Of The World ",, " Between The Flatland And The Caspian Sea " -très Suzanne Vega pour le coup, " Liberty "...), à bord de ces chansons transparentes comme des vaisseaux fantômes nous menant en bateau, sans pour autant que l'on se sente trahi une seule seconde.
On arrive enfin à bon port sur " Caspia ", titre instrumental,électronique et amusé, comme si ce voyage au bout de la douce mélancolie n'était qu'un chemin pour révéler l'espièglerie...
Qu'il est beau de voir la timidité s'épanouir...
Keren Ann avait déjà tenté de s'écarter de cette case " Nouvelle Chanson Française ", si réductrice et qui a engendré tant de catastrophes musicales au début des années 2000, en partant voir ailleurs si elle y était, toute seule comme une grande : ainsi sortait Nolita fin 2004, dont elle avait composé la quasi-intégralité à New York, et qui intégrait encore plus de chansons en Anglais.
Puis vint le temps de faire une petite pause. En effet, Keren Ann, depuis La Biographie De Luka Philipsen, l'air de rien, sortait quasiment un album par an, se cherchant, étoffant son style, enrichissant sa palette et enchaînant les tournées malgré une présence délicate et timide sur scène.
Peu à peu, elle prit confiance, la trentaine la rassura, ses choix se firent plus fidèles à elle-même et arriva enfin cet album éponyme en 2007. Une simple pochette en noir et blanc, le visage baigné de lumière, une féminité qui semble s'affirmer : serait-ce l'album de l'épanouissement complet ?
En revenant vers les Etats-Unis, Keren Ann retrouve ses véritables racines musicales : Leonard Cohen, Joni Mitchell, Suzanne Vega , The Velvet Underground...Cependant, telle Ingrid dans Tournez Ménages, elle est avant tout pour l'éclectisme, elle s'entoure donc de Bardi Johannsson (avec qui elle avait collaboré sur le projet Lady And Bird ) et de Joe Barresi, réécoute Phillip Glass, collabore avec Albin De La Simone et délivre cet album qui porte juste son nom, comme si elle s'était enfin trouvée.
Atmosphérique et saturée, aérienne,la mélancolie sensuelle d' " It's All A Lie " perce lentement comme un rayon de soleil dans un paysage enneigé, et va nous permettre de dévoiler la suite des étapes de ce voyage, entre désert et mer, entre fondu au blanc et jardins d'hivers figés.
" Lay Your Head Down " sera évidemment le titre le plus Velvet du lot :il est important de revenir à sa simplicité et oublier son utlisation à outrance dans les télés-crochets par des jeunes Poppeux Folkeux à la poursuite de leurs rêves, adeptes de pique-niques Facebook et de mélancolie urbaine sponsorisée par Apple.
Heureusement, quelques plages plus loin, vient " It Ain't No Crime ", et ses guitares exhibées comme de bien beaux dessous, et où l'on ressent évidemment le travail de Joe Barresi. Impossible de ne pas penser aux Queens Of The Stone Age pour la rythmique et la compression, même si selon sa culture, on pourrait aussi se remémorer les noirceurs développées sur Juju par Siouxsie et ses acolytes. Mais la couleur d'ensemble est bel et bien américaine. Et c'est par ce territoire, loin du gratin dauphinois et des huiles essentielles de Paris, que notre discrète chanteuse va prendre le large et trouver sa liberté gracile : restant fidèle à elle-même et à ses compositions de prédilection (" In Your Back ", " Where No Endings End "), elle parcourt les étendues de son vaste territoire imaginaire où se cultive un spleen doux à l'oreille et au cœur sans que celui-ci nous enfonce six pieds sous terre, sa voix langoureuse et amie, posée là comme une bougie rassurante, pour mieux nous tenir par la main... Ainsi, les guitares légèrement plus fortes que de coutume nous aident à ne pas nous perdre en mer (" The Harder Ships Of The World ",, " Between The Flatland And The Caspian Sea " -très Suzanne Vega pour le coup, " Liberty "...), à bord de ces chansons transparentes comme des vaisseaux fantômes nous menant en bateau, sans pour autant que l'on se sente trahi une seule seconde.
On arrive enfin à bon port sur " Caspia ", titre instrumental,électronique et amusé, comme si ce voyage au bout de la douce mélancolie n'était qu'un chemin pour révéler l'espièglerie...
Qu'il est beau de voir la timidité s'épanouir...
Parfait 17/20 | par Machete83 |
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