Alpha
The Sky Is Mine |
Label :
Don't Touch |
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Il est assez désespérant de voir comment un groupe tel qu'Alpha peut galérer, si nous les comparons, par exemple, aux très très inégaux Archive qui, régulièrement, nous pondent des daubes pas assez cuites (cf., la grosse arnaque de l'immonde partie IV de Controlling Crowds). Pourtant, ce groupe est une curiosité.
Alpha, lancé, puis vite lâché, par Massive Attack, trace sa délicate route depuis 1997, au fil d'albums à voix ou instrumentaux en essayant de bâtir un univers cohérent. Stargazing, puis le dyptique passé complètement inaperçu Lost In A Garden Of Clouds nous confirmaient tout le talent du duo de Bristol Corin Dingley-Andy Jenks. Tandis que ce dernier paraît se mettre progressivement en retrait (il n'apparaît effectivement qu'à la basse sur un titre), Dingley se rapproche ici de Wendy Stubbs, qui sévissait déjà sur l'intemporel Come From Heaven et qui signe ou co-signe une grande partie des titres. Elle fait savoir qu'Alpha, c'est aussi sa voix, instrument assez surprenant sachant qu'il permet à l'auditeur d'accéder en peu de temps à des contrées inconnues. Stubbs, c'est un peu comme s'il existait une anti-héroïne au down-tempo ou au trip-hop anglais, un versant non dépressif à Beth Gibbons. En effet, peu de titres nous sont utiles pour nous convaincre : dix ans après Come From Heaven, cette femme plane toujours au dessus des mortels, comme une image insaisissable, une offrande aux dieux ou un ex-voto. Quelque chose de mystique l'habite en tout cas, et ce Sky Is Mine n'en est que l'illustration la plus parfaite. Au côté de ce petit miracle, l'orchestration qu'Alpha tisse est toujours composée de piano, de cordes et de matières sonores plus ou moins travaillées. Pour être honnête, elle est également poussiéreuse, agençant par-ci par-là des morceaux de samples de vieux films inconnus parallèlement à de grandes envolées lyriques. Elle est à la fois délicate et un peu pompeuse. Mais tous ces petits à côté, toutes ces petites choses participent finalement à l'élaboration d'un charme qu'il est difficile de leur enlever. Alpha, c'est un peu la représentation anglaise de la série Code Lisa, les Gary et Wyatt du trip-hop; c'est ce côté chancelant et bancal, un peu maladroit, l'alliance de deux hommes précocement doués de la musique électronique et d'une déesse. Deux hommes ayant créé quelque chose de beau.
Et dire qu'au bout de douze ans, le groupe n'a pas encore percé.
Alpha, lancé, puis vite lâché, par Massive Attack, trace sa délicate route depuis 1997, au fil d'albums à voix ou instrumentaux en essayant de bâtir un univers cohérent. Stargazing, puis le dyptique passé complètement inaperçu Lost In A Garden Of Clouds nous confirmaient tout le talent du duo de Bristol Corin Dingley-Andy Jenks. Tandis que ce dernier paraît se mettre progressivement en retrait (il n'apparaît effectivement qu'à la basse sur un titre), Dingley se rapproche ici de Wendy Stubbs, qui sévissait déjà sur l'intemporel Come From Heaven et qui signe ou co-signe une grande partie des titres. Elle fait savoir qu'Alpha, c'est aussi sa voix, instrument assez surprenant sachant qu'il permet à l'auditeur d'accéder en peu de temps à des contrées inconnues. Stubbs, c'est un peu comme s'il existait une anti-héroïne au down-tempo ou au trip-hop anglais, un versant non dépressif à Beth Gibbons. En effet, peu de titres nous sont utiles pour nous convaincre : dix ans après Come From Heaven, cette femme plane toujours au dessus des mortels, comme une image insaisissable, une offrande aux dieux ou un ex-voto. Quelque chose de mystique l'habite en tout cas, et ce Sky Is Mine n'en est que l'illustration la plus parfaite. Au côté de ce petit miracle, l'orchestration qu'Alpha tisse est toujours composée de piano, de cordes et de matières sonores plus ou moins travaillées. Pour être honnête, elle est également poussiéreuse, agençant par-ci par-là des morceaux de samples de vieux films inconnus parallèlement à de grandes envolées lyriques. Elle est à la fois délicate et un peu pompeuse. Mais tous ces petits à côté, toutes ces petites choses participent finalement à l'élaboration d'un charme qu'il est difficile de leur enlever. Alpha, c'est un peu la représentation anglaise de la série Code Lisa, les Gary et Wyatt du trip-hop; c'est ce côté chancelant et bancal, un peu maladroit, l'alliance de deux hommes précocement doués de la musique électronique et d'une déesse. Deux hommes ayant créé quelque chose de beau.
Et dire qu'au bout de douze ans, le groupe n'a pas encore percé.
Parfait 17/20 | par Reznor |
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